Chapitre 26 : Entre joie et peine

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Quand le départ sonna, tous les membres de la famille étaient dans la cour pour offrir leur adieu. Infama les ignora tous. Les adieux de son mari furent plus émouvants. Tous lui assurèrent de leurs prières pour la réussite de son entreprise, et le rétablissement de son père. Marius lui serra la main, lui souhaitant bon courage. Idylla le prit dans ses bras, l’assurant de tous ses vœux. Endymion et Psy furent plus discrets et distants, mais l’accompagnèrent de leurs prières. Puis, le cortège de chariots commença à s’ébranler, et à prendre la direction de la Sicile. Avant de quitter la cour, Infama eut un dernier regard, froid et haineux, pour les Junius Silanus, et plus particulièrement pour un d’entre eux, se promettant de revenir pour réaliser son vœu.

Après ce départ, les jours et les mois se déroulèrent normalement entre les affaires et les réunions pour les Junius Silanus. Endymion continuait à faire la fierté de ses parents. Tous ses précepteurs, également fiers de lui, ne faisaient que des éloges de ses compétences. Selon eux, il sera un puits de sciences, et de savoir. De plus, il excellait dans les exercices physiques renforçant son corps. Marius pourra dans peu de temps le laisser participer aux chasses organisées par les grandes familles romaines. A cause de ces éloges, Endymion devait également subir des assauts divers. Certaines personnes, rassurées sur le réel potentiel du jeune garçon, continuaient à tout faire pour se rapprocher de lui, espérant ainsi rentrer dans les bonnes grâces de son père adoptif, et pourquoi ne pas envisager un mariage avec une de leurs filles. Le jeune Junius Silanus, stoïque et froid, se voyait ainsi recevoir des révérences, et des présents. Même si certains étaient sincères, et ne lui demandaient rien en retour, il savait que pour les autres, ils espéraient un retour sur investissement. Bien qu'il en fût persuadé, toutes ces attentions augmentèrent son caractère hautain, et son orgueil. Son père adoptif et Psy essayaient tant bien que mal de le garder humble, mais cela s'avérait difficile.

De son côté, la grossesse d’Idylla se déroulait tranquillement, sous l’étroite surveillance de sa jumelle et de son époux. Ce dernier avait gardé auprès d’elle les deux esclaves, même après la condamnation de Severus et d’Octavie, punition qui avait servi d’exemple à tous. Ainsi, il savait la future mère de son enfant en sécurité. Le goûteur dissuadait l'empoisonnement, alors que le garde du corps, de par sa stature et son expérience, empêchait toute autre tentative d’assassinat. D'ailleurs, à chaque fois, Psy se mettait à sourire, ou à rire, quand elle voyait les visiteurs faire un écart, ou instaurer une certaine distance avec Idylla, à cause du regard glacial de l'esclave armé. Auprès de son épouse, Marius se montrait doux et attentionné. Il lui arrivait même d'éponger le front de son aimée, lorsqu’une série de vomissements la prenait dans leur chambre. Il admirait son courage, car à chaque fois, elle se relevait de cette épreuve avec le sourire. En effet, pour elle, ces nausées, et tous les maux de sa grossesse, bien que pénibles, lui prouvaient chaque jour qu'elle abritait une vie en son sein et que bientôt, elle réalisera son rêve d'être mère.

Le bonheur illuminait ainsi la jeune femme. Idylla se déplaçait toujours une main sur son ventre, qui s'arrondissait au fil des mois. L'épouse de Marius aimait sentir son bébé bouger en elle, depuis qu’un matin d’été, à cinq mois de grossesse, elle avait ressenti pour la première fois ses mouvements. Ce jour là, toute la maison avait vu la silhouette de la future mère avancer à grande enjambée vers le bureau de son époux. Elle était rentrée sans frapper, alarmant Marius. Lorsque Idylla lui avait pris la main pour la poser sur son ventre, il s’était détendu, et s’était mis à sourire, heureux de sentir la vie sous ses doigts. Depuis, elle essayait de deviner si c'était un coup de pied ou une main qui se posait sur la sienne. Maintenant, elle était survenue à sept mois de grossesse, et les nausées avaient disparues. La future mère était cependant très fatiguée, et ressentait souvent le besoin d'aller se reposer.

