Depuis un peu plus de trois ans, je suis indépendant. Je suis développeur d'application mobile et web.

J'aime énormément mon métier. Lorsque je me lance sur un nouveau projet, je m'y mets à 100 %, et même si c'est parfois très épuisant mentalement, je suis toujours satisfait de mon travail une fois terminer.

Rien n'est plus satisfaisant que de voir son travail fleurir un peu plus chaque jour et de se dire que c'est nous-même et personne d'autre qui a fait tout le boulot.

Je n'ai jamais fait d'étude pour devenir développeur, j'ai tout appris par moi-même. Certains diront que cela s'appelle de la fainéantise et moi, je dis que c'est de l'autodidacte.

Tout ce que j'ai fait, je les appris moi-même. J'ai demandé d'aide à personne. Je me suis entraîné chaque jour et lorsque je n'arrivais pas à faire un truc, je réessayais encore et encore jusqu'à y arrive. L'expression baissé les bras n'a jamais fait partie de mon vocabulaire. J'ai persévéré, j'ai travaillé d'arrache-pied et je suis fière du jeune homme que je suis devenu aujourd'hui.

Je ne dois rien à personne, je ne dois remercier ni mes parents, ni mes professeurs. J'ai tout appris par moi-même et voilà après plus de trois ans de travail acharné, mes efforts ont finis par payer.

Je ne veux pas me vanter ni me jeter des fleurs, mais à chaque fois que je sors une nouvelle application que ce soit pour mobile ou sur le web, j'ai des centaines de personne qui achète mes jeux.

Au début, mes jeux, c'était de la merde, mais au fil du temps, je me suis amélioré et aujourd'hui, je gagne plutôt bien ma vie. Mais je vis de façon modeste.

Je ne vais pas manger au restaurant tous les jours, je ne dépense pas mon argent en achetant des choses futiles juste pour le plaisir de dépenser. J'ai ouvert un compte épargne et tous les mois, je mets 300 euros de côtés. Il faut toujours assurer ses arrières, on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Aujourd'hui, j'ai un toit, mais peut-être que d'ici une semaine peut-être moins je n'en aurais plus. Alors, je mets de l'argent de côté pour pouvoir me retourner au cas où un jour ça arriverais.

Je sais que si je me retrouverais à la rue un jour, mes parents seraient les premiers à me prendre sous leur toit, mais je ne voudrais pas finir ma vie à vivre à leur crochet. Euh, aussi, ils sont leur vie à faire et en plus, ils doivent encore subvenir aux besoins de mon frère de 17 ans qui est encore aux études.

Je vis dans un très bel appartement que j'ai moi-même redécorer à ma guise. Mon appartement se compose d'une cuisine tout équipée, une salle à manger, un salon et une salle de bain de taille raisonnable.

Je n'ai pas besoin de plus pour vivre correctement ma vie. Je peux dormir dans un lit, j'ai un toit au-dessus de ma tête qui me protège des intempéries, je peux me laver et manger. Je n'ai pas besoin d'une grande maison dont je n'occuperais même pas les trois-quarts des pièces. Certaines personnes n'ont même pas ce que moi, j'ai. Ils sont à la rue sans aucun moyen de se protéger contre le froid, les fortes chaleurs, la pluie et le vent.

Souvent, lorsque je croise un s.d.f. dans la rue, je vais lui chercher quelques trucs à manger et parfois, je leur donne un peu de liquide. Une fois, j'en ai même ramené un chez-moi et je l'ai laissé prendre une douche et pendant ce temps-là, je lui ai concocté un petit repas. Ce n'était pas grand chose, des œufs avec du bacon et un verre de jus d'orage, mais quand j'ai vue ses yeux brillés, je savais que j'avais rendu quelqu'un heureux.

Mon appartement se situe au cœur de la ville de Frameries, une petite ville dans le Hainaut en Belgique. Je n'ai même pas besoin de prendre ma voiture étant donné que j'ai tout ce qu'il me faut à proximité.

Grandes surfaces commerciales, friteries, pizzerias, banque, et même la poste. Les seules fois où je prends ma voiture, c'est pour aller rendre visite à les parents qui vive à Cuesmes.

Mes parents vivent sur le territoire de la meute et tous les dimanches, nous nous retrouvons tous les quatre pour partager un repas en famille.

D'habitude, je suis très excité à l'idée de revoir ma mère, mon père et mon frère, mais pas aujourd'hui.

Aujourd'hui, j'ai décidé de leur annoncer quelque chose dont je n'ai jamais parlé à personne jusque maintenant.

Je ne peux plus supporter de garder ça en moi, j'ai envie d'être heureux comme tout le monde et je ne veux plus constamment me cacher derrière une personne que je ne suis pas.

De plus, je sais que mes parents m'aiment et je sais que rien ne pourra changer ça. Peu importe ce que je suis ou ce que je fais, je resterais toujours leur fils bien-aimé. Ca nous pourra jamais être autrement. Je ne sais même pas pourquoi je stresse. Mon père et ma mère sont de très bons parents et je sais qu'ils ne me feront jamais de mal parce que je suis différent des autres. Je sais qu'ils me protégeront de tous ceux qui voudront me faire du mal.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir de ma salle de bain et après m'être inspecté de la tête aux pieds, je me dirige vers la salle à manger récupérer mes clefs de voiture dans le plat posé sur la table.

Je referme la porte de mon appartement et je me dirige vers les escaliers. Dans le parking, je m'avance vers ma voiture que je déverrouille à distance.

J'ouvre la portière et je m'installe derrière le volant. Quelques minutes plus tard, je m'engage dans la circulation de la ville.