Chapitre 37 : un petit air de savant fou que j'aime beaucoup
Mon filleul reparti dans la forêt amazonienne, je sombrai à nouveau dans une espèce de marasme lié à la dégradation de ma relation avec Simone, avec l’amour de ma vie. Qu’avais-je bien pu faire ou ne pas faire pour que nous en soyons là ? Où avais-je merdé ? Quels signaux avais-je ignoré ?
Ces questions tournaient en rond dans ma tête quand j’eus la surprise de recevoir un coup de fil de Paulo. Celui-ci avait visiblement décidé de me passer un savon :
— À quoi tu joues, Robert ?
— De quoi me parles-tu, Paulo ?
— T’es pas au courant pour Simone ?
— Au courant de quoi ?
— Tu ne lui téléphones plus ?
— Comment dire, c’est… compliqué entre nous deux en ce moment…
— Tu vas arrêter tes conneries et l’appeler vite fait !
— Elle ne décroche plus quand j’essaye. Je crois qu’elle me fait vraiment la gueule.
Pourtant j’avais essayé plusieurs fois de lui passer un coup de fil. Au début, elle répondait, mais nos conversations restaient distantes, presque polies. Depuis sa lettre, nous n’avions pas échangé un mot. J’étais perdu, totalement largué.
— T’as fait une connerie ?
Il était comme ça, Paulo, direct, cash ! Je me sentais presque dans la peau d’un petit garçon pris en faute.
— Ben non, je ne crois pas…
— Que s’est-il passé ?
Alors je lui ai tout dit. Je lui relatai les mots de Simone : « le fait qu’elle était persuadée que je désirai profondément des enfants, mais comme elle ne pouvait pas m’en donner, je m’étais rabattu sur ses fils à lui, Paulo, qu’elle avait la certitude que je n’étais pas heureux avec elle, que je me sentais frustré, sans oser lui dire pour la protéger ». Je lui parlai aussi de cette lettre reçue fin 1972, dans laquelle elle me demandait du temps pour « prendre du recul ». Je me rendis compte qu’en racontant ça à mon ami, je pleurais à chaudes larmes, sur moi, sur Simone, sur cette sensation d’être injustement accusé de quelque chose qui m’était tout à fait étranger, sur notre amour, sur cette incompréhension entre nous.
M’entendant renifler, Paulo s’était calmé :
— Ah, Robert, les femmes, c’est compliqué, parfois… Tu ne crois pas que vous devriez discuter, avec Simone ?
— Mais je ne demande que ça, moi !
— Tu sais qu’en plus, elle a eu une autre migraine très violente ?
— Non, comment je pourrais le savoir ? Comment tu l’as su, toi d’ailleurs ?
— C’est Josiane qui l’a appelée, par hasard, juste après cette nouvelle crise à se cogner la tête contre les murs.
— Non, je ne savais pas…
Ma pauvre Simone.
— Bon, Robert, je crois qu’il n’y a pas trente-six solutions.
En effet, il n’y en avait qu’une seule.
— Tu as raison, Paulo, je vais aller la voir en métropole. Ils arriveront bien à se débrouiller quelques semaines sans moi à Kourou. Gérard sera là. En plus, il faut que je me change les idées après le dernier crash de fusée.
— C’est bien, Robert, c’est Simone ta priorité, pas tes fusées !
— Je sais, Paulo…
— Mais ça va mieux en le disant, pas vrai ?
— …
Sacré Paulo, toujours le mot pour enfoncer le clou, bien jusqu’à la tête. Aucune chance qu’il s’en aille, comme ça.
Aussitôt dit, aussitôt fait, je contactai le directeur de l’aéroport de Cayenne qui me trouva une place sur le vol du lendemain pour Paris via Fort-de-France. Pour le train vers Lyon, je me débrouillerais sur place. Il avait raison Paulo, Simone était bien la priorité de ma vie. Ça n’avait que trop duré cette incompréhension mutuelle. Presque un an. Une éternité !