Toutefois, elle ressentait par moment un pressentiment, sans vraiment en connaître la raison, dès qu’elle était en présence de Psy. Elle n’était pas la seule. Endymion s’inquiétait aussi pour l’état de santé de sa mère. Il l'avait plus d'une fois surprise à tousser violemment. Ajoutée à cela, elle devenait de plus en plus pâle au fil des jours. Malgré l’inquiétude qu’elle engendrait chez ses proches, Psy, dans le souci de soulager sa sœur des tâches quotidiennes, avait redoublé d'efforts. Elle les remplissait, combattant la douleur et les toux qui la fatiguaient et la paralysaient pendant plusieurs minutes. Un jour, ne se sentant pas capable d'aller offrir de vieux vêtements aux pauvres de la ville, Idylla demanda à sa jumelle de la remplacer. Acceptant bien volontiers, cette dernière partit avec des esclaves réaliser sa mission, malgré la fraîcheur de cette journée d'automne. A son retour, épuisée d'avoir autant marché dans le vent glacial, Psy fut prise d'une énorme quinte de toux. Sa main au niveau de la bouche, elle tenta d’empêcher le sang de couler entre ses doigts. Malheureusement, sa crise fut telle qu’elle n’y parvint pas. Des gouttes vermeilles s’écroulèrent au sol. Une douleur la foudroya au niveau de la poitrine, et elle s'évanouit. Alarmés, les membres de la famille se précipitèrent auprès d'elle, alors qu'un esclave alla chercher les maîtres de la demeure. Voyant son état, Idylla se paralysa d'horreur, et de crainte. Marius, bien qu'inquiet pour sa belle-sœur, resta calme, et ordonna à ce qu'on la ramène à sa chambre, pendant qu'un esclave courrait chercher un médecin.

« Mère ! »

Ce fut le cri d’Endymion, voyant sa mère la bouche en sang, qui sortit Idylla de sa stupeur. Elle réalisa alors qu'elle n'avait pas le droit de flancher. Son neveu avait besoin d'elle. La future mère s'approcha de lui, et le serra dans ses bras, avant de l'accompagner jusqu'au salon adjacent la chambre où se trouvait Psy. Elle força son neveu à s'asseoir, et attendit avec lui le verdict du soignant. Marius les rejoignit après avoir conduit ce dernier auprès de la malade. Au bout de plusieurs minutes, il en sortit. Son visage exprimait tristesse et désolation. Il prit la parole :

« Je suis navré, mais je ne peux rien faire pour dame Psy. Le mal a envahi les poumons et le cœur. Ce n'est qu'une question de jours maintenant, avant que les Parques coupent son fil de vie. »

Les adultes comprirent aussitôt que le dieu Pluton allait accueillir l'âme de leur parente dans un avenir proche. Endymion ne réalisa pas tout de suite que sa mère était visiblement condamnée. Dans l’incompréhension, ou refusant de comprendre, il tourna la tête vers sa tante et son père adoptif. Les voyant accablés et les yeux brillant de larmes, il prit conscience qu'il était sur le point de perdre celle qui l'avait mis au monde. Il se mit à crier, tout en pleurant :

« Non ! Non ! Vous mentez ! Ce n'est juste qu'un malaise... Elle va... Elle va… »

A ce moment-là, il tomba sur les genoux, alors qu’Idylla se précipita à ses côtés, et l'entoura de ses bras. Attristé, le médecin enfonça à nouveau le couteau dans son cœur par ces mots :

« Je suis navré, seigneur Endymion, Elle était venue me voir il y a quelques mois. Je lui avais prescrit du repos et des herbes. Malheureusement, cela n'a pas suffit pour autant... Elle souhaite maintenant vous parler à tous, avant qu’elle n’en soit plus capable.

