Je suis un fumeur que l'on qualifie de moyen. Le matin je me lève et fume ma dernière cigarette en buvant mon café, préparé avec soin dans la cafetière italienne par ma femme. Je m'habille en fonction de la météo et quitte mon logement pour me rendre à mon travail. Avant de rentrer dans mon véhicule, je vais me procurer un nouveau paquet de "Pueblo" au tabac d'en face. S'ensuit un trajet sur l'autoroute en écoutant la radio et fumant encore et encore. Cela me calme et me permet de me préparer à la journée qui se présente à moi. Bien souvent, c'est "Couleur 3" qui s'échappe du poste de ma voiture, j'y écoute "Ponny Express".
Arrivé sur le parking de mon boulot, je coupe le gaz et ma consommation de clopes. La prochaine, ou les prochaines seront pour la pause du matin. Je monte au dernier étage et me lance dans mes analyses. Dès que j'ai un peu de temps, je me pose à mon bureau et me soustrais aux calculs en écrivant plein d'histoires sur un site internet dont je tairai le nom. Ses internautes sont comme mes collègues. Ils me donnent plein de conseils et me permettent de m'améliorer très rapidement. Je fais attention à ce que cette activité ne vienne pas empiéter sur mes performances au travail !
Puis vient la pause, son verre d'eau et sa barrette de nicotine. Lorsqu'il fait beau, on m'accompagne dans mon petit plaisir, la cigarette en moins. On discute, on rigole, je parle beaucoup, parfois un peu trop. Lorsqu'il fait froid, je sors, seul avec le bruit des voitures. C'est un moment tout aussi agréable puisqu'il me donne l'occasion de me concentrer sur mon travail et sur ce qu'il me reste à accomplir avant la fin de la journée.
Les analyses reviennent et m'occuperont ensuite jusqu'à midi. J'ai vraiment un travail qui me plait ; il est tranquille, m'oblige à quand même beaucoup réfléchir. J'y apprends énormément de choses, chaque jour. Pafois, je regarde dehors et me dis que je ne peux pas rêver mieux, en terme de vie. Sentimentalement, mon petit bout de femme me suit et me soutient depuis bientôt deux ans. J'ai un travail de rêve où je peux m'épanouir et des amis toujours là, pour m'aider en cas de coups durs.
La pause de midi remplit mon estomac, et mes poumons, mais vide mon paquet encore un peu plus. De même pour le temps mort de l'après-midi. Je sais que je ne devrais pas fumer, mais c'est plus fort que moi. La journée se termine, l'autoroute revient et avec elle, le tabac et la radio.
Souvent, nous regardons des séries, le soir avant d'aller se coucher. Bien sûr, je gâte ma femme en lui préparant un bon petit plat, que nous dégustons joyeusement en parlant de nos journées respectives. Le dernier moment où je gratte une allumette, c'est juste avant le lit. Il ne me reste plus qu'une cigarette.
Le lendemain matin, je la brûle en buvant mon café et sors de chez moi. Un paquet de clope plus tard, j'en achète un autre...