Chapitre 1 : Découverte

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Aurora Lockwood, qui habite au 280, avenue, du Prévôt, n'aurait jamais imaginé qu'elle allait devoir affronter ses propres démons pour trouver le chemin de la Lumière.

Nous sommes le vingt-quatre décembre, et le soleil est allé se coucher, emportant avec lui son lot de souvenir. Le ciel est noir, empreint d'une sombre tristesse . Il neige à flots, les toits des maisons sont recouverts d'un duvet blanc et tout s'efface sous la tourmente. À travers le souffle de givre, une cloche chante au loin. La jeune femme de dix-huit ans croyait tellement en la magie de Noël, espérant qu'un miracle pouvait arriver. Malheureusement, après de longs mois de lutte intense contre le cancer, sa mère Mildrid s'est éteinte à l'hôpital plutôt dans la journée. Seule et sans famille, la jolie blonde aux yeux vert brillant reste chez elle prostrée durant les heures qui suivent le décès de Madame Lockwood. Le temps lui paraît infiniment long. Elle souffre de l'absence de son pilier et pense que ce sentiment sera incurable. Des milliers de questions se bousculent dans sa tête...

Comment va-t-elle payer les factures ? Comment va-t-elle se débrouiller pour trouver l'argent nécessaire pour éponger les dettes accumulées ces derniers mois ? Les finances sont au plus bas, bientôt elle se retrouvera à la rue. Lorsque la maladie de sa mère s'était déclarée, Aurora avait dû quitter ses études de biochimie et travailler à mi-temps pour payer les frais médicaux.

Dans la nuit de l'hiver, les guirlandes éclairent la ville de mille feux, et les chants de Noël résonnent à travers les flocons. Tandis qu'Aurora est envahi par le chagrin, les larmes commencent peu à peu à voiler ses yeux. Ne pouvant plus contenir son mal être, le liquide salé finit par déborder et glisser le long de ses joues rougis. Elle repense aux livres empilés sur sa table de nuit que Mildrid ne finirait jamais, les bons petits plats qu'elle ne viendrait plus humer à l'heure du repas, et son parfum de jasmin qui flotte encore dans toutes les pièces de la maison... Néanmoins, Aurora n'en peut plus de ressentir la peine et la souffrance. Elle a donc l'idée de ranger la maison, pensant que cela pourrait l'aider à avancer.

À bout de bras, elle déplace les meubles, enlève les rideaux, regarde de vieux albums photo, auxquels sa mère était très attachée. Bien que cette petite maison ne soit pas très grande, le logis était leur bulle rien qu'à elles ; en effet, Aurora n'a jamais connu son père. Aussi loin que remontent ses souvenirs, elle a toujours vécu sans aucune présence paternelle et la première question qu'elle se rappelle avoir posée à sa mère, c'était : qui est mon père ?

— Il s'appelait John. Il est mort dans un accident de voiture, juste avant ta naissance, avait-elle répondu.

La jeune orpheline se retrouve dans la chambre de sa défunte mère, pliant du linge dans des cartons. Coinçant maladroitement les paquets sous son bras, une chaîne en argent au pendentif en forme de flocon de neige glisse et tombe au sol. Intriguée et à la fois éblouie, elle reste là pendant un instant figée devant le bijou avant de finalement le ranger dans une boîte à chaussure qui se trouve sur une étagère. Après avoir fait un brin de ménage, la jeune fille exténuée s'éclipse hors de la chambre et se dirige vers la cuisine afin de se préparer une bonne tasse de thé. Une fois son infusion prête, elle part s'installer face à la cheminée dans le fauteuil en velours marron de sa pauvre mère. Blottie au fond de l'assise, elle avale deux ou trois gorgées comme si la boisson chaude lui apporte un certain réconfort. Puis, son regard tourné vers la fenêtre, elle admire un long moment la neige tombée.

Au bout d'un moment, Aurora commence à peine à s'endormir. Elle remarque que l'horloge qui est au-dessus de la cheminée indique minuit. Bien qu'elle soit éreintée, ses pensées se bousculent trop pour qu'elle puisse trouver le sommeil. Soudain, elle repense au pendentif découvert une heure plus tôt. Aussi décide-t-elle d'aller chercher le bijou. Alors que la jeune femme se dirige vers l'ancienne chambre de Mildrid, une sensation plus qu'étrange l'envahit, comme si quelque chose de merveilleux l'enveloppe. Mais accusant la fatigue, celle-ci préfère ne pas prêter attention et attrape la boîte dans laquelle est rangé le bijou. Puis, de sa main juvénile, elle saisit l'objet, l'observe un bref instant avant de le passer autour de son cou.

Aussitôt, le médaillon semble prendre vie. Une lumière jaillit et Aurora se retrouve propulsée en avant comme si une force invisible la pousse en direction de l'escalier qui mène au grenier. La pauvre enfant est surprise, elle essaie de résister, mais quelque chose au fond d'elle lui souffle de se laisser guider. Elle avance lentement dans le couloir et la force mystique du collier s'amplifie à mesure qu'elle progresse dans l'obscurité. Elle finit par se retrouver devant la porte du débarras, qui est fermée à double tour. D'aussi longtemps qu'elle se souvient, Aurora n'est jamais entrée dans cette pièce, car elle avait l'interdiction formelle de pénétrer à l'intérieur. D'après les dires de Mildrid, le plancher en bois n'était pas bien solide, un accident pouvait vite arriver.

Soudain, elle remarque qu'une lueur bleuâtre émane de sous la porte et entend vaguement prononcer son prénom. Elle se demande si elle ne vit pas un rêve éveillé ou bien si c'est son cerveau fatigué qui lui joue des tours. Aurora ne peut s'empêcher de ressentir une attirance considérable pour cette pièce. Après un instant d'hésitation, elle tente le coup et essaie d'ouvrir. Malheureusement, comme elle le pressentait, la porte est fermée. Elle s'adosse contre le mur et réfléchit à l'endroit où sa mère aurait bien pu dissimuler la clef.

En poussant plus loin sa réflexion, elle se souvient d'un coup qu'il n'y peut y avoir qu'un seul endroit où sa mère aurait pu cacher la clef : la petite boîte en bois, sur sa table de nuit. Outre les bijoux, elle renferme quelques photos, une dent de lait, et une mèche de cheveux blonds. Parfois, Mildrid ouvrait la boîte, tenait délicatement la mèche de cheveux dans ses mains pendant quelques instants, puis la remettait dans la boîte. Aurora en est persuadé, l'objet qu'elle recherche se trouve dans cet écrin. Si tel est le cas, elle résoudra peut-être le mystère du grenier...

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