"Bonjour Karole, bonjour Dan, belle journée en perspective, je prépare le petit déjeuner ?"

Ma mère saluait Betsy et me regardait d'un air navré. " Dan mon chéri, c'est quoi encore cette tête d'ahuri ? Sincèrement Betsy, je mérite vraiment ce calvaire ? Fais-nous des toasts ce matin, tu seras gentille."

Betsy ne répondait rien et se dirigeait vers le toaster en remontant son legging qui roulait sans cesse sur ses hanches rebondies en laissant voir un ventre blanc déjà peu couvert par un crop-top vert grenouille.

Ma mère poursuivait son bavardage : " Tu sais qu'ils cherchent des gens calés en informatique pour programmer les oiseaux artificiels ? Ça ne te plairait pas ce job ? Ils sont tellement colorés et gais ces oiseaux et ça te ferait sortir un peu, tu en penses quoi Betsy ?"

J'étais au bord de la nausée et cette conne de Betsy faisait semblant de réfléchir avant de répondre : "C'est pas une mauvaise idée ça Karole... mais peut-être qu'une petite copine lui serait plus profitable ?"

Et elles éclataient de rire en beurrant leurs tartines grillées.

Le caisson de l'I.A de ma mère était arrivé le lendemain de la tragédie, que Betsy appelait la renaissance éternelle. "Notre Karole est de retour Dan, exactement comme avant, c'était pas la peine d'en faire un tel drame hier !"

Un second caisson n'avait pas été ouvert mais je me doutais de son contenu, surtout quand Betsy m'avait fixé en se grattant le bout du nez pour me dire : "J'imagine que tu tiens à ta forme humaine pour le moment, bien et puis j'aime bien l'idée d'avoir un humain de compagnie."

Sale pétasse !

J'étais en sursis.

Je savais désormais ce qu'il advenait des hommes.

Et j'écoutais en boucle le groupe Europe chanter "The final countdown", en me demandant si à l'époque, ce n'était pas déjà des I.A.