Les maîtres du monde

13 minutes de lecture

Pendant que Mercure s’affairait à aider Pan à se relever, les murs reprirent d'eux même leur apparence initiale, faisant disparaître la trace de cette entrée fracassante. Face à ce spectacle des plus surprenants, le rire le plus bruyant, à en faire vibrer les murs, provint d’un dieu à la longue chevelure d’un bleu oscillant du gris à l’azur le plus profond, et ondulée telle les vagues d’une mer calme. Ces yeux brillaient de l’éclat de l’océan, mais surtout ses dents ressemblaient à celles d’un requin. A son poing, résidait un trident d’orichalque et d’or aux flèches acérées, et aux ornements des plus recherchés. Dieu protecteur des chevaux et des navigateurs, célébré par les Mortels à travers des fêtes et des jeux solennels au sein du Cirque de Rome, durant les mois de juillet et de février, ce souverain divin gouvernait son empire avec un calme imperturbable. Face à un naufrage injuste et aux vagues ravageant les rivages inconsidérément, il ordonnait aux eaux de rentrer dans leur lit, ouvrait des canaux au travers les bas-fonds et soulevait son trident pour libérer les navires pris dans les rochers ou enfoncés dans les sables. Inspirant plus un sentiment de crainte que de sympathie et d’amour, à cause de sa puissance et de sa sévérité, le dieu Neptune, en grec Poséidon, n’était, pour l’heure, qu’hilarité :

« Ah ! Ah ! Ria-t-il. Et bien, Jupiter, tu devrais vraiment remercier Vulcain d'avoir enchanté les murs, car sinon....AIE!... Pourquoi ma frappes-tu, Salacie ? »

En effet, à ces côtés, une nymphe, connue également sous le nom d’Amphitrite, fille de Doris et de Nérée, venait de lui infliger un coup sur l’épaule assez fort pour lui faire ressentir la douleur. Pourtant, rien chez elle ne témoignait d’un tempérament belliqueux, bien au contraire, elle respirait la sérénité. Visiblement, son aspect était trompeur. Elle possédait effectivement la grâce et la beauté des fonds marins. Ses cheveux qui rappelaient la couleur des coraux, ondulaient comme les vagues, sous une tiare faite des coquillages les plus précieux, et des perles les plus rares. Ses yeux étaient identiques au turquoise des mers du Sud. Toutefois, sous sa surface remplie de plénitude, sommeillait une personnalité volcanique, une personnalité prête à exploser soudainement, comme une tempête troublant le calme des eaux. Dans ses moments de colère, ses pupilles devenaient aussi sombres qu’un océan déchainé par un typhon. Face à l’incompréhension de son voisin, elle leva ses yeux au ciel, désabusée par ce comportement enfantin. Vraiment parfois, elle s’interrogeait sur les raisons qui l’avaient poussée à épouser ce dieu des Mers et des Océans :

« Idiot ! Ce n'est pas le moment de rire comme un idiot, tandis que Vénus souffre! Réprimanda-t-elle en guise de réponse.

— Pfff,... Si on ne peut plus rigoler maintenant... Autant que je rentre, j'en ai assez d'attendre, moi! Se lamenta la divinité marine, en se dirigeant vers la porte.

— Non, tu restes ici ! Je te rappelle qu’après, tu dois m'amener voir ma famille. Je ne l'ai pas vue depuis que ton dauphin à la noix m'a convaincue d’écouter tes sérénades… Jamais je n’aurai dû quitter mon refuge du mont Atlas, et t’épouser. J’aurai dû continuer à te fuir, tiens! Répliqua la nymphe, en prenant son divin mari par le col. Rien que pour t’embêter, je devrais retirer ton complice des constellations, où tu l’as envoyé comme récompense.

— Que je sache, tu ne t'en plains pas d'être devenue la souveraine des Mers et des Océans ! Cria son mari en frappant le sol de son trident, provoquant un ras de marée de la Méditerranée jusqu’en mer Egée. Et laisse Delphinos où il est. C’est normal qu’il soit récompensé, puisque maintenant, j’ai la plus belle et la plus désirable des épouses… La femme que j’aime, celle qui m’a fait oublier toutes les autres et qui calme mes colères. Sans toi, le monde serait en proie continuellement à des tsunamis et des tremblements de terre jusqu’à sa totale destruction. Sans toi, je serais resté ce dieu toujours en colère à submerger la Terre par les eaux des Océans. Sans toi, il n’y aurait plus de monde. »

Cette déclaration coupa la parole à Salacie, dont les joues purent rivaliser en quelques secondes avec les coraux les plus rouges des océans. Toutefois, fière de nature, elle préféra ne pas s’en laisser compter. Elle prit le parti de cacher son embarras, et son émoi face à ces belles paroles, derrière un faux mécontentement. Et la dispute continua devant une assemblée divine, qui ne savait plus vraiment où se mettre, quand tout le monde entendit un coup de tonnerre provenant du trône :

« SILENCE ! Vous me donnez mal la tête. Si vous ne voulez pas que je vous foudroie sur place, TAISEZ-VOUS ! Oh ma tête, » se plaignit un homme de haute stature, vêtu de la taille aux chevilles d’un riche habit fait d'or et de soie.

