Le sable
La terre me recouvre.
Elle commence à sécher.
Craquelures sur ma peau.
Craquelures du temps.
Fissures de sécheresse.
Ma tête est d'ocre.
La chute est courte.
Chute d'or.
Dégringolade de grains.
Grains chauds et doux
recouvrent, s'infiltrent dans mes vêtements.
Poussière ambrée plein les poches.
Sur mes doigts, dans mes yeux, mélangée à mes cheveux.
Un mot explose.
Mot suivi d'un écho.
Echo,
brouhaha,
cacophonie.
SABLE
Le sable chaud.
Dormir sur le sable.
Châteaux de sable.
La tête dans le sable.
Le sable s'effrite.
Dunes de sable.
La mer s'échoue sur le sable.
La mer salée.
La mer calme, la mer qui dort.
La mer dangereuse.
La mer et ses vagues.
Des vagues de souvenirs remontent à la surface.
Me heurtent.
Se fracassent contre ma peau.
Me submergent.
Le barrage s'écroule.
Je me souviens,
Je me souviens des dunes aux seins pointus de Stella.
Je me souviens des pins poussant comme des forêts de poils, au Touquet.
Je me souviens d'une cascade de rire sur le lac noir.
Je me souviens de la mer du nord, couverture froide qui engloutit le sable.
Je ne fais pas partie de ces paysages.
Ils se postent dans ma boîte crânienne.
J'ai des cartes postales pour seuls souvenirs.
Sont-ils miens ?
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