À la gare de Lyon Pardieu, je pris un car pour Saint-Vulbas où je retrouvai le fameux café en face de l’appartement de Simone. Elle ne tarda pas à arriver, sa journée sur le chantier de Bugey terminée. En m’apercevant, sa surprise fut totale :
— Mais Robert ! C’est toi ? Qu’est-ce que tu fais là ?
— Oui, c’est bien moi, mon amour !
Elle avait les traits tirés, mais un magnifique sourire était apparu sur son visage quand elle m’avait vu. Ce qu’elle était belle… je l’aimais tellement.
— Tu ne m’as pas dit que tu venais, commença-t-elle.
— Non, en même temps, on ne s’est pas beaucoup parlé ces derniers temps.
— C’est vrai…
— Tu ne crois pas qu’il faut qu’on s’explique une bonne fois pour toutes au lieu de laisser un truc foireux s’installer entre nous ?
— Si, tu as raison, Robert…
— Tu es contente que je sois là alors ?
— Bien sûr ! Je suis toujours heureuse quand tu viens me voir, encore plus quand c’est une surprise comme ça !
Elle me prit dans ses bras et l’on se serra très fort l’un contre l’autre. J’étais optimiste, on allait bien arriver à dissiper ce malentendu. Rien n’était perdu !
Je me souvins de ce pour quoi Paulo m’avait appelé et m’écartant un peu de ses bras, je m’enquis de sa santé :
— Comment vas-tu, mon amour ? Tes migraines ?
— C’est très variable, ça dépend des jours. Parfois, je suis obligée de rester dans le noir pendant vingt-quatre, voire quarante-huit heures. La lumière m’est insupportable. L’aspirine comme la codéine sont totalement inefficaces.
— Eh ben…
— D’autres jours, c’est comme si je n’avais jamais eu mal à la tête.
— Ces crises, ça t’arrive souvent ?
— Non, ça dépend : une fois par mois, une fois tous les deux mois… C’est variable, mais je ne sais pas ce qui les génère en fait…
Quel enfer !
— Rien n’arrive à les faire passer ?
— Si, un médecin de l’hôpital Édouard Herriot à Lyon m’a prescrit un médicament, de l’ibuprofène[1], une nouvelle molécule, un anti-inflammatoire qui semble fonctionner aussi pour les migraines. Il y a toutefois pas mal d’effets secondaires comme de la somnolence ou des problèmes digestifs. En fin de compte, le plus efficace pour moi reste de demeurer dans le silence et le noir.
Pour finir, nous nous retrouvâmes tous les deux dans son appartement. La discussion fut franche, mais douce. Nous essayâmes tous les deux de nous dire les choses, mais sans nous blesser mutuellement, avec bienveillance. Je compris qu’elle n’avait toujours pas digéré sa maternité impossible et que, me voir avec les gosses des autres, était très difficile pour elle. De mon côté, je lui assurai que le plus important pour moi n’était pas d’avoir des enfants à moi, mais qu’une femme comme elle puisse m’aimer. Des neveux ou filleuls me suffisaient largement. Il ne s’agissait tout compte fait que des blessures pas bien refermées et un manque de communication. Nous avons convenu tous les deux que communiquer par lettre, quand on est heurté par l’autre, n’était pas une bonne idée. Nous conclûmes cette discussion avec une nuit douce et tendre et le lendemain, la journée se déroula comme s’il n’y avait jamais eu le moindre nuage entre nous, ou presque :
— Simone, mon amour, à partir de maintenant, il faut qu’on se dise tout, tous les deux.
— Oui, mon chéri, promis !
— Qu’on se parle des difficultés qu’on peut avoir, personnellement ou l’un avec l’autre, avant qu’elles ne deviennent des problèmes.
— Oh, c’est beau, ça !
Elle était de nouveau taquine, j’étais tellement heureux de la retrouver !
Les conversations entre nous furent ensuite plus légères. Je lui racontai les déboires de Diamant-B et elle me relata la création d’une nouvelle autorité de sûreté et de contrôle sur le nucléaire civil, le SCSIN[2], déjà surnommé le « Zinzin » par les acteurs du domaine. Elle m’apprit également qu’elle était allée à Marcoule, là où était Paulo, à titre d’assistance pour la fin des travaux du premier réacteur à neutrons rapides qui allait être raccordé au réseau électrique. Ce type de réacteur allait permettre de faire disparaitre les déchets nucléaires à vie longue en s’en servant comme combustible en les transformant en éléments moins radioactifs ou alors avec une période plus courte. Voilà l’avenir, m’assura-t-elle.
