"Les enfants ont cessé de commander".

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La Révolte des enfants (And the Children Shall Lead) est le quatrième épisode de la troisième saison de la série télévisée Star Trek. L’Enterprise atteint une colonie de la Fédération où tous les adultes se sont entre-tués pendant que les enfants continuent à jouer comme si de rien n'était.

Les enfants sont ramenés à bord et font la misère, manipulés par une entité que Kirk devra combattre.

A la fin de l'épisode, les enfants ont enfin accès aux émotions et pleurent la mort de leurs parents. A partir de là, Mccoy va pouvoir s'en occuper. C'est à partir de là que j'ai imaginé une longue suite. En voilà un extrait.

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***POV de Scotty.

J’avais installé, sur les tables de la salle de repos, de quoi fabriquer des pantins en papier cartonné. J’avais décidé qu’on pourrait les éclairer avec des circuits électriques adaptés pour les petites mains. J’étais sûr que ça allait leur plaire. Keenser adorait l’idée, il était aussi gamin que les petiots qu’on avait à bord sur l’Enterprise. Il était tout le temps en train de grimper partout, et le problème, c’était que les petits le suivaient par tout, au grand dam du capitaine Kirk et du docteur Mccoy. Faut dire qu’ils étaient tellement contents d’avoir Keenser avec eux, il était encore plus drôle que leur tribule dont ils s’occupaient. Keenser avait, pour ainsi dire, la même taille qu’eux et la même inclinaison pour les bêtises et les plans foireux.

***Les petiots arrivèrent, juste après avoir fini de déjeuner et après avoir fait un temps calme. Tommy avait une leçon spéciale avec Mr Spock, qui avait décidé de l’initier à la lecture des appareils de scanner sur la passerelle. Ils prirent place autour de la table et commencèrent à découper les silhouettes de carton. Ils étaient plus ou moins habiles avec les ciseaux, alors Keenser et moi on les aidait.

A ce moment les portes métalliques coulissèrent, deux enseignes entrèrent dans la salle, en poussant un portique à roulettes sur lequel était stockée une quinzaine d’uniformes, nos polos de commandement.

« Un souci, les gars ? »

« Non, Mr Scott, juste un stockage provisoire. On a un souci dans la technique, on n’a pas pu acheminer ce dernier chariot dans les quartiers des officiers. Le capitaine a dit de les stocker ici, en attendant que chacun vienne les récupérer. »

« oh, je vois. On fait ça à l’ancienne ; avec deux mains et deux bras. »

Les deux enseignes posèrent le portique dans un coin de la salle et repartirent. Moi je revins vers les enfants, qui étaient occupés à découper. On aurait pu utiliser la machine à découpe laser, mais les enfants auraient eu moins de choses à faire, et c’eut été moins drôle. Là, ils jonglaient entre les paires de ciseaux, les pots de peinture et les pinceaux et les perforatrices pour trouer le papier. Nous y mettions des attaches métalliques pour fixer les membres et actionner les articulations avec des ficelles. Et pour finir, je rattachais le circuit électrique que les enfants m’avaient aidé à assembler.

« Voilà, on va pouvoir éclairer le nez et les yeux de vos pantins. Voilà, encore quelques ajustements et ça va le faire ».

Mais au moment où je finissais ma phrase, l’ampoule du communicateur au mur se mit à clignoter. Je posai ma petite pince et m’approchai de l’appareil. J’écrasai du poing la commande tactile :

« Ingénieur Montgoméry Scott, j’écoute. »

« Enseigne Clark, il faudrait que vous veniez en salle des machines, on a un souci avec une des jauges de la pompe auxiliaire. On a déjà changé deux tubulures, mais y a un souci ».

« Ah, bon sang, si les tubulures s’en mêlent aussi, on n’est pas dans la panade. Bon, ben, j’arrive, terminé ! ».

Je coupai la communication et donnai mes instructions à Keenser.

« Tu es le plus gradé, dans cette salle, je te confie la troupe. Hey, les piflots, pas de bêtises, hein ? »
Je suggérai discrètement à Keenser de les faire participer au rangement, ça les occuperait un moment.

« J’en ai pas pour longtemps ! » leur lançai-je, avant de quitter la salle pour rejoindre l’ingénierie.

*****POV de Kirk. Un peu plus tard dans la journée.

« Vous m’expliquez ce qui vous est passé par la tête ? Vous croyez que c’était une bonne idée ? »

Les quatre petits se regardèrent et haussèrent les épaules.

