Changement de vie

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1992

Le jour se levait paisiblement dans une rue de la capitale d’île Backlands. Une rue d'apparence calme faite de petites maisons ouvrières collées les unes aux autres. Cela faisait plus de vingt ans que Jefferson Hikill était au pouvoir d’île Backlands. Vingt ans durant lesquels peu de choses avaient changé. Île Backlands et ses habitants vivaient intégralement repliés sur eux-mêmes. Les importations de produits venants de l’étranger étaient totalement interdites ainsi que toute sortie du territoire. L’ile vivait uniquement de ce qu'elle produisait, ce qui était insuffisant pour le développement de la nation.

Il était donc six heures dans cette rue d'apparence calme. Soudainement, un bruit sourd ce fit entendre dans l'une des maisons ouvrières, un craquement sec de bois qui éclate. Matthews Hartstone, jeune adolescent de vingt ans fut brutalement réveiller par ce bruit soudain. Sans réaliser ce qui était en train de se produire, il entendit des bruits de pas lourd en train de gravir l'escalier menant à l’étage. Aussitôt un homme en uniforme pénétra dans sa chambre arme en main et lui ordonna de lever les mains. Un autre suivi, agrippa aussitôt Matthews, le retourna et procéda à son arrestation. Menottes dans le dos, on le fit descendre au rez-de-chaussée puis sortir de l'habitation. En se dirigeant vers le véhicule, il vit plus loin ses parents embarqués dans un autre véhicule placé devant en file indienne. Le véhicule s’élança et Matthews ne savait pas pourquoi lui et sa famille était ainsi interpellée en cette heure matinale.

Sirène hurlante, le convoi rejoignit le centre-ville et stoppa dans la cour fermée d’un bâtiment de cinq étages à la façade austère. Ce bâtiment abritait un commissariat militaire chargé de la sécurité quotidienne de la capitale. Matthews fût débarqué sans ménagement. Deux hommes l'escortèrent jusqu’au fond du bâtiment, dans le carré réservé aux cellules. On le fit entrer dans l'une d’elles et derrière lui, la porte se referma. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il fut escorté dans une salle d'interrogatoire.

D'abord, on le fit entrer, seul, dans la pièce aux allures des plus sinistres. La pièce était rectangulaire, sombre et sans fenêtre pouvant faire entrer la lumière du jour. Seul un tube néon éclairait mal la pièce. Les murs étaient peints en gris et simplement interrompu par la lourde porte d'entrée. Le sol était carrelé de carré couleur crème largement défraîchi.

Un homme en uniforme entra un dossier en main. D'abord il fixa des yeux de Matthews Hartstone comme pour le jauger. Puis l'homme prit la parole d'un ton ferme.

« pourquoi troublez-vous notre brillant pays ? »

« pardon ? » Se contenta de dire Matthews étonné par cette question.

« Ne jouez pas les ignorants ! Vous êtes jeunes mais vous connaissez le fonctionnement de la vie de ce pays. Je vous fais cependant un rappel : le peuple d’île Backlands est au service de son représentant suprême, Jefferson Hikill. À ce titre toute critiques et plus gravement toute opposition est strictement interdite. »

« En quoi cela me concerne ? » Demanda Matthews. « Je n'ai fait aucune action de ce type ! »

« En effet, on ne vous a pas pris sur le fait ! »

« Que fais-je ici dans ce cas ? »

« Comme je vous le disais pas vous, mais votre père si ! »

« Mon père ? » Interrogea Matthews effrayé.

« Une source nous a indiqué que lors de son travail obligatoire il a tenu des propos désobligeant envers notre président suprême Jefferson Hikill. Ceci est tout à fait scandaleux et constitue un délit. »

« Vous n'avez aucune preuve ! » Protesta Matthews Hartstone.

« Donc vous reconnaissez une attitude hostile envers notre président. »

«Mais non ! Je vous dis que mon père est innocent ! »

« Mais vous êtes coupable ! C'est noté….retourner dans la cellule, je reviens vers vous plus tard. »

« Mais n'importe quoi ! »

« Taisez-vous ! » Lança l'homme puis s’adressant aux militaires restés postés devant la porte « Emmenez-le ! »

Matthews fut reconduit dans sa cellule sans savoir ce qu’il adviendrait de lui ni même avoir de contact avec ses parents. Quelques heures s’écoulèrent avant que l'homme ne réapparaisse, cette fois devant la cellule de Matthews Hartstone.

« Faute de preuves de votre hostilité envers notre président et par précaution, nous vous condamnons à une peine de six mois de prison qui pourra être allongés de six autres mois, en cas de comportement outrageux. Nous allons procéder à votre transfert dans le pénitencier d’île Backlands. Pour information, vos parents sont déclarés coupable et purgeront une peine de cinq ans avec une obligation de suivi. »

Aussitôt l'homme tourna les talons. La ”peine par précaution” était un châtiment inscrit dans la constitution d’île Backlands. Celle-ci permettait d’arrêter les personnes suspectées d'enfreindre les lois et de les condamnés à l'enfermement. Ainsi personne n’était à l'abri de se voir enfermé du jour au lendemain sans raison valable.

