J’y étais presque

Mais c’était « sans »

Mais c’était « vain »

Y’avait tout sur la fresque

Oui, presque, il ne manquait rien

Pour que tout soit parfait

Sauf que notre monde n’est pas refait

Autour d’un ver, d’une rime, d’un rien.

Tout était beau, tout était bien

Puis dans le fruit, oh, un pépin!

Qui l’air de tout, qui l’air de rien,

Se fait comète, se fait comme elle, se fait coma.

La mine est terne, le cœur se ferme.

Nos bouches peinent à avaler les couleuvres, les façades.

Dans ce bal des ombres, sous les décombres,

Des éclats de voix, de rires, de riens.

On disjoncte, on repart,

Tout s’arrête et redémarre

On veut s’y mettre mais on s’empêtre,

Pour toi, maîtresse, on va mettre

Les bouchées tantôt doubles tantôt crèmes,

Tantôt fourbes, tantôt blêmes,

Tantôt gourde, tantôt reine.

Je pleure un coup, tu sèches tes larmes.

Y’a que du rouge, on fait semblant,

On s’est aimé un peu, beaucoup, ou presque.

À feu, à sang, ou presque.

À 99,9%.

Trois mois d’amour, et des poussières.

T’étais à bout, j’étais à sec.

On mêlait tout, mais plus nos sexes.

Est-on à bout… de souffle, de force, de bras?

Est-on au bout… du film, de nous, de toi?

You and me

Nous ennemis?

Toi et moi

Mais sans émois.

La flamme est partie

N’est plus à moi.

Elle n’a bruni

Ni toi, ni moi.

Je te surprends

À m’enlacer

À m’enlever

À main levée.

Mais sans calcul

Rénal,

Mental,

Fatal,

Létal.

L’histoire est belle,

Le conte est bon.

Si c’est sans sel,

À quoi bon?

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Slam écrit sur le pouce en décembre 2025, lors d'une session écriture de la SLAAM à Lausanne