— Merci à vous, remercia Marius avant de le voir les quitter. Je conseille de lui rendre visite un à la fois. Idylla, je serai le premier. Pendant ce temps essayer de calmer Endymion. »

Après être entré, il vit Psy allonger sur son lit, les paupières closes, le teint pâle, les lèvres bleutées, montrant que le voile de la mort était sur son visage. Ce spectacle l'attrista, car il appréciait sa belle-sœur qui était une femme forte à l’ordinaire. Elle était devenue une amie sincère sur qui il avait toujours pu compter. Il s'approcha, et lui fit connaître sa présence en lui prenant la main. La mère d’Endymion ouvrit doucement les yeux, et tourna sa tête vers lui.

« Psy, je suis navré pour vous... Que puis-je faire pour vous ? Demanda-t-il.

— Vous ne pouvez rien faire pour moi, répondit péniblement la jeune femme.

— Pourquoi ne pas nous avoir prévenus de votre état ? Nous aurions pu faire quelque chose. Vous soulagez de certaines tâches pour votre repos.

— Lorsque je suis venue vous voir... au sujet de l’affaire de l’empoisonnement... Souvenez-vous, je vous avais dit que... je ne me souciai pas de ma réputation... En fait, je n'avais plus rien à perdre... Je me savais déjà mourante... Mon seul but était de préserver ceux que j'aimais… avant de rejoindre le monde des Enfers... »

Elle fit une pause pour reprendre son souffle, et laisser passer une quinte de toux avant de continuer :

« Marius, même au moment de l'adoption... d’Endymion,... je me présumais déjà condamner... C’est pourquoi j’étais si… heureuse pour lui… Je vous remercie de l'avoir reconnu... Promettez-moi, Marius,... Promettez-moi de le protéger...et de l'aimer comme votre propre fils... Il va avoir besoin de vous...

— Je vous en fais le serment, Psy, sur mon honneur, affirma son beau-frère avec force.

— Merci, lui sourit-elle. Marius,... je vous demanderai une dernière faveur... Quand mon temps sera définitivement écoulé... je voudrai que mon corps... repose au sein du temple que vous... avez construit près de Pompéi... Je veux être enterré... auprès de la sépulture que le Vésuve... à créer à Sol.

— Je m'y engage, » promit le chef de famille.

Ce fut sur cette promesse que Marius prit congé de sa belle-sœur, afin qu'elle puisse accueillir Endymion. Ce dernier, accablé, supplia silencieusement sa tante de l'accompagner. Le comprenant, la future mère le suivit dans la chambre de sa mère. Voyant son fils rentré, Psy ouvrit doucement et difficilement les bras, pour qu'il puisse s'y réfugier. Endymion ne se fit pas prier, et se jeta contre sa poitrine, ses bras autour de sa taille. La malade serra son garçon aussi fort que son état lui permit, et lui embrassa les cheveux, alors qu'une larme coulait sur sa joue. Elle ne voulait pas mourir en le laissant derrière elle. Malheureusement, les Dieux n'étaient pas du même avis. La seule chose qu'elle pouvait faire était de donner du courage à son fils pour surmonter cette épreuve.

« Maman, je ne veux pas... Ne me laisse pas tout seul, supplia l'enfant de huit ans en larmes.

— Oh ! Endymion, je suis tellement désolée de ne plus pouvoir être avec toi... J'aurai tellement aimé... te voir devenir un beau jeune homme... te voir tomber amoureux, te marier et… avoir des enfants... mais les Dieux ont décidé de m'appeler vers eux... »

En entendant ces paroles, Idylla, les mains sur sa bouche, les larmes coulant sur son visage de porcelaine, éclata en sanglots. Psy posa alors ses yeux sur sa sœur. Elle lui tendit une main pour l'inviter à les rejoindre. L'épouse de Marius la lui prit avant de s'asseoir près d'elle sur le lit, une main sur le dos d’Endymion pour lui montrer son soutien. Elle demanda :

« Ma sœur, pourquoi ne nous avoir rien dit ?

— Cela n'a plus d'importance, Idylla...

— Je suis désolée... Si j'avais su, jamais je me serai autant appuyée sur toi... C'est ma faute... Si je n'étais pas aussi fatiguée par mon état, je ne serai pas entrain de te perdre, culpabilisa cette dernière, en pleurs.