Durant l’été suivant, quelques mois plus tard à peine, nous nous retrouvâmes à Ouessant. Ce fut là, dans un article du Télégramme de Brest, que j’appris la signature de l’accord historique dit « L3S » (le terme était maintenant devenu officiel). Cet accord – obtenu à l’arraché grâce à des négociations marathons de l’animateur avec chacun toute la nuit précédente – avait entériné la création de l’Agence Spatiale Européenne et le lancement du projet Ariane, entre autres. Diamant allait vivre ses dernières heures, avant d’être remplacée par une fusée entièrement européenne qui concurrencerait à la fois les Russes, mais surtout les Américains. Les conditions drastiques imposées par la NASA et le coût faramineux de l’utilisation des lanceurs US avaient pesé de façon non négligeable dans la balance. Cette nouvelle ensoleilla encore plus notre été 1973 sur l’île et, curieusement, les maux de tête de Simone ne furent qu’épisodiques durant cette période.
Lors des échanges avec Simone, au dernier trimestre — ils avaient repris avec la même fréquence et la même tendresse qu’avant le froid initié fin août de l’année précédente — nous nous inquiétâmes beaucoup de la situation entre Israël et les pays arabes voisins. La Syrie et l’Égypte avaient attaqué, en plein Kippour, cherchant à prendre une revanche sur la guerre éclair de 1967. Malgré l’appui de l’URSS pour le ravitaillement en armes côté assaillants, cette guerre fut un succès pour l’État hébreu, soutenu par les USA. Cependant, en réaction à la défaite des agresseurs, elle entraina ce qui fut appelé ensuite le premier choc pétrolier : la production de l’or noir avait été abaissée de 5 % par mois et le prix du baril de brut était passé de moins de trois dollars à plus de onze en deux mois. Les pays de l’OPEP[3] espéraient ainsi faire pression sur les Occidentaux pour qu’eux-mêmes incitent Israël à se retirer sur ses frontières de 1967. Peine perdue. Quelques mois plus tard, l’économie mondiale, y compris la France, allait subir un traumatisme encore jamais encaissé.
La création de l’Agence Spatiale Européenne et du programme Ariane, sous pilotage du CNES français, avait donné un grand coup d’accélérateur à toute l’industrie spatiale nationale. La France, qui fournissait plus de 60 % du budget du projet Ariane, avait reçu la garantie d’obtenir, a minima, 80 % de ce montant en contrat pour ses propres entreprises. Début janvier, l’effervescence était à son comble sur le site de la SNIAS[4] aux Mureaux, près de Paris, avec la première pierre de la construction du tout nouveau SIL, le Site d’Intégration des Lanceurs. C’est en effet là que serait assemblée Ariane avant son transport à Kourou pour le lancement. Il était prévu initialement que le premier étage d’un côté voyagerait par bateau et que l’ensemble « deuxième et troisième étage » arriverait en Guyane par avion. Le site de Vernon aussi allait se développer avec la création de plusieurs plateformes et bancs d’essais des nouveaux moteurs Viking. Enfin, le pas de tir d’Europa au CSG devrait être mis à niveau pour accueillir Ariane.
Ce projet prévoyait un cadencement sur sept ans et demi : les trois premières années seraient consacrées à la qualification des sous-ensembles des trois étages, structures, équipements et moteurs avec un début d’essai des éléments propulsifs en 1976. L’année suivante devrait être celle de la qualification des trois étages et de la recette du site[5] de lancement à Kourou. Quatre vols étaient d’ores déjà planifiés, dont deux de mise au point en mars et novembre 1979. La décision de production en série des fusées devait être prise au même moment.