La partie supérieure de son corps nu témoignait d’une grande vigueur et paraissait dans la fleur de l’âge. Malgré sa barbe soignée, et une abondante chevelure grisonnante, parsemée de mèches or, il était majestueux et respirait la plénitude de la jeunesse toute puissante. Il était assis sur un trône d’ivoire et d’ébène, ainsi qu’incrusté d’or et de pierreries. Une Victoire en décorait les accoudoirs. A ces pieds, un aigle magnifique montait la garde auprès de la foudre que son maître tenait habituellement dans sa main droite. Appuyant les coudes sur ses genoux, les yeux froncés dans la douleur, Jupiter, le dieu des Dieux et de la foudre, qui ébranlait l’univers d’un simple signe de tête, se frottait péniblement les tempes.

« Pitié ! Junon, fais quelque chose, je n'en peux plus, » s'adressa-t-il à une femme à côté de lui.

Cette dernière était comme son divin époux richement habillé, et malgré le fait qu'elle soit une des premières déesses apparues sur l'Olympe, présentait un corps des plus rajeunies. En elle, tous pouvaient y voir toute la splendeur et la puissance des contrées divines. Prenant un soin particulier des parures et des ornements des femmes, ses cheveux châtains paraissaient élégamment ajustés. Assisse à côté de Jupiter, son mari, sur un trône en ivoire et or, où étaient gravées les Grâces et les Heures, elle portait sur la tête une couronne radiale. De cette parure partait un voile la recouvrant de la nuque au pied. Une peau de chèvre, une javeline et des escarpins recourbés en pointe sur le devant finissaient sa tenue. Sa main aux doigts bagués tenait un spectre au bout duquel était installé un coucou, oiseau qu’elle aimait particulièrement, tout comme l’épervier et l’oison. A ses pieds, un petit bouclier était son dernier ornement, avec la grenade, le pavot et le dictame qui lui étaient donnés en offrande, au même titre que la truie et la jeune brebis. La déesse, qui éprouvait une profonde aversion pour les femmes inconstantes et infidèles, ironisa :

« Mon cher époux, je n'en ferais rien. Cela t’apprendra à courir voir les mortelles et aller boire avec elles, ou encore à courtiser Io. Je ne suis pas née de la dernière pluie. Je suis au courant de tout.

—…, ne sut répondre Jupiter.

— Tu as osé demander à Mercure de jouer de la flûte pour endormir Argus, à qui j’avais ordonné de la surveiller. Ne croyez pas que je suis dupe de votre supercherie, à tout deux. Je savais très bien que derrière les traits de cette magnifique vache, dont je t’ai demandé la propriété, se cache cette fille du fleuve Inachus.

— Mais… Tenta le dieu de la foudre.

— Comment as-tu pu laisser notre cher messager couper la tête à son gardien pour assouvir votre bas désir ? L’interrompit-elle. Argus nous a toujours servi avec loyauté.

— Je sais, essaya de temporiser Jupiter. C’est ma faute. Il n’avait pas à payer de sa vie. Je ferai quelque chose pour honorer sa mémoire. Je te le promets.

— Ce n’est pas nécessaire, le nargua avec colère Junon. Je m’en suis chargée. Ses cent yeux ont trouvé leur juste place sur la queue de mon précieux paon. Ainsi, tu pourras te souvenir de ton crime à chaque fois que tu le verras. »

A cette remarque, Jupiter ne put que soupirer autant de lassitude que d’exaspération. Parfois, son épouse avait vraiment la rancune tenace, si tenace que ce qu’il entendit par la suite le fit frissonner :

« Je l’ai même vengé. J’ai envoyé un taon piqué Io, qui s’est enfuie. Tu ne la reverras plus, et je t’interdis de partir à sa recherche... A moins que tu désires me voir lui faire vivre mille tourments.

— Mais ma petite Moneta... commença timidement le dieu des dieux, l’appelant par le nom que certains donnaient à la déesse, vu qu’elle présidait à la monnaie. Je m'ennuie dans l'Olympe et les femmes ont tellement de qualité et...

