Ça fait une semaine maintenant. Une semaine que je traîne avec lui.
Pas mal, pour moi, la fille toujours entourée, toujours au centre — et pourtant là, je me sens bizarrement bien juste à ses côtés.
On déjeune ensemble, on se retrouve parfois après les cours.
Il parle peu, mais quand il parle, ça compte.

Il m’a raconté qu’il venait d’une petite ville, loin d’ici. Qu’il aimait lire, la musique un peu alternative, et qu’il détestait les faux-semblants.
Moi, je lui ai lancé mes petites piques, mes histoires de lycée, et il a souri, pas moqueur, mais presque attendri.

Il m’a même aidée à réviser un contrôle de maths. Oui, moi, Lina, la populaire, j’ai laissé un garçon m’aider en maths.
C’est fou.

Et puis, y’a cette façon qu’il a de me regarder quand je parle, comme s’il essayait de voir plus loin que la fille toujours à fond, toujours sûre d’elle.
Comme s’il cherchait ce que je cache.

Je sais pas où ça va nous mener, ni si ça mènera quelque part.
Mais cette semaine à traîner ensemble, ça m’a fait un truc.
Quelque chose que je croyais avoir perdu.