Nous disposions de peu de temps pour que l’Espace de Lancement d’Europa se transforme en Espace de Lancement d’Ariane. Nous avions tous la volonté de passer d’un usage de recherche à un fonctionnement industriel. Au niveau mise au point et tirs, au lieu d’un long chapelet d’échecs ponctué de quelques réussites, il allait falloir faire l’inverse, ne tolérer que quelques ratés sporadiques au milieu d’une grande série de succès. Le défi était de taille. Mais cette fois-ci, au moins, il y avait un pilote unique dans l’avion, le CNES, et un seul maître d’œuvre industriel, la SNIAS. On était loin du « bazar » du projet Europa, géré par différents comités « machin », ELRO, ESRO et que sais-je encore. Avec Ariane, on ne recyclait pas non plus un vieux missile britannique.
Dans ce contexte joyeux et enthousiasmant, mais sans aucun rapport avec le domaine spatial, eut lieu un événement qui prit tout le monde de court en métropole. Les autonomistes bretons du FLB[6], pour protester contre la dissolution de leur mouvement par décret gouvernemental, avaient fait sauter un relais de télévision dans le Finistère. Tout l’ouest de la Bretagne avait été privé de télé durant plusieurs semaines après l’attentat contre l’antenne ORTF[7] de Roc’h Trédudon, près de Morlaix. Il semble qu’à cette occasion, les Bretons dans leur ensemble aient redécouvert la vie de leurs grands-parents avec les veillées nocturnes. Il paraît également que les librairies de la région firent recette.
Cet événement alimenta une bonne partie de nos conversations téléphoniques en ce début d’année, avec Simone.
— Tu te rends compte, ils ont repris goût aux soirées en famille avec les gens qui racontent des histoires au lieu de gober tout cru ce que leur balance la télé.
— Oui, Simone, j’ai vu ça.
— Quand je pense qu’ils ont dissout le FLB parce qu’ils ont été vexés par les résultats du procès de 1972…
— Tu ne crois pas que tu exagères ?
— Non, je t’assure ! Ce procès n’a été qu’une mascarade ! Tu as vu tous ceux qui sont venus témoigner ? Même le général de la Bollardière, celui qui avait dénoncé la torture en Algérie. En outre, il y a eu des notables de la gauche politique qui sont venus parler à la barre pour défendre les accusés.
— Si, si, j’ai lu ça dans les journaux, tu sais, on a des quotidiens et des magazines, à Cayenne, Simone…
Quand même, Cayenne était une préfecture !
— Je sais bien Robert, mais je ne sais pas ce qui a été vraiment relayé jusque chez vous.
— À peu près tout… Avec un peu de décalage, mais je pense qu’on arrive à avoir les mêmes informations qu’en métropole.
— Alors, tu as vu ce qui se passe dans cette usine de montres ? À Besançon ?
— Pas du tout, non. De quoi tu me parles ?
Finalement, on n’avait peut-être pas toutes les nouvelles, comme dans la métropole…
— Une usine de montres, Lip, je crois, qui devait fermer en licenciant tout le monde. Les ouvriers ont mis la main sur le stock produit et ont décidé de faire tourner l’usine pour eux-mêmes. Ils fabriquent et vendent. Leur slogan c’est « C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie ». Ils ont été repris par un entrepreneur que le gouvernement a chargé de redresser l'usine, mais avec la même philosophie. Ils appellent ça l’autogestion.
Mince, j’avais loupé cette information incroyable !
— L’autogestion ? C’est nouveau ça ?
— Oui, c’est le mot d’ordre du PSU.[8].
— Le PSU ?
— C’est un parti qui commence à faire parler de lui. Il se situe politiquement entre le Parti Socialiste et le Parti Communiste. Il prône une VIème république et l’autogestion dans les entreprises.
— Eh ben, sacré programme. Ça l’air de t’emballer, ça ?
— Tu imagines ? Tous égaux dans l’entreprise et tous réunis pour décider ce qu’on fait, quelle stratégie on met en œuvre…
— Tu y crois vraiment ? Tu sais, ceux qui dirigent ont fait des études pour ça.
— Tu parles, la plupart du temps, ils ont hérité de la société de papa ou grand-papa !
Le sujet devenait chaud, il allait falloir que je trouve un moyen de faire diversion.
