La suivante des Enfers

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Pour l’heure, les bêtes tapaient le sol de leurs sabots d’or, impatientes qu’elles étaient de se dégourdir les jambes. Elles l’étaient tellement que leur soigneur avait du mal à les maintenir en place. A ce spectacle, Pluton abandonna un instant son épouse, et s’avança vers ses montures. Leur flattant leur forte encolure, il leur murmura des mots à l’oreille. A la voix de leur maître, les chevaux se calmèrent, et attendirent tranquillement.

«Est-ce donc l’heure de leur sortie quotidienne ? Demanda-t-il à l’âme qui en avait la charge.

— Oui, seigneur. Je m’apprêtais à les conduire.

— Ce ne sera pas nécessaire. Je m’en charge. Profites-en pour nettoyer leur écurie et préparer leur repas.

— Ce sera fait, seigneur. Bonne route.»

Pluton monta alors dans le char, et après avoir saisi la bride, il tendit la main vers Proserpine pour l’aider à prendre place à ses côtés. Qu’en à Psy, elle ne savait pas quoi faire. Elle ne doutait pas que le véhicule était capable de l’accueillir. Cependant, était-elle assez digne pour être aussi proche de ces divinités ? Souriant à cette pudeur, la déesse du Printemps lui ordonna de monter. Ne désirant pas désobéir, Psy s’exécuta. Proserpine souffla quelques mots à l’oreille de son époux. A peine avait-elle terminé que les guides claquèrent, et les chevaux se précipitèrent en avant, tout heureux de galoper enfin. La vitesse était telle que la mère d’Endymion eut l’impression de voler. Le char traversa les terres du purgatoire pour se voir ensuite surnager les eaux du lac d’Achérousias. Bientôt, la berge d’une île à la surface plus petite que sa voisine des Bienheureux, fut aperçue et, en quelques foulées, atteintes. Estimée être arrivée, Proserpine fit un signe à Pluton qui tira sur la bride, et arrêta ses chevaux. Une âme leur saisit alors un montant du filet, et les maintenait immobile, pendant que le couple divin et leur « invitée » descendaient du char.

Psy trouva alors une contrée paradisiaque, où des rires enfantins et le bruit de course joyeuse se firent entendre. Au milieu de quelques arbres et de prairies verdoyantes, des âmes d’enfants jouaient ensemble, sous la surveillance de quelques morts adultes. Face à l’arrivée de Proserpine, les plus grands bambins se précipitèrent vers elle, et l’entourèrent tous joyeux de la voir. Certains même l’appelaient mère avant de l’enlacer pour lui montrer leur affection. Heureuse d’un tel accueil, la déesse en embrassa le plus possible, désolée de ne pas offrir ses baisers à tous. Ce spectacle abasourdie Psy qui ne comprenait pas grand-chose à ce qui se passait. Tout ce qu’elle put faire était de laisser Proserpine se saisir de sa petite protégée, et de la confier à une autre âme qui l’emmena au sein d’un petit palais. Ce fut le cœur gros qu’elle la vit disparaître derrière la porte. Comprenant ce qu’elle ressentait, la déesse du Printemps entreprit de la rassurer :

« Tout ira bien. Cette petite âme innocente sera bien traitée en cette île des enfants trépassés beaucoup trop tôt,…, en tout cas, jusqu’à ce qu’elle soit prête à se réincarner… C’est la volonté de Pluton, et personne ne peut s’y opposer.

— Je l’ai créé pour toi, ma reine, lui déclara le dieu des Enfers, d’une voix douce, en se mettant à ses côtés.

— Je sais, et je t’en remercie. Ce cadeau réchauffe mon cœur, et mon amour pour les enfants. Je trouve le Destin bien cruelle de ne pas nous en accorder au moins un à nous… C’est surement pour me punir.

— Proserpine, souffla Pluton. Nous étions d’accord pour ne plus aborder cette question.

— Et toi, tu es trop bon pour m’avoir accordée le pardon.

— Car la faute n’était pas la tienne, et tu le sais. Pardonne-toi ta méprise, c’est tout ce que je souhaite. Il est temps.

— Je vais m’y employer, lui sourit Proserpine, qui se réfugia entre ses bras. Je te le promets. »

Derrière eux, Psy était toute gênée, et ne savait pas où se mettre. Elle tentait tant bien que mal à ne pas jeter des coups d’œil dans la direction du couple divin. Jamais elle n’aurait imaginé assister à une telle marque d’affection entre divinités. C’était à la fois impressionnant, et touchant. Dans sa tentative de rester discrète, ses yeux eurent la vision d’une silhouette, s’avançant vers eux. Plus elle grossissait, plus ses traits et sa stature lui semblèrent familière, jusqu’à ce qu’elle la reconnut en un instant. Au début, cette vue la paralysa de stupeur un court instant. Devant elle, se trouvait celui qui lui avait volé son cœur durant sa vie terrestre. Puis, sans attendre, elle se mit à courir, sous le regard abasourdi des dieux, en criant un nom :

« Sol ! Par tous les Dieux, Sol ! Tu es là !»

L'homme interpellé sursauta à cette voix, et vit une femme s'élancer vers lui. Désirant l’enlacer de toutes ses forces, elle sauta sur lui. Malheureusement, elle passa à travers et s’écroula au sol. A ce spectacle, un silence s’installa, et tous attendirent, assistant à ce qui ressemblait à une scène de retrouvailles. Se mettant à genoux, la mère d’Endymion regarda ses mains. Elle ne comprenait pas. Elle avait réussi à tenir un nouveau-né dans ses bras, alors pourquoi elle ne pouvait pas saisir son défunt mari ? Etranger à ses pensées, une voix s’éleva :

« Psy, c'est toi ! Par tous les Dieux, Psy ! Comment se fait-il que tu sois ici ? Ne me dis pas que toi aussi, tu…»

Ne le laissant pas terminer sa phrase, la mère d’Endymion se releva, et lui présenta un visage couvert de larmes. Elle ne savait pas si elle pleurait de bonheur de le revoir, ou de frustration de ne pouvoir se blottir contre lui. Sûrement, un peu des deux. A ce moment précis, en le voyant de plus près, elle comprit pourquoi elle n’avait pas pu se serrer contre lui. Sol ne se présentait pas dans une forme spectrale comme elle. Il disposait d’un corps charnel, comme les héros mythologiques qu’elle avait aperçu non loin du palais de Pluton. Les âmes pouvaient visiblement se toucher entre elles, mais ne pouvaient pas toucher la chair. Visiblement, le père d’Endymion avait reçu la plus grande bénédiction accordé par le maître des terres infernales. De leur côté, le divin couple et les enfants les regardaient sans vraiment comprendre. Proserpine posa alors la question que tout le monde se posait :

« J’aimerai comprendre. Sol, connais-tu cette âme ?

— Oui, reine des Enfers. Je vous présente mon épouse Psy et…

— Oh, c’est donc bien ta femme, le coupa la déesse du Printemps, toute contente. Je ne me suis pas trompée. Je me disais bien que j’avais déjà vu quelque part des yeux comme les siens. Votre nom et votre réaction ne font que confirmer mes doutes.

— Déesse, veuillez pardonner ma hardiesse de tantôt, mais je…, tenta de s’excuser Psy.

— Ce n’est pas grave. Je comprends.

— Je vous remercie pour le bonheur que vous m’avez accordé, même si je sais qu’il ne sera que de courte durée, » déclara Psy, en libérant son époux de son emprise.

A ces mots, Sol la regarda sans comprendre de quoi il en retournait. Il la connaissait, et il savait que c’était une personne au grand cœur. Jamais il ne pourrait s’imaginer qu’elle ait pu être condamnée aux tourments du Tartare, ou au purgatoire. Il allait lui demander des explications qu’il en fut empêché par la déesse du Printemps qui reprit la parole :

« Il est vrai que ce fut une grande faveur de ma part, et tu as raison… Il est maintenant temps de t’infliger la sanction pour avoir tenté d’aller à la rencontre de l’ordre des Enfers. Quelle punition ta rébellion te condamne-t-elle ? Voyons, réfléchissons. »

Proserpine fit quelques pas, un doigt sur son menton en signe de grande réflexion. L’angoisse était palpable du côté de Psy, alors que Sol n’osait plus la questionner de peur d’envenimer la situation. Pendant que la souveraine des Enfers était dans ses pensées, la mère d’Endymion remarqua que plusieurs âmes féminines la regardaient, tout en rentrant en grand conciliabule entre elles. Leurs regards étaient mauvais et jaloux dès qu’elles posaient les yeux sur elle, alors qu’ils n’étaient que chaleur et désir en ce qui concernait Sol. Se pourrait-il que… ? D’un coup, son cœur lui fit mal, et cela malgré la mort qui l’avait étreint depuis peu. Elle n’était que tristesse maintenant, et attendit juste que son sort soit décidé. Finalement, qu’importe ce qui allait advenir d’elle, elle n’espérait plus rien. De son côté, Proserpine s’adressa à son époux :

« Pluton, te souviens-tu que j’étais venue te voir pour quémander une faveur ?

— En effet. Quelle est-elle ?

— J’aurai aimé que tu m’accordes une nouvelle dame de compagnie, choisie parmi les âmes les plus pures. »

Comprenant le message, Pluton lui sourit. Puis, il se dirigea vers Psy et lui ordonna :

« Agenouilles-toi. »

Quand son ordre fut exécuté, le dieu des Enfers tendit la main vers elle, et des boules de lumière en sortirent. Ces dernières de la taille d'une luciole se dirigèrent vers Psy, et tournèrent autour d'elle doucement à partir de ses pieds pour arriver au niveau de sa tête. Elles tournèrent, puis tournèrent et tournèrent de plus en plus vite. Leur lumière s'intensifia au point qu’elle cacha la mère d’Endymion à la vue de tous. Soudain, elles disparurent dans un flash puissant, laissant l'aimée de Sol réapparaître dans un nouveau corps.

« Psy Junius Silanus, te voici dans une nouvelle enveloppe charnelle. Tu es maintenant à notre service à la reine des Enfers et à moi...Ta tâche consiste maintenant à être la servante personnelle de mon épouse, et cela jusqu’à ce qu’il sera temps pour toi de choisir entre la réincarnation, ou rester à nous servir à jamais... Proserpine, je te présente ta nouvelle dame de compagnie, affirma le souverain du monde souterrain.

— Oh merci, Pluton, remercia Proserpine qui l'embrassa la joue.

— Je… Je ne comprends pas, resta abasourdie Psy. N’ai-je pas enfreint les lois des Enfers ?

— Penses-tu que je puisse me tromper ? grogna Pluton, d’un ton impérieux. Ou mon épouse ?

— Oh, non, non, s’empressa de dire la mère d’Endymion. Jamais je n’oserai vous critiquer, seigneur.

— Je préfère ça. Toutefois, fais attention. Ne pousse pas ma patience et ma miséricorde trop loin. Tout ce que je donne, je peux le reprendre si tel est mon plaisir. Ne l’oublie pas.

— Arrête donc de la taquiner, le reprit Proserpine.

— Comme tu voudras. »

Un peu bougon d’être remis en place par son épouse, comme un fils par sa mère, Pluton s’éloigna quelque peu, en ordonnant à Sol de le suivre. Il avait à s’entretenir avec lui. Pendant qu’un serviteur écoutait les commandes de son maître, la déesse du Printemps commanda à Psy de faire de même :

« Je comprends ton étonnement, mais sache que tu ne dois cette faveur qu’à ton mérite. Vois ça comme la récompense pour tous les devoirs accomplis lors de ta vie. De plus, en désirant sauver une innocente que tu pensais en danger face à une Harpie, tu as prouvé que tu étais une personne forte, courageuse, aimant les enfants plus que tout, mais surtout possédant une âme pure. Tu as été la seule à te préoccuper de cette petite fille, me montrant ton cœur généreux. Cet acte ne peut être puni, mais récompensé,…, et puis, j’avais vraiment besoin d’une nouvelle dame de compagnie, et d’une gouvernante pour m’aider.

—Vous aider, ma reine ?

— Vois-tu, le Destin me refuse d’enfanter un enfant avec mon époux, le dieu Pluton. J’en suis plus que peinée.

— Je comprends ce sentiment. Ma sœur jumelle a vécu jusqu’à peu avec cette souffrance.

— Je constate avec bonheur que je ne me suis pas trompée sur toi, lui sourit Proserpine avant de continuer. Afin de soulager ma peine, Pluton créa l’île des mort-nés pour accueillir tous les enfants décédés avant l’âge d’homme. Tous deviennent alors mes enfants, et ceux de mon divin époux. Je fais en sorte qu’ils y grandissent, étudient avec les philosophes, et s’épanouissent. Quand ils atteignent l’âge de la maturité, le même choix que toi se présente à eux. Ainsi, tout comme dans le monde des Vivants, certains décident de quitter les parents que nous étions à leurs yeux pour le chemin de la réincarnation. D’autres choisissent de rester aux Enfers, et s’occupent de leurs nombreux frères et sœurs d’adoption. Beaucoup partent pour découvrir le monde qui n’ont jamais connu, à mon grand désespoir.»

Psy était émerveillée par ce qu’elle entendait, mais aussi compatissait à la douleur qu’elle voyait dans les pupilles de Proserpine à l’idée qu’elle ne pouvait pas offrir un enfant à Pluton, et du départ de ceux qu’elle avait accueilli. Toutefois, elle ne voyait pas en quoi consisterait son aide. La réponse ne tarda pas à arriver :

« Je veux que tu m’aides à gérer cette île, et le bien-être de tous ses enfants. Tout comme Sol est devenu l’intendant personnel de Pluton, je veux que tu deviennes, en plus de ma dame de compagnie, ma gouvernante personnelle. »

Face à une telle grâce, Psy tomba sur les genoux et s’inclina plus d’une fois pour remercier la déesse, lui promettant qu’elle fera de son mieux pour la satisfaire. Jamais elle n’aurait espéré un tel destin pour son trépas. Vraiment, elle était bénie. Amusée par cette attitude, Proserpine se mit à rire, attirant l’attention de Pluton et de Sol. Le dieu des Enfers revint vers elle, et fut également amusé par ce qu’il voyait, bien qu’il ne daigne même pas montrer un sourire. Stoïque de nature il était, stoïque il restera.

« Bien, reprit la souveraine du monde souterrain. Voici, mon premier ordre... Tu vas garder le reste de la journée pour ton mari, s'il le souhaite bien sûr. Toutefois, en contrepartie, demain, tu as intérêt à tout me raconter, mais vraiment tout, reprit la souveraine du monde souterrain avant de se tourner vers son époux. Pluton, j'aimerai maintenant rentrer, et prendre notre repas. Je meurs de faim.

— Bien, alors allons-y. Mais avant que je ne parte, Sol, je te libère de tes tâches pour la journée. Profites-en pour retrouver ton épouse, » termina le dieu.

Puis, présentant son bras à sa reine, il la guida jusqu’à son char et l’aida à y monter. Prenant place à son tour, il se saisit des guides et commanda le départ. Sol et Psy saluèrent le départ, avant de se retrouver tout bête. Tous deux ne savaient pas comment aborder les choses après tout ce temps passé loin de l’autre. Oppressé par les regards des âmes toujours présentes, le frère de Marius invita son épouse à le suivre. Acceptant, elle le suivit jusqu’à une embarcation qui prit la direction des Champs Elyséens. Arrivé, elle fut guider jusqu’à une modeste habitation, lieu de repos de son défunt mari. Ce dernier lui ouvrit la porte et l’incita à y entrer. L’intérieur était simple, tout en restant confortable. Il rappelait à Psy qu’aux Enfers, tous étaient traités de la même manière. Les héros exceptés, la différence de statut social n’existait plus. Les rois perdaient leur couronne, et les serviteurs n’étaient plus des esclaves. Prenant un fauteuil, elle vit Sol faire de même. L’atmosphère était assez gênante et lourde. Aucun des deux ne savaient comment débuter la conversation. Ne supportant plus le silence, le frère de Marius le rompit :

« J’ai… j’ai vu dans le Léthé que Marius et Idylla vont avoir un enfant… Je suis heureux pour eux. »

Voyant qu'elle ne répondait pas, il continua, de plus en plus gêné.

« J'y ai aussi vu Endymion.

— Alors, tu as continué à garder un œil sur lui. »

Entendre cela fit plaisir au cœur de la mère qu’était Psy. Toutefois, il saignait également. Son époux venait d’avouer qu’il avait observé son frère, sa belle-sœur et leur fils, mais il ne l’avait pas mentionnée, à aucun moment. N’était-elle pas importante à ses yeux ? Ne méritait-elle pas une telle considération ? L’avait-il donc oubliée ? Peut-être dans les bras d’une des femmes qu’elle avait vues tantôt, et qui avait reçu la même bénédiction qu’eux.

« Oui. Il est devenu un beau garçon... J'ai constaté qu'il s'appliquait dans tout ce qu'il entreprenait... Tu as fais un excellent travail avec lui... Tu l'as bien éduquée malgré mon absence... Je...

— Merci, cela n'a pas été facile tous les jours..., le coupa son épouse. Je l'ai confié à Marius et Idylla. Je prie pour qu'il surmonte le chagrin de m'avoir perdue.

— ... Oui, j'ai vu l'adoption d’Endymion par mon frère, tu as bien fait... Et ne t'inquiète pas, il est fort, je l'ai vu...

—...

— Psy, je ...

— As-tu une autre femme ? J'ai vu le regard de celles qui le posent sur toi. Elles te veulent, interrompit une nouvelle fois Psy.

— Que… Que veux-tu dire ?

— Je ne le supporterai pas ! J’ai toujours refusé de me remarier, et je n'ai vécu que pour te retrouver ! Si Endymion n'avait pas été là, je me serai tuée pour te rejoindre ! Eclata-t-elle en sanglot, se levant de rage.

— Psy, ne dis pas ça, tu n'as pas le droit ! S'exprima avec force Sol qui se retenait de la serrer dans ses bras. Si tu l’avais fait, jamais nous nous serions retrouvés. Tu aurais erré sur les terres des suicidés.

— Si, j'ai le droit ! Tu m'as laissée toute seule avec ma souffrance qui grandissait de jours en jours ! Je n'aurai pas la force d'en surmonter d'autres, cria-t-elle. Si tu ne veux plus de moi, je préfère que tu me le dises maintenant, et que nous ne nous revoyons plus.

— Psy, je voudrai tant pouvoir te sécher les larmes de tes yeux... Psy, je peux t'assurer qu'il n'existe aucunes autres que toi dans mon cœur, essaya de rassurer Sol.

— Mais ce que j'ai vu en arrivant tout à l’heure.

— Ce n'était que des regards d'envie et de jalousie... Malgré leurs tentatives, je les ai toutes éconduites...Elles savent que je n'appartiens qu'à une seule femme, avoua Sol, en la saisissant et en la blottissant contre lui. Cette dernière est la plus têtue, la plus courageuse, la plus aimante et la plus belle que je n'ai jamais connue dans ma vie et dans la mort.

— Sol.... dit la mère d’Endymion, bouleversée et désireuse de le croire.

— C'est toi, Psy, et personne d'autres. Je comptais chaque jour qui me séparait de toi. J’espère maintenant qu’une seule chose. C’est de vivre l'éternité que nous offrent les Champs Elyséens avec toi, et uniquement toi. J'aurai pu attendre jusqu'à ce que Chronos, dieu du Temps, te fasse trépasser de vieillesse, déclara Sol d'une voix douce, mais déterminée. Quand la nuit tombait sur la terre des Vivants, je te regardais dormir au travers du Léthé. Quand des prétendants se présentaient à toi, je n’avais qu’une envie, revenir pour tous les pourfendre. Tu as été mon obsession pendant toutes ces années sans toi aux Enfers.

— Oh, Sol, tu veux donc encore de moi auprès de toi ?

— Oui et pour toujours, » confirma-t-il.

Heureuse comme jamais elle ne l’avait été depuis la catastrophe de Pompéi, Psy se jeta sur les lèvres de son époux et l’embrassa avec fougue. Au début, étonné par une telle attitude, Sol resta paralyser, mais emporté par l’envie de la ressentir encore plus, il ferma les yeux, et lui répondit de concert. Tous deux se dévorèrent littéralement, faisant danser leur main sur le corps de l’autre, et refusant d’être une seule seconde éloignés. La nuit qui venait de tomber fut alors remplie de murmures et de gémissements provenant de la résidence des parents d’Endymion, sonnant les retrouvailles de ce couple. Il prouvait à ceux et à celles, qui voulaient bien les entendre, que deux âmes sœurs profondément éprises l'une de l'autre étaient à jamais liées, que se soit dans le royaume des vivants, ou dans celui des morts. Sol et Psy témoignèrent tout leur amour l'un envers l'autre et cela jusqu'au matin. Il faut dire qu'ils avaient du temps à rattraper.

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