« Hein ? Regardez un peu vos visages, comment on va enlever ça? »

Une fois encore, ils haussèrent les épaules. « On sait pas, capitaine ».

Je me tournai vers eux et les regardai sévèrement. Soudain, je fus attiré par les portes métalliques qui coulissaient. Deux enseignes entrèrent :

« Oui, c’est pour quoi ? »

« Capitaine, nous venons chercher les uniformes. Le circuit d’acheminement est rétabli »

« Oh OK, faites ! »

Les deux enseignes se dirigèrent vers le coin de la pièce, en essayant de ne pas trop marcher dans la peinture. Je les entendis pousser un glapissement de surprise :

« Oh non, c’est pas vrai ! ».

Je tournai la tête vers la source du bruit et je me décomposai en voyant la catastrophe. Tous les uniformes et les polos du portique étaient couverts de peinture.

« Mais c’est pas vrai ? Les uniformes aussi ? Ah non, alors là, ça va pas se passer comme ça. Ecoutez-moi bien, tous les quatre, vous allez être punis pour ça ! »

Ils baissèrent la tête, un peu inquiets ; ils faisaient la moue; mais tout de suite après, ils relevèrent la tête pour me lancer un regard malicieux ; je sentis qu’ils allaient me faire craquer. Mon visage n’allait pas tarder à se décrisper malgré moi et je sentais naître sur mes lèvres un sourire que je ne voulais pas nécessairement afficher, du moins pas maintenant et pas devant eux.

Je m’éloignai un peu, leur tournai le dos et essayai de garder mon sérieux. Oh que c’était mal engagé. Il suffisait de regarder leur corps couvert de peinture. A cet instant, malgré ma taille, mes galons de capitaine et mon expérience des combats, j’étais bien mal engagé. Ils étaient là, tous les quatre, face au mur de la cabine, comme je leur avais conseillé de le faire.

« Il est où celui qui était sensé veiller au grain ? Va entendre parler de la galaxie, celui là ! »

Marie fut la première à tenter de se retourner pour regarder par dessus son épaule, faisant danser ses couettes blondes.

« Il est toujours là avec ses yeux pas contents ! » entendis-je derrière mon dos. Oui, j’étais toujours là, tentant de tenir cette posture ferme que j’avais décidé d’adopter. Marie essaya de lever les yeux vers moi, l’air de regarder par en-dessous. Je me forçai à détourner la tête pour me mordre la lèvre, son air pestouille était en train de faire son effet ; il fallait absolument que j’arrive à réprimer ce début de petit sourire nerveux que je sentais venir. Et pourtant, je m’y connaissais en moue charmeuse, mais c’était la première fois que j’étais pris à mon propre jeu, par une créature d’un mètre 25. La petite devait bien se douter qu’ils étaient tous les quatre dans une fâcheuse posture mais elle ne pouvait s’empêcher d’intervenir, un petit air coquin dans les yeux. J’étais capitaine, maître à bord d’un vaisseau, avec 419 personnes sous mon commandement, et ces quatre zozos avaient transformé la salle de repos en champ de bataille coloré. Logiquement, j’avais la formation pour, mes galons me désignaient comme étant capable de l’être. J’étais adulte, capitaine, j’avais sauvé mon équipage à plusieurs reprises. Oui mais voilà, j’avais suivi des cours pour ça, j’avais eu une formation et le reste, je l’avais fait à l’instinct. J’avais beaux essayer de me rappeler toutes les minutes de cours, je ne me souvenais pas avoir eu dans ma formation quoi que ce soit qui m’ait donné des billes pour gérer ce genre de situation. Je pouvais et je savais quoi faire en cas d’attaque Klingon, j’avais réussi à gérer les pires machinations humaines et aliens, j’étais parvenu à éviter pas mal de désastre, mais on ne m’avait pas préparé à ça. Quant à mon instinct, mon intuition, tout ça était court-circuité par des perturbations que je ressentais mais que je n’avais pas vraiment osé explorer jusqu’à présent. Même si la situation, du coup, exigeait que je me penche dessus. Et très vite. Bon, il n’était pas question de vie ou de mort, bien évidemment. Mais je devais prendre une décision.

« Ben, t’aimes pas les nouvelles couleurs des uniformes , capitaine ? » Je pinçai l’arête de mon nez, pris une profonde inspiration et levai les yeux au plafond secouant lentement la tête de gauche à droite.