— Je t’ai dit que dans quelques années, nous allons devoir faire décoller Ariane de Kourou ?
— Tu n’essayerais pas de changer de conversation, toi ?
Je pouvais l’entendre sourire. Elle n’était pas dupe, mais elle décida de rentrer dans mon jeu.
— Et ça modifie quoi, Ariane ?
— Oh, il ne s’agit pas du tout des mêmes dimensions. Là, on parle de 47 mètres de haut, et de satellites de 1700 kg placés sur orbite.
— Ah oui, il me semble qu’Europa mesurait une trentaine de mètres ? Du coup, Kourou n’est pas adapté pour cette taille de fusées ?
— Non pas du tout, mais dans trois ans et demi, il faudra que ça le soit.
— Mon pauvre Robert, tu n’as pas fini de te faire des cheveux blancs…
— Je commence même à les perdre, Simone.
Tu parles, tu as juste les tempes qui se dégarnissent à peine. Ça te donne un petit air de savant fou que j’aime beaucoup.
[1] Ibuprofène est la dénomination commune de l’acide 2-[4-(2-méthyl)propyl]phénylpropanoïque. Il s’agit de la substance active d’un médicament AINS (anti-inflammatoire non stéroïdien) utilisé pour soulager les symptômes de l’arthrite, de la dysménorrhée primaire, de la pyrexie et comme analgésique, spécialement en cas d’inflammation. L’ibuprofène a été développé par la division de recherche du groupe Boots UK (en) dans les années 1960 et a été breveté en 1961.
[2] SCSIN : Service Central de sûreté des Installations Nucléaires, rattaché au ministère de l’Industrie et créé par décret le 15 mars 1973.
[3] L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) (en anglais : Organization of Petroleum Exporting Countries [OPEC]), est une de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concession[1]. Son siège est à Vienne en Autriche.
[4] SNIAS : La Société Nationale Industrielle AéroSpatiale est une entreprise publique française créée en 1970 par la fusion de Sud-Aviation et Nord-Aviation. Rebaptisée Aérospatiale, société nationale industrielle en 1985, elle est couramment appelée Aérospatiale. Après être devenue Aerospatiale Matra en 1999, elle fusionne en 2000 avec DASA et CASA pour devenir le groupe EADS, lui-même ensuite rebaptisé « Airbus Group » en 2014 puis « Airbus » en 2017.
[5] La recette ici correspond à l’opération de réception finale des travaux après la réalisation satisfaisante de tous les essais de fonctionnement des matériels. C’est cet acte technique qui lance le paiement du solde des travaux aux entreprises.
[6] FLB : Front de Libération de la Bretagne, FLB-ARB (FLB Armée Républicaine Bretonne par analogie avec l’IRA). Organisation autonomiste revendiquant une Bretagne libre et indépendante de l’état français. Cette organisation fera une trentaine d’attentats contre des représentations de l’état français en Bretagne (préfectures, sous-préfectures, perceptions, casernes de gendarmerie, édifices publics) entre 66 et 72. Onze militants du FLB-ARB sont jugés par la Cour de Sûreté de l’État en 1972, condamnés à des peines de prison avec sursis, ils sont relâchés au terme d’un procès qui a montré du doigt l’extrême centralisation de l’État français. Il est surtout connu pour l’attentat du château de Versailles en 1978.
[7] L’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) est un ancien établissement public à caractère industriel et commercial, successeur de la Radiodiffusion-télévision française (RTF), ayant pour mission la tutelle de la radiodiffusion et de la télévision publique, la gestion des émetteurs et de la production audiovisuelle nationales et régionales. L’Office est créé en 1964 et dissous en 1975 pour laisser place à sept sociétés distinctes.
[8] PSU : Parti Socialiste Unifié, parti créé en 1960 et proche de l’aile gauche du PS. Ce parti a accueilli plusieurs anciens trotskistes et maoïstes. Ce parti était le chantre de l’autogestion et a notamment fortement soutenu l’expérience menée à l’usine LIP de Besançon. Il s’est auto-dissous en 1989. Une grande partie de ses cadres a intégré le Parti Socialiste.
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