— Ne dis pas ça,... ce n’est la faute de personne... Ne regrette pas de réaliser ton rêve... Je suis heureuse que mon fils ait bientôt un compagnon de jeu... ou une petite cousine à protéger...

—...

— Tu feras une merveilleuse mère, rassura Psy. Je suis juste triste de ne… de ne pas le ou la connaître... Je suis sûre que j'aurai été… sa tante préférée. »

Idylla sourit légèrement, car elle comprenait que sa sœur désirait la soulager de sa peine, en plaisantant. Elle voyait bien qu'elle cachait sa douleur et sa tristesse derrière son sourire. Cependant, ne voulant pas lui rajouter de la souffrance, elle lui embrassa le front. Les jumelles, et Endymion restèrent encore quelques minutes ainsi, avant que Psy reprenne la parole :

« Idylla, j'aimerai vous confier mon fils... Promets-moi d'en prendre soin... et de l'aimer comme j'aurai aimé continuer à le faire.

— Bien sûr, je prendrai soin de lui, je te le promets, » affirma-t-elle avec tendresse en caressant la tête du jeune garçon.

Après avoir rassuré sa sœur, la maîtresse de maison laissa Psy et Endymion seuls, pour qu'ils profitent d'un temps ensemble. Le jeune garçon leva son regard vers sa tendre mère, qui lui caressa la joue tendrement. Psy trouva encore quelques forces pour parler à son fils :

« Endymion, deviens un homme fort, fidèle et sincère... Ne te laisse pas embobiner par les beaux parleurs... Reste droit et honnête... Rend fier Marius pour le remercier de ses bienfaits... Ne renferme pas ton cœur à l'affection et à l'amour...

— Tu as ma parole, maman.

— Je vais bientôt rejoindre ton père... Souviens-toi que nous t'aimons... et que nous te regarderons de là où nous serons... Quand tu sentiras de la joie et de la tristesse... dis-toi que nous sommes là près de toi, dans ton cœur... Si tu te sens décourager, ferme les yeux,…, et sois sûr que nous y serons... et que nous te soutenons de nos prières... Je suis fière d'avoir un fils tel que toi, continua sa mère.

— Maman, » répondit Endymion, les larmes continuant à couler.

Il se blottit encore plus contre elle, et ce fut ainsi qu'ils s'endormirent l'un serrant l'autre. Idylla, constatant le tableau qui s'offrait à elle quand elle jeta un coup d’œil, décida de les laisser. Elle demanda à ce que personne ne les dérange. Au court des jours suivant, l'état de la malade se détériora inexorablement, malgré les efforts de ses proches. Marius avait autorisé son fils adoptif à arrêter ses cours. Endymion et Idylla restèrent au chevet de Psy, essayant de la soulager de ses douleurs avec de l'opium et des bains de plantes médicinales. Malheureusement, la veuve de Sol s'affaiblissait de plus en plus, jusqu'à tomber dans le coma. Lors d'une nuit d'automne, une petite chouette entra par une fenêtre non close, et s'envola vers la chambre de Psy. Arrivée, elle y entra, et se posant sur l'oreiller de la mourante, posa son regard sur elle. L'animal préféré de Minerve se pencha jusqu'à presque toucher sa bouche. A ce moment précis, Psy poussa son dernier soupir comme si elle l'avait confiée au rapace nocturne, qui s'envola dans le ciel étoilé. La mère d’Endymion venait de rejoindre le bord du Styx, le sourire aux lèvres.

Le lendemain, alors que le soleil commençait à se lever, une esclave, voulant surveiller son état, constata son décès. Elle courra prévenir le couple encore endormi. Après les avoir réveillés, elle leur apprit ce qu’elle venait de découvrir. Marius, fort de son expérience, cacha ses émotions. Idylla laissa court à sa détresse en éclatant en sanglots, et sous le coup de l'émotion, s'évanouie dans leur lit. Inquiet, son époux la confia à l’esclave pendant qu’il commanda à une personne d’aller chercher un médecin. Puis, il se dirigea vers la chambre de son fils adoptif. Il tenait à le prévenir lui-même. Quand il entra, il le réveilla, et lui transmit la terrible nouvelle :

« Endymion, j'ai le triste devoir de t'annoncer que ta mère, ma chère belle-sœur, vient de nous quitter durant la nuit... Je suis désolé pour toi. »

A ces mots, Endymion, les yeux écartés, se leva brusquement, courra jusqu'à la chambre de sa mère et y entra en claquant la porte sous la force de l'émotion. Il y constata la triste vérité. Le jeune garçon se jeta au pied du lit, et pleura tout son sou. L'ayant suivi, Marius se dirigea vers lui, et posa une main sur son épaule avant de reprendre la parole :

« Endymion, je connais ta souffrance. Après avoir perdu ton père, mon frère, c'est maintenant ta mère. Mon cœur saigne, mais je me dois de garder les apparences, en tant que chef. Tu es maintenant mon fils, et tu as un devoir à accomplir... Pleure maintenant, vide toute ta tristesse, tout ton désespoir, car malheureusement, demain, tu devras porter un masque, tout comme moi, devant les anciens du conseil, et le reste de la famille. »

Le jeune garçon leva alors ses yeux vers lui, et y vit une unique larme coulée de sa joue. Ce jour là, il comprit que la place de chef de famille était plus un fardeau qu'un privilège. C'était plus une vie de responsabilités et de devoirs, que de plaisirs et d'avantages. Eclatant de nouveau en sanglots bruyants, il suivit le conseil, enfouissant son visage dans la toge de sa mère. Marius le laissa donc vider toute sa peine, avant de partir vers la grande salle où il annonça à tous ses parents la perte qu'ils venaient de vivre. Tous en furent attristés, mais sans s'apitoyer sur leur sort, car ils devaient organiser les obsèques. Durant le reste du jour, des esclaves prirent en charge le corps, le nettoya, le parfuma et le parât des plus beaux atours avec des bijoux entourant son cou, et égayant sa coiffure. Les dernières volontés de Psy furent respectées. Marius organisa un cortège qui devait l’amener jusqu’à Pompéi pour s'y faire inhumer au sein du temple construit en face du flan du Vésuve. Avant que le cercueil richement décoré ne fût fermé, le corps de la défunte fut installé sur une couche de parfums, de fleurs, et d’herbes aromatiques. L’époux d’Idylla installa dans la bouche et les yeux de sa belle-sœur un denier, afin qu'elle puisse les donner au passeur Chiron. Puis, tout fut scellé et installé sur un chariot recouvert de fleurs avant de prendre la route. Endymion, monté sur son destrier, ainsi que Marius, le suivait silencieusement. Il avait tenu à accompagner sa mère jusqu'à sa dernière demeure. Certains membres de la famille leur firent l’honneur d’être avec eux.

Arrivés non loin de Pompéi, des musiciens vinrent ouvrir la procession, jouant de la longue flûte. Derrière eux, venaient des pleureuses, femmes payées qui entonnaient des complaintes funèbres, poussaient des sanglots et célébraient les louanges de Psy. Elles étaient suivies du victimaire, animal préféré de la morte et destiné à l’immolation. Un chat fut choisi pour la sœur d’Idylla. Enfin, s’avançait le cortège précédé par la litière funéraire, et terminé par la voiture préférée et vide de la défunte. Derrière le cercueil, un bouffon représentait, par sa démarche, son attitude, ses gestes, ses habitudes jusqu’au bûcher funèbre. Placé devant le temple, ce dernier fait de bois brut formait une masse carrée où des prêtres déposèrent le cercueil, ainsi que le félin à y être sacrifié. Après quelques prières, Marius s’avança et y mit le feu. Pendant que le corps se consumait, l’oraison funèbre fut prononcée, devant l’assistance muette et recueillie. Quand le feu ait tout dévoré, les cendres furent enfermées soigneusement dans une urne. Cette dernière fut solennellement portées, non pas au columbarium, chambre sépulcrale, mais au tombeau particulier commandé par les Junius Silanus, dans les sous-sols du temple. La cérémonie achevée, le cortège repartit sur les routes.

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