« Non mais, j’y crois pas. Tu n’as peur de rien, toi, hein ? Tu ne crois pas que tu en as assez fait ? » grondai-je, m’efforçant de garder mon air sévère. Un sacré paquet de nos pulls portait la trace de leurs essais artistiques. Tous y étaient passés : les chemises rouges des ingénieurs, les polos bleus des scientifiques et les hauts jaune dorés des officiers.

« Continuez de bien regarder le coin, va ! Vous y restez jusqu’à ce que je revienne vous voir. J’aurai décidé quelle punition je vais vous donner. »

« C'est bien la peine d'avoir un vaisseau tout rond, pour finir quand même dans un coin ! » grommela Steeve, en collant son nez contre le mur.

« toute façon, c’est pas d’notre faute. Keenser avait qu’à pas éternuer dans les pots de peinture ».

« Oh, je vois, Keenser… Je commence à comprendre ».

Je me tournai, passai ma main sur mon visage pour étouffer une énième envie de pouffer de rire. Alors c’était ça, Keenser avait éternué. Je me ruai sur le boîtier de communication et demandait à Scotty de rappliquer avec Keenser.

***POV de Scotty. Quelques minutes plus tard.

« On va être sage, Scotty ! ».

« Y a intérêt ! » et ça fusa hors de ma bouche sur un ton sans équivoque. « Bon, passons aux choses sérieuses. Le capitaine a parlé d’une punition, il me semble ! » ajoutai-je en frappant mes mains l’une contre l’autre.

« Oh » fit Ray, en détournant le regard, imité par les trois autres.

« Vous aviez promis d’être sage, vous n’avez pas tenu votre promesse.

« Ben alors, Scotty, toi et le capitaine , vous êtes pas obligés de tenir la vôtre, de promesse, alors ! »

« Et mon pied aux fesses, vous le voulez ? C’est pas le moment de faire de l’esprit, mes petits cocos. Vous êtes bien mal barrés. Y a des règles sur l’Enterprise et quand on fait n’importe quoi, on est puni »

Je levai les yeux au ciel, dépité et amusé à la fois. Quand je pense que moi, j’avais pris six mois d’exil à cause de ce fichu chien qui n’avait pas daigné réapparaître.

« Et ne vous inquiétez pas, Keenser va être puni aussi ! »

***POV de Kirk.

Scotty et moi avions décider d’organiser et de superviser le nettoyage du sol et des tables, il avait fait venir Keenser et lui ordonna de décrasser tout le fourbi. Il fallait mettre les pinceaux à tremper et lessiver les murs, ainsi que les tables. Marie et Ray mirent pas mal de mauvaise volonté à faire ce qui leur était demandé. Je fronçai les sourcils en direction des deux réfractaires :

« Bien tous les deux, qu’est-ce qui se passe ? L’eau est trop chaude ? Trop froide ? Trop mouillée ? C’est quoi le souci ? » Tous deux n’étaient pas vraiment disposés à faire ce qu’ils avaient à faire. Scotty me regarda et me dit :

« Permettez capitaine ? Un peu de persuasion, laissez-moi faire ! Bien, tous les deux, on va faire autrement, venez avec moi ».

***POV de Scotty.

J’écartai mes bras et tendis mes doigts, pour les attraper chacun par la main et je les fis sortir, sans ménagement, de leurs quartiers. Je marchai vite et ils trottaient à côté de moi, aussi vite que leurs petites jambes le permettaient. Je me retournai afin de vérifier qu’ils ne semaient pas de la peinture derrière eux, non, tout allait bien. Le plus gros était sur eux, sur leurs cheveux et sur leurs bras et leur visage. Il nous restait quelques mètres à parcourir avant d’arriver à destination, à savoir la salle des machines. Je déverrouillai la porte et fis entrer les petits à l’intérieur. Je leur montrai les turbines et les longs tuyaux qui serpentaient au-dessus de nos têtes et leur dis :

« Voilà l’endroit où j’ai atterri, la fois où Mr Spock s’est servi du télé-porteur, je vous garantis que ça décape, là dedans. Alors, écoutez-moi bien les amis, vous avez cinq secondes pour vous décider. » Ils avaient les yeux comme des soucoupes volantes et ils ne demandèrent pas leur reste. Je les vis sortir de la pièce, Marie se retourna et me dit :

« Tu voulais pas prendre ton bain, toi non plus ? » Je lui laissai pas voir l’expression de mon visage, j’étais à deux doigts de pouffer de rire, ce que je fis quand je vis qu’ils avaient tourné dans le couloir.

***quelques minutes plus tard, j’étais en communication avec le capitaine Kirk, qui me dit que les deux étaient propres comme des sous neufs. Je partageai avec lui mon ingénieuse argumentation et il éclata de rire dans le communicateur.

***POV de Mccoy. Le lendemain.

« Bien jeunes gens, nous allons avoir une petite conversation, vous et moi. Scotty et le capitaine m’ont dit ce qui s’était passé. Je ne voulais pas le croire, je suis allé voir. Je veux bien qu’on s’amuse, je veux bien qu’on rigole, mais là, je ne trouve pas ça drôle, personne n’a trouvé ça drôle ! Maintenant, vous allez venir avec moi et on va s’occuper de la lessive ! » dis-je d’un ton ferme. Je me dirigeai avec les enfants à la laverie du vaisseau, pour emmener les uniformes qui avaient été salis. Dans cette immense pièce se trouvait une grande console qui permettait de commander le nettoyage de nos tenues. Comme pour toute tâche à bord, chacun de nous était à même d’ordonner les commandes manuelles des machines et le capitaine Kirk avait décidé qu’il était juste que les enfants participent au nettoyage de ce qu’ils avaient salopé, en l’occurrence nos polos. Nous enfournâmes les maillots dans le large tiroir que nous venions d’abaisser et j’introduisis dans la machine la plaque qui contenait les informations. La machine se mit à clignoter puis un message sonore retentit dans la pièce.

« le degré de saleté a atteint un seuil critique. Ne pas introduire dans la machine. Risque de graves dysfonctionnements. » ; crachait une voix métallique.

« Et mon œil, il a atteint un seuil critique ? Non mais, c’est quoi cette blague. Je suis médecin moi, pas shampouineur. J’ai toujours dit qu’on pouvait pas faire confiance à la technique, enfin rien ne vaut la brosse à récurer et le savon noir. Je sais ce qu’il me reste à faire. Direction le labo et parole de Mccoy, savon il y aura. Allez, venez ! Vous allez prendre une leçon de chimie avec Tonton Léonard.

« C’est qui Tonton Léonard? » s’écria Ray, stupéfait.

« C’est moi, bécasson. Je m’appelle Léonard.

« Mais t’as combien de prénom ? T’es docteur Mccoy ? et pis ? » demanda Marie, très malicieuse.

« Le capitaine m’appelle Professeur ou Bones, Mr Spock m’appelle docteur Mccoy mais mon vrai prénom c’est Léonard Horatio Mccoy. Et vous vous m’appelez : Docteur Picouse. » ajoutai-je, amusé.

« Mais non, c’est roi de pique ! » corrigea Ray, qui était l’auteur de cette dénomination me concernant.
« Ah oui, au temps pour moi. Enfin, franchement, Picouse ou roi de pique, vous allez pas chipoter. Bon, il est temps de s’occuper du savon. En route, mauvaise troupe ! »

Nous abandonnâmes les polos du capitaine à même le sol et nous partîmes en direction du laboratoire.

***POV de Kirk. J’étais avec Mr Spock dans les couloirs, nous venions de clôturer un entretien disciplinaire avec un des enseignes qui avait, à plusieurs reprises, négligé son service et pour finir avait failli me casser la gueule.

« Concernant l’enseigne Chandler, la logique commandait que vous preniez des mesures disciplinaires, capitaine. Et par rapport aux enfants et aux uniformes dégradés, ne devriez-vous pas aussi prendre des mesures ?

« Ils n’ont pas changé de taille, à ce que je sache » ajoutai-je pour le taquiner.

« Je vous demande pardon ? »

« Laissez tomber Mr Spock. Concernant ces affreux jojos, voici ce que nous avons décidé, Scotty et moi avons exigé qu’ils nettoient la salle et je les ai envoyés à la douche ! Le docteur Mccoy en a rajouté une couche, si j’ose dire quand il a vu que plusieurs de ses pulls étaient atteints. Il était pas jouasse, du tout, pour reprendre une de ses expressions. Il leur a passé un savon et leur a dit que c’était eux qui allaient se charger de la lessive. Je peux vous dire qu’ils ont pris cher. »

« Capitaine, le docteur Mccoy a fait preuve de beaucoup de logique, passer un savon à quelqu’un qui doit laver du linge, c’est ce qu’il convient de faire ! »
« Mr Spock, c’est une énième expression. Quand on passe un savon à quelqu’un, on l’engueule, genre ce qui nous est arrivé dans le bureau de l’amiral Pike.
« Oh, je vois. Alors, j’ajouterai qu’il était important de rappeler à ces enfants que toute action bonne ou mauvaise a des conséquences. Et je suis tout à fait d’accord avec le docteur Mccoy. »

Je gardais pour moi mes réflexions, notre ami Bones détestait quand le Vulcain était d’accord avec lui. Nous étions en train de marcher vers la passerelle quand je décidai de bifurquer vers la laverie pour voir si le nettoyage avait été fait. Quelle ne fut pas ma surprise de voir le linge en boule, par terre.

« Mais qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Manifestement, ça ne dit rien du tout, capitaine. »

Je pris à bras le corps le tas de linge et bourrait le tout dans le tiroir. Je fis la programmation en manuel. La machine crépita, clignota : « Je répète. Le degré de saleté a atteint un seuil critique. Ne pas introduire dans la machine. Risque de graves dysfonctionnements. Attention, renvoi imminent. »

Décontenancé, je reprogrammai une nouvelle plaquette, je l’introduisis dans la machine, nouvelle réponse :

« C’est quoi que vous ne comprenez pas dans le message que je viens de délivrer. Chemises trop sales, pas de nettoyage envisagé. Fin du message. »

« Ok, bon, ben v’là autre chose, l’ordinateur de bord qui se met à déconner. Je commence à comprendre pourquoi notre cher docteur Mccoy me dit que cette technologie, il ne peut plus la voir en peinture ! » ajoutai-je passablement vexé.

« Capitaine, je suis dubitatif de votre choix de vocable, sachant que c’est précisément de la peinture qui se trouve sur les chemises, en ce moment. »

« Ah ah ah, très drôle, Mr Spock. Vous en avez d’autres des comme ça ? »
Le Vulcain, comme à son accoutumée, souleva un sourcil, me regarda et me balança d’un ton très neutre :

« Vous savez que je n’entends rien à ce travers qu’ont les humains et qu’ils appellent humour ! »

« Nous sommes déjà rentrés de mission couverts de sang Klingon, on a traîné dans à peu près toutes sortes de boues de la plus visqueuse à la plus poisseuse possible et cette foutue machine nous dit qu’elle ne peut pas venir à bout de quelques tâches de peinture. C’est une blague. Dîtes-moi que je rêve ».

Le Vulcain était déjà en train de procéder à un scan des chemises, curieux qu’il était d’analyser la composition chimique des colorants qui salopaient nos uniformes.

« Fascinant, Capitaine. Je note la présence de pigments et de résine acrylique qui sert de liant. »

« Et en quoi cela nous intéresse Mr Spock ? »

« Simple curiosité capitaine ! »

Nous sortîmes de la laverie, afin de nous diriger vers nos quartiers.

***POV de Mccoy.

En arrivant au laboratoire, je me dirigeai vers l’armoire pour sortir les ingrédients nécessaires.

« Tommy, tu veux bien nous aider ? Comme tu lis mieux que les autres ? Je t’ai posé la recette du savon noir sur la table. Tu peux me dire ce dont on a besoin s’il te plaît ? »

« Oh chouette un atelier cuisine ! » dit Ray d’un air tout content.

« Mais non, on fait pas de la cuisine, on répare vos bêtises », grogna Tommy, peu ravi d’être là.

« Alors il nous faut de l’huile d’olive, des olives noires broyées, de l’eau, du sel, des cendres de bois et du potassium. »

« Oh la ! Moins vite ! Tu as dit de l’huile d’olive, des olives noires, de l’eau, du sel et quoi déjà ? »

« Des cendres de bois et du potassium. »

« Bon on a tout. Alors, Marie, ça y est, tu as broyé les olives ? »

« Non, moi j’ai pas envie », me répondit-elle, en bougonnant. « et pourquoi on doit faire ça ? Moi je veux pas ! »

Bon, ce n’était pas du tout la réponse attendue, il allait falloir ruser, marquer le point ou, en dernier recours, hausser le ton.

« Marie, si tu ne veux pas broyer les olives, y a pas de soucis. Tu peux juste les écraser ! Tu sais super bien le faire, n’est-ce pas ? C’est bien comme ça que tu as fait avec mon uniforme ? T’as bien écrasé le pinceau sur le tissu, après que Keenser ait éternué dessus, pas vrai ? », lui dis-je calmement, mais d’un ton assaisonné de fermeté.

Pour le coup, elle ne trouva rien à redire et se mit à écraser les olives.

« Bien. Les garçons, vous, vous allez mettre les autres ingrédients dans la machine en respectant les dosages. »

Les enfants se mirent au travail pendant que je supervisai et programmai le gros mixer. Ils m’appelèrent quelques secondes après, même Marie qui avait fini avec les olives. Chaque enfant versa son ingrédient pour ne pas faire de jaloux ; une bagarre serait bien la dernière chose qu’on voudrait. Et je décidai de verser le potassium, car étant un produit chimique, j’étais le seul à même de m’en charger, mais je pris des précautions en enfilant une paire de gants.

Une fois tous les ingrédients mis dans l’appareil, j’appuyai sur un bouton, et réglai le temps à 5 min. Le temps que le savon se solidifiât, je nettoyai derrière nous et fis la vaisselle. Les 5 minutes étaient écoulées, je soulevai le couvercle du mixer, attrapai le savon avec des pinces et le déposai dans une petite assiette afin qu’il refroidisse.

« Les enfants vous n’y touchez sous aucun prétexte d’accord ? C’est encore très chaud. »

« Oui docteur Mccoy. »

« et ça fait des brûlures ! » ajouta Marie, soudain très perspicace. Je lui caressai la tête et la remerciai pour cette remarque pleine de sagesse.

Mais j’eus à peine le temps de me retourner, que j’aperçus Ray qui mordait à pleines quenottes dans le savon avant de le lâcher au sol.

« Ray non ! Ne mange pas ça, ce n’est pas de la nourriture. »

J’accourus vers le petit, qui, dès qu’il ouvrait la bouche, faisait jaillir un tas de petites bulles. De plus, il se tenait les mains en grimaçant.

« Mais bon sang, qu’est-ce que je vous ai dit il y a même pas 2min ? Fais moi voir tes mains que je regarde la gravité des brûlures. »

« Non ça fait trop mal ! » dit-il avec encore plus de bulles qui sortaient.

« Mais je pourrais pas faire en sorte que ça fasse moins mal si tu ne me laisses pas regarder. Aller montre moi ces mimines. »

Les paumes de Ray étaient rouges et des petites cloques commençaient à se former. Je le pris dans mes bras alors qu’il commençait à pleurer et je me dirigeai vers l’infirmerie , suivi des enfants.

Je franchis la porte coulissante de mon bureau, et fonçai dans la salle de soin. Je déposai Ray sur le bio-lit et je courus chercher mon tricordeur qui était dans ma chambre. Quelques instants après j’étais de retour avec ma trousse.

« Bon alors bonhomme, la machine à bulles s’est calmée ? » dis-je d’un ton sarcastique, afin de détendre l’atmosphère.

Je restai néanmoins inquiet, car Ray, ayant ingurgité le savon, risquait une hyperkaliémie, légère sans doute, mais présente quand même. Je partis à la recherche d’un diurétique en voie orale, qui favorisait l’excrétion du potassium.

« Beurk c’est pas bon » dit le petit garçon en grimaçant.

Je repensai immédiatement à un film que nous avions montré à Spock pour l’initier aux coutumes terriennes. Dans ce film, une gouvernante chantait à propos d’un morceau de sucre, riche en saccharose, qui aidait à faire passer plus facilement tous les traitements.

« Bon Ray, si on s’occupait de tes mains maintenant ? Je vais appliquer une crème avant de panser tes paumes. Tu devras revenir tous les jours pour changer les pansements. Tu comprends ? »

« Oui docteur Mccoy » dit Ray en pleurnichant.

Je remarquai l’inquiétude des enfants et je leur souris d’une façon rassurante.

Je finis de soigner Ray, avant de raccompagner les enfants dans leurs quartiers.

***Le lendemain, les enfants, aidés de Keenser purent commencer le nettoyage des polos, Ray fut dispensé du fait de sa blessure, mais je réussis à lui trouver une façon de se rendre utile. C’est lui qui programma la machine, qui, cette fois, ne trouva rien à redire et les uniformes purent être décapés.

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