chapitre 2-6

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Il sortit le premier pendant qu’une fois de plus je payais l’addition. « Il faudra qu’il change de marque whisky, ça commence à me couter cher ces petites conversations, même pour un clandé. »

Deux minutes après, j’ouvris la porte de la cave qui donnait sur un parking en plein soleil. J’avais un peu bu et l’accommodation de ma vision à la soudaine force de la lumière ne me laissèrent pas bien voir ce qui se passait. L’impression qu’un cavalier monté sur un cheval lumineux déboula depuis le local des poubelles et fonça droit dans le dos de Nicolas à l’autre bout du parking. Le temps que je me frotte les yeux, et Nicolas était projeté sur la droite et la monture sembla s’entraver des deux pattes avant, projeta son cavalier sur une voiture en stationnement, avant de tomber lui-même sur lui et de l’écraser sur le capot du coffre arrière. Ayant retrouvé une vision normale, je vis Nicolas, qui avait de justesse evité la charge en plongeant au sol, se relever un couteau à la main, et se jeter sur le cavalier et sa monture. Ces derniers disparurent aussitôt, comme par magie, et le couteau resta planté dans la carrosserie de la BMW blanc immaculé, un coupé sport aux jantes dorées et affublée d’un aileron rouge vif sur le coffre arrière. La voiture typique d’un dealeur ou d’un fan de tuning.

La première hypothèse était la bonne. Lorsque Nicolas retira son couteau du capot et se retourna, il se retrouva face à trois noirs, styles gros rappeurs de banlieue, casquette, et chaîne en or, avec qui on a peu de chances de discuter d’astrologie. Sans hésiter, je courus vers eux en dépliant d’un coup sec ma matraque télescopique. L’un des trois m’aperçut, et dégaina un flingue de gros calibre. J’arrêtai net de courir pour éviter qu’il ne tire par reflexe, mais je continuai d’avancer lentement vers eux. Celui qui était apparemment le propriétaire de la voiture avait déjà pris Nicolas par le col et l’avait jeté par terre en le traitant de tous les noms.

— C’est bon, on va payer, hurlai-je en sortant de ma veste un portefeuille censé prouver ma bonne foi. Si tu ne le touches pas, je paye la réparation. Par contre, si on doit se battre, tu en seras pour tes frais. À toi de voir, continuai-je de crier, toujours en avançant vers eux avec une bonne foi évidente.

Les trois noirs se regardèrent interloqués, ne sachant pas trop comment réagir à cette situation plutôt incongrue.

— Tiens, prends ce que tu veux dis-je en lançant le portefeuille à celui qui paraissait être le propriétaire de la voiture.

Lorsqu’il attrapa le portefeuille, j’étais déjà à la porté de ses deux acolytes, à qui j’assénai violemment deux coups de matraque dans les tempes sans qu’ils aient le temps de la moindre réaction. Nicolas, au sol quant à lui, donna deux coups de santiags dans les genoux de celui qui tenait le portefeuille. Ce dernier s’effondra dans un cri de douleur. J’eus le temps d’un réflexe de lui arracher le portefeuille des mains avant qu’il ne s’effondre avec, pas envie qu’il en abime le cuir. À peine tombé au sol, Nicolas lui asséna un coup de poing en marteau au niveau de la gorge qui le laissa sans respiration. Je tendis la main à mon frère d’ombre pour l’aider à se relever, puis nous partîmes immédiatement en courant avant que n’arrive quoi que ce soit de plus qui ne tournât mal.

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