Un grand portail métallique coulissant fut ouvert par deux hommes en treillis militaire. Le fourgon pénitentiaire avança dans la cour et stationna près d'une porte d’entrée. Aussitôt un groupe de militaires forma un couloir entre l'arrière du véhicule et l'entrée. Un gradé ouvrit en grand la porte arrière et aussitôt deux militaires s’engouffrèrent à l'intérieur. Un à un tous les détenus présents dans le véhicule furent emmenés à l’intérieur du bâtiment. Ce fut autour de Matthews Hartstone. on le contraint à s’avancer sous escorte jusqu’à l'entrée du bâtiment.

À l’intérieur, les formalités administratives furent réalisés et on ordonna à Matthews Hartstone d’enfiler la tenue en vigueur dans le pénitencier. Enfin, après avoir parcouru plusieurs couloirs et franchit plusieurs portes, il fut enfermé dans sa cellule. Un endroit comme on pouvait s'y attendre, froide et exiguë avec des murs gris clair et une étroite fenêtre filtrant la lumière au travers de ses barreaux.

Matthews Hartstone s'assit silencieusement sur le lit métallique, abasourdi, il resta figé un long instant. Au cours des mois suivants, il se familiarisa au quotidien des geôles de Backlands, profitant des courtes promenades, supportant tant bien que mal l’alimentation infecte proposée. Il échangea peut avec les autres détenus.

Deux mois plus tard, un événement majeur vint perturber cet équilibre. En fin de matinée un gardien se présenta devant la cellule de Matthews.

« Hartstone ! Parloir ! » aboya l'homme

On le dirigea vers la pièce prévue à cet effet. Durant le trajet il se demanda qui pouvait bien vouloir lui parler. Seuls ses parents auraient pu venir lui parler, mais eux aussi était emprisonné quelque part dans ce bâtiment. Il se sentit soudain nerveux, que lui voulait-on ? La porte s'ouvrit, il pénétra à pas lents dans la pièce contenant uniquement une chaise et une table fixée au sol. Sur la deuxième chaise, de l'autre côté de la table, un homme en costume sombre était déjà assis et patientait. Matthews s'approcha de la table, l'homme l'invita à prendre place.

« Matthews Hartstone, je suis envoyé ici pour vous apprendre une terrible nouvelle. » se lança l'homme d'un ton sérieux. De son côté la nervosité de Matthews fut attisée par les premiers mots de l'homme.

« Je suis au regret de vous informer de la disparition de vos parents… » il marqua un temps d’arrêt tandis que Matthews fut soudainement étourdi de ces mots. « ils ont tous deux perdus la vie accidentellement en tentant de fuir au cours d'un interrogatoire. Un militaire a utilisé une arme pour les intimider mais les coups de feu ont malheureusement touché vos parents. Sur ordre du secrétaire des sécurités, le général Beltran, les funérailles ont eu lieu le lendemain, vous n'avez pas été autorisé à y assister d’où mon intervention aujourd’hui pour vous apprendre cette nouvelle.»

Sans dire un mot Matthews se leva, il se sentait choqué et effondré. Il claqua la porte et prit le chemin pour regagner sa cellule. Une rage l’envahi, ses parents avaient toujours été d’honnêtes citoyens. Il n'imaginait donc pas ceux-ci se défiler de telle manière. Non, c’était impossible. C’était impossible et il allait venger ses parents. De vive voix il se mit à crier en arpentant les couloirs.

« SALAUDS d'Hikill ! J'aurais ta peau ! »

Deux gardes le remirent manu militari dans sa cellule, il continua de hurler à travers le bâtiment.

« Je vais te tuer Hikill, tu paieras ! »

Les mots à haute voix continuèrent. Matthews Hartstone était entré dans une sorte d’état second. Son esprit était en roue libre. Au bout d’un moment il entendit une voix s’adresser à lui.

« Ce n'est pas en le hurlant à toute voix que tu pourras buter cette ordure alors tait toi et fait profil bas ! » prononça la voix.

Ces mots sortirent Matthews de son état.

« Qui êtes-vous ? » demanda t'-il.

« On discutera plus tard ! En attendant reste tranquille ! » Indiqua la voix.

Matthews Hartstone s’allongea sur son lit. Il attendrait le lendemain afin d'en savoir plus sur cet homme qui s'adressait à lui.

14h30 précise, la vie dans la prison d’île Backlands était d'une précision constante. Un garde ouvrit la porte pour escorter Matthews jusqu’à la cour de promenade. Un petit carré entouré par d'immense murs défraîchi permettant juste de respirer l'air chaud et humide de l’île et de lever la tête pour observer le ciel, voilà ce qu’était la cour de promenade. Matthews s'y retrouva comme tous les jours au milieu d'autres détenus. Assez rapidement un homme s'approcha de lui, un trentenaire de taille moyenne aux cheveux courts, un visage discret orné de ses yeux marron.

« Je vois que vous avez réussi à reprendre le contrôle de votre esprit hier soir, bravo j'imagine que ce n'était pas facile mais c'était important » commenta l'homme.

« Qui êtes-vous ? » Interrogea Matthews.

« Je m'appelle Alan Griffith. Comme toi j'ai mes raisons de détester Hikill et je peux te dire que la plupart des personnes ici le haïssent. Cependant il ne faut surtout pas le crier à toute voix ici. Les gardiens n'attendent que ça de choper une personne hostile au pouvoir. S'il te chope tu risques un plus long séjour ici voire ton exécution ! » Affirma l'homme.

« Mes parents sont morts pour soi-disant s’être opposé au pouvoir. » dit Matthews.

« Tu veut te venger ? Es-tu prêt à agir ? Veux-tu nettoyer cette île de cette crapule et la trainer en justice ? Réfléchis-y, ne me donne pas obligatoirement ta réponse aujourd’hui, tu as tout le temps d’y réfléchir. C'est une décision cruciale que tu dois prendre, elle va bouleverser ta vie. Et puis on aura l'occasion de se croiser, d'en discuter si tu le souhaites. » conclut Griffith.

Le quart d’heure de promenade se conclut, Matthews retourna dans sa cellule et s'assit silencieusement. Voulait-il se venger ? Oui c'était certains pour lui. Était-il prêt à agir au niveau national ? De toute évidence Griffith avait une idée derrière la tête mais l'homme était plutôt sympathique à priori. Il avait affirmé détester Hikill, il faudrait que Matthews demande des précisions sur ce sujet. Matthews était bien tenté de dire oui, ce serait désormais le but de sa vie. Pour lui, pour la mémoire de ses parents. Oui la guerre était déclarée contre Hikill et son pouvoir.

Le lendemain les deux hommes se retrouvèrent au même endroit , à la même heure.

« Alan, comment es-tu arrivée ici ? » Questionna Matthews.

« Je me suis fait piéger ! Lors de mon travail la police militaire a procédé à des évaluations dans le but de savoir si nous étions hostiles à Hikill et sa cour. Ils ont jugé mon évaluation mauvaise mais sans avoir assez de preuve pour m’emprisonner longuement ou m’éliminer. Ce fut donc la peine par précaution pour moi. Est-ce que je suis contre le pouvoir d'Hikill ? Oui clairement mais encore une fois seule vaut mieux se taire. » affirma Griffith.

« Qu’attendez-vous de moi ? J'ai réfléchi et oui je vais faire payer cette ordure, il a détruit ma vie mais depuis qu'il est au pouvoir, combien de personnes ont perdu la vie sous ses ordres dans le seul but de démontrer sa suprématie. » commenta Matthews.

« Seul nous ne sommes rien, alors unissons-nous ! Je te l'ai dit il y a du monde ici hostile au pouvoir mais aucun ne veut être le leader. Personnellement je m'en sens incapable, mais je veux bien te seconder. Je ne dis pas que ça va être simple, au contraire. Ce sera pour un bon moment ce qui alimentera notre vie. Peut-être aussi que nous n'en reviendrons pas, ! Mais nous aurons essayé. Combien de temps Hikill va nous faire croire qu’il veut le bien du pays ? Un pays ne peut fonctionner en étant au service de celui qui détient le pouvoir suprême. Le peuple sert le pays mais pas celui qui le dirige. Si tu veut tu peux encore réfléchir avant de dire oui. De mon côté je vais établir des contacts ici pour recruter des hommes prêts à bousculer le pouvoir. »

« Alan ! » Reprit Matthews. « Je veut virer Hikill, c'est mon Combat ! Je n'ai pas besoin de davantage réfléchir. Évidemment je ne peux le faire seul, alors d'accord montons un réseau. »

« Ravi de l'entendre, je m'occupe du recrutement ! On en reparle plus tard. »

Alan Griffith opéra de son côté tout en échangeant régulièrement avec Matthews Hartstone. Quelques mois plus tard les deux eurent une discussion importante. C'est Griffith qui lança le dialogue.

« Mathews, je dois te parler d'un truc important. Comme tu le sais, les peines de précaution durent six mois. Il se trouve que mes six mois s'achèvent. Pour pouvoir retrouver le monde extérieur, il y a un test à passer. On te met dans une salle avec deux ou trois gradés qui vérifie ta loyauté envers Hikill. Matthews quoiqu’il arrive il est important que tu réussisses ce test quand tu sortiras dans un mois. «

« Ok Alan »se contenta de répondre Matthews. « En gros on cire les pompes de ce crétin d'Hikill et on sort pour l’éjecter ! »

« Je vois que tu as compris, mais c'est vital pour le dérouler de notre plan. »

« Alan comment nous retrouverons-nous dans un mois ? » questionna Matthews.

« On se donne un rendez vous : au centre de la place centrale, voyons…16h50 précise le jour de ta sortie. Cela te laisse le temps d'arriver. »

Matthews appris quelque temps après, la sortie de Griffith, ce qui signifiait que les tests de loyauté avaient été concluant. Dans un mois ce serait au tour de Matthews Hartstone de passer ces tests avant de regagner un semblant de liberté. Et le mois s’écoula rapidement. Un gardien escorta Matthