Trouvaille
Le jour où cela a commencé j’ai fait une sorte de trouvaille dans la forêt. Ce n’était pas grand-chose. Juste un jouet métallique en forme d’arme, quelques vieux bijoux oxydés ainsi que deux petites pierres dans une boite à moitié enterrée. Rien de tout cela n’avait de la valeur. Rien du tout. J’étais rentré chez moi, tentant de déterminer si mes trouvailles pouvaient me rapporter de l’argent tout en mangeant tranquillement, comme chaque soir. On avait frappé à ma porte et comme une maîtresse de maison exemplaire, je n'avais pas pris compte de l’heure tardive et me suis empressée d’ouvrir.
Ce n’était autre que mon voisin. Ce dernier me regardait en souriant comme si frapper à ma porte n’était pas anodin. Il jeta un rapide coup d’œil à l'intérieur de mon habitation modeste avant de reporter son regard vers moi comme surexcité par une chose qui m’était encore inconnue. Il avait l’habitude d’être quelquefois excentrique, son comportement ne m'inquiéta donc pas.
- Est-ce vous saviez que nous fêtons un anniversaire de mariage avec ma femme et je me demandais si vous n’auriez pas l’adresse d’un bijoutier. Ou vous-même des bijoux que vous pourriez me passer.
Des bijoux ? Étrange au vus mes dernières trouvailles ! Ce n’était surement qu’une coïncidence. Je m’en étais convaincue, seulement le lendemain je suis rapidement revenue sur mes explications. Rien ne pouvait expliquer l’hommes habillé tout de noir qui s’approchaient vers moi, calepins en main.
- Bonjour, vous êtes-vous baladée dans la forêt hier après-midi ?
Ne sachant pas pour quelle raison je me retrouvais, devant chez moi, interpellée par un homme, je lui répondis par l’affirmative.
- Bien, avez-vous trouvé d’étranges objets ?
Encore une fois mon honnêteté frappa à la porte de ma raison, seulement je me tus avant de me décider de lui répondre par la négative et donc de lui mentir. Pourquoi un étrange homme viendrait me poser des questions sur ma balade de la veille ? Cela n'avait pas de sens !
Cet énergumène s’en alla rapidement, comme si mes réponses ne lui plaisait pas mais qu’il se doutait qu’insister n’allait pas lui être d’une grande aide. Ce fut à ce moment que je me doutai que quelque chose n’allait pas.
Je n’arrivais pas à savoir ce qui me perturbait le plus entre l’homme qui s’était déplacé sur le trottoir d’en face sans me lâcher des yeux, et mon voisin qui me fixait, lui aussi, avec un étrange sourire tout en coupant lentement sa haie.
Ne sachant que faire, je m’étais ruée à l’intérieur en me disant que jamais quelqu’un ne rentrera sans que je ne le voie. En entendant des casseroles bouger dans ma cuisine, je me rendis compte à quel point mon raisonnement était erroné.
Après avoir pris une grande bouffée d’air frais afin de me donner le courage d’avancer, je pus remarquer, une fois arrivée dans la petite cuisine, qu’un homme s’attelait à cuisiner. Quand ce dernier me remarqua il se mit à sourire avant de continuer sa besogne tout en me demandant où se trouvaient les épices.
Je restai là, bras ballants, immobilisée par l’incompréhension, tout en lui indiquant l’endroit où les épices étaient rangées. Un homme se tenait debout devant ma personne et s’activait à me faire à manger ? Mais que se passait-il donc ?
Derrière moi, quelques coups que l’on donnait à ma porte d’entrée m’interpellèrent et me fit sortir de mes pensées, tandis que le grincement d’une porte qui s’ouvrait non loin de là où je me tenais me fit pivoter en direction du bruit.
Annotations
Versions