— Ah non ! Je t’interdis de m'appeler par mon petit sobriquet ! Sois déjà heureux que je l’ai laissée reprendre forme humaine, juste le temps qu’elle donne naissance, sur le bord du Nil, à votre fils Epaphus. J’ai même confié ton énième rejeton à ce peuple crétois, les Curètes. Ce n’est pas ma faute si ce dernier est mort durant la guerre de mains de Lycus. Il n’avait pas à épouser Antiope, ton énième maîtresse… En fait, en réfléchissant bien, tout est de la faute à ton désir débordant de séduction. Tu ne peux pas laisser les mortelles tranquilles, car ce sont elles qui en payent les pots cassés après. »

Jupiter ne sut pas trop quoi répliquer. Son épouse avait entièrement raison. Antiope était officiellement fille de Nyctéus, roi de Thèbes. Pourtant, belle comme le jour, tous lui donnaient plutôt le fleuve Asopus comme père. Séduit par ses attraits magnifiques, le dieu des Dieux l’avait séduite en se transformant en satyre. Le découvrant, Nyctéus avait été résolu à la punir. Heureusement, pour éviter sa colère, la jeune fille s’était enfuie à la cour d’Epaphus, qui était alors souverain de Sicyone, cité grecque de Corinthe, et qui en fit sa femme. Toujours déterminé à la poursuivre, son père avait déclaré la guerre à son époux. Malheureusement pour lui, il avait été blessé à mort. Il avait alors chargé son frère Lycus de le venger et de punir Antiope. Ce qu’il avait réussi à réaliser. Tuant Epaphus, ce vengeur s’était saisi de sa nièce et l’avait forcée à devenir son épouse, la rendant mère de deux jumeaux, Amphion et Zéthus, nés sur le mont Cithéron. Puis, pour conclure sa vengeance, il l’avait répudiée, la condamnant à être persécutée par Dircé, sa seconde cruelle et jalouse épouse. Jetée en prison par cette dernière, l’ancienne maîtresse de Jupiter avait réussi à s’échapper grâce à l’intervention de son divin amant, et s’était réfugiée chez ses fils. Désirant la venger à leur tour, ces derniers s’étaient armés contre leur père et l’avait tué. Ils étaient allés jusqu’à attacher Dircé à la queue d’un taureau indompté, qui l’avait emportée sur des rochers, la mettant en pièces jusqu’à ce que mort s’en suive. Compatissant à son triste sort, les Dieux l’avaient alors changée en fontaine portant son nom. Furieux face au supplice de Dircé, sa plus fidèle adoratrice, Bacchus avait également abattu sa colère sur Antiope en la frappant de démence. Cette dernière en fut soignée qu’après l’intervention de Phocas, petit-fils de Sisyphe, et roi de Corinthe, qui l’avait par la suite épousée.

Sortant de ses souvenirs, Jupiter connaissait suffisamment Junon pour être très tenace dans ses ressentiments, et prête à tenir ses promesses dans ses représailles. Il préféra donc baisser les yeux, gardant sa tête entre ses mains. Et il fit bien. En effet, toujours furieuse, la souveraine de l’Olympe n’était pas d’humeur d’argumenter avec lui. Jamais elle lui avouerait la destinée d’Io, fille du fleuve Inachus, afin d’éviter qu’il allât la chercher. Elle s’était déjà montrée assez bonne de l’avoir laissée accoucher. Pour continuer à la punir, l’enfermant éternellement dans sa métamorphose de bovin, la souveraine d’Olympe l’avait envoyée dans le firmament, la transformant en constellation pour créer le signe du zodiaque du taureau. Ainsi, afin de cacher sa véritable identité, elle avait poussé le vice, en changeant son corps de génisse, en celui d’un mâle. Elle avait même fait courir le bruit qu’elle était morte, afin de s’assurer qu’aucune tentative de recherche ne fusse menée. Toujours furieuse, la reine olympienne continua à crier, augmentant la migraine de son pauvre époux :

« Quand je pense que tu demandes à Cupidon de se servir de ses flèches pour que tu puisses séduire des jeunes filles ! Et tu te dis le dieu des Dieux !

— Hé ! Ne me mêlez pas à vos histoires de couple ! Je n'y suis pour rien, moi. Je fais juste mon travail, se lamenta le dit chérubin aux ailes de cygne immaculées, le doigt tendu vers le couple. Je sors suffisamment fatiguer de la saison des amours, à faire en sorte que toutes les créatures que compte cette terre puissent trouver un partenaire… et c'est du boulot. Dis leur, papa !

— Mais oui, mais oui..., » répondit le dit père qui malheureusement, ne semblait pas vraiment écouter les conversations qui l'entouraient.

Cet homme de grande taille, aux cheveux aussi jaunes que les blés, et aux yeux aussi bleus que le ciel, déambulait, sa cape rouge fouettant l'air et le casque d'or sous le bras. Son glaive richement décoré de pierres précieuses pendait à son côté, refusant de s'en défaire, sauf lorsqu'il se trouvait dans les bras de son amante. Son plastron richement sculpté dans l’or et l’argent brillait sur son torse à chaque rayon de soleil. Tout en lui respirait le guerrier, le soldat aux mille batailles. Voyant le peu de réponse de son père, Cupidon souffla, débité en faisant la moue. Une jeune femme au corps altier, aux longs cheveux châtains maintenus dans un chignon serré, et aux yeux noisette s'approcha de lui. Répondant au nom de Diane, Artémis pour les Grecs, elle arborait un diadème en pierre d’étoiles et richement décoré, portant en son centre un croissant de lune. Elle mit sa main sur son épaule en le regardant avec un regard compatissant. Lui étant reconnaissant, le dieu de l’Amour décida finalement qu'il était plus judicieux de rester dans son coin, et de réfléchir aux prochaines farces qu'il pourrait imaginer pour s'amuser, et à qui les faire. Au moins, il pouvait ne plus penser aux cris qu'il entendait venir de l'autre côté d'une petite porte. L'attente se faisait de plus en plus longue, et mettait sa patience à rude épreuve.

Un peu plus loin, Justitia, née fille du Ciel et de la Terre, connue sous le nom de Thémis en Grèce, sœur aînée de Saturne et tante de Jupiter, s’était tournée vers lui et le regardait. Le bandeau sur ses yeux ne l’empêchait nullement de percevoir son environnement. En tant que déesse de la Justice, elle s’asseyait habituellement auprès du trône de son neveu pour l’aider de ses conseils inspirés par la prudence et l’amour de la justice. Ses qualités dans la divination lui permettaient également de voir plus loin, l’aidant encore plus dans sa fonction. Elle prédisait autant aux Hommes qu’aux Dieux. Ainsi, elle pouvait un peu comprendre l’angoisse de Cupidon, et surement sa culpabilité. C’était en parti pour lui que la personne, qui poussait ces gémissements, souffrait à l'heure actuelle. Justitia porta ensuite son regard sur le militaire divin qui, plongé dans ses pensées, ne cessait de fixer cette dite porte.

Et oui, pour une des rares occasions de sa vie, l’ancien Arès, le grand Mars, Dieu de la Guerre, vivait dans une angoisse profonde. Pourtant, fils de Jupiter et de Junon, il connaissait rarement la peur, si ce n’était jamais. Toutefois, sa naissance était parfois portée à la polémique. En effet, une rumeur circulait à ce sujet. Jalouse de ce que son époux avait mis au monde Minerve, la souveraine de l’Olympe aurait désiré concevoir et engendrer un enfant sans la participation du dieu du Tonnerre. Elle serait allée voir la déesse Flore. Cette dernière lui aurait alors indiqué une fleur qui croissait dans les campagnes d’Olène en Achaïe. Le contact avec cette plante aurait pour vertu de produire ce miracle. Ainsi, pour certain, serait-elle devenue mère de Mars de cette façon. Bien sûr, Jupiter avait fait taire les mauvaises langues, et punissait quiconque mettait en doute sa paternité. Pour l’heure, le dieu qui ne craignait aucune bataille, aucun adversaire, ressentait la peur, la peur de perdre l’amour de sa vie éternelle. Certes, aucun dieu et aucune déesse ne pouvaient mourir. Ils étaient tous immortels. Cependant, des blessures graves pouvaient les plonger dans un Sommeil Eternel. La crainte de ce risque le rongeait. Mars se demandait si cette souffrance en valait la peine, et reporta son regard sur son fils.

Ce dernier était sa copie conforme en termes de chevelure et de prestance. Il avait hérité de sa mère les traits de visage et le caractère. Ses yeux azurs brillaient de malice, mais aussi de détermination dans le combat. Il ne se décourageait jamais et mettait un point d’honneur à mener à bien ses missions. Ce point lui donnait un petit air guerrier, rappelant au monde qu'il était issu de l'union entre le dieu de la Guerre et la déesse de la Beauté. Malheureusement, quand Cupidon avait atteint l'âge de cinq ans, son corps refusa de grandir, tandis que son esprit devenait adolescent, puis adulte. Cette situation lui avait valu des moqueries de la part des Nymphes, des Naïades et autres créatures qui peuplaient l'Olympe. Etait-ce dû à une malédiction portée sur son fils par le mari jaloux ? Car oui, Mars n'était pas marié à son amante, et Cupidon était né d'une passion hors mariage. Cette passion était toujours présente dans le couple, mais en tant que déesse des Plaisirs, elle était volage. Il tourna son regard alors sur le dit mari de Vénus, Vulcain, ou Héphaïstos en grec, le forgeron des Dieux.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Edwige BOUDAS ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0