Le lémurien gris

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Dans la nature, toute créature inconnue est un potentiel prédateur, surtout si elle est grande ou effrayante. Même au fil de l'évolution, depuis toujours, les humains ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas.

Lucie et ses amis visitaient un zoo. Lucie l'avait déjà visité une fois et était ravie de le montrer à ses amis. La particularité de ce zoo était qu'une partie des animaux était en liberté. Ceux qui n'étaient pas dangereux évidemment, comme les ouistitis, le paon, ou les chauves-souries. La grotte était sombre, mais un puits de lumière les éclairait.

  • Les chauves-souris ? se plaint Mathéo. Pourquoi elles sont en liberté ? Attention à vos cheveux.

Il croit à cette idée reçue ? Certaines personnes pensent que les chauves-souris sont aveugles et se prennent dans les cheveux.

Lucie le taquina un peu et répondit :

  • Peut-être. Si tu as des puces.

Ils rirent, sauf Mathéo qui se mit à bouder.

  • Hey, dit Max, c'est peut-être de là qu'elle vient cette idée reçue.
  • Qui sait ? répondit Gustave.
  • Si tu crois vraiment que c'est sans danger, dit Mathéo à Lucie. Vas-y, passe en dessous.
  • Dangereux, non. Mais, je ne le ferai pas et je vous mets au défi de découvrir par vous-même pourquoi ?
  • J'y vais, dit Max.

Avant que les autres ne l'arrêtent, Max traversa le puits de lumière. Max s'attendit à tout, sauf à sentir un liquide se répandre sur lui, au grand dégoût des quatre amis. On ne savait pas si les gens du zoo avaient voulu faire une farce aux visiteurs et c'était de l'eau, ou si les chauves-souris avaient compris que ça repoussait les humains qui les empêchaient de dormir toute la journée, mais ça arrivait à chaque fois que quelqu'un passait au milieu de la grotte. Une fois son rire passé, Lucie leur offrit une glace à tous.

Ils continuèrent leur visite, notamment en regardant le spectacle des rapaces, ou en donnant des chenilles aux ouistitis distribuées par le personnel du zoo. Ils passèrent par un chemin de terre longeant une rivière et qui contournait une petite île, où vivaient un groupe de lémuriens à rayures beiges.

- Ça va être le spectacle des phoques, dit Lucie. Qui vient avec moi ?

Soudain, Lucie s'arrêta et s'accroupit en silence, avant de leur montrer l'angle du chemin. Ils ne l'identifièrent pas tout de suite car il était roulé en boule. Mais c'était un lémurien aux rayures grises. À côté de lui se trouvait un panneau, où il était écrit :

"Ce pensionnaire a des problèmes d'intégration avec ses congénères. Merci de ne pas le déranger."

Ils ne dirent rien. Mais chacun des quatre amis pouvait s’identifier à ce lémurien.

Max et Mathéo sortaient ensemble. Gustave était gros et intello. Quant à Lucie, c’était une autiste asperger et dyspraxique.

Les filles autistes, comme Lucie, avaient souvent plus d’affinités avec les garçons que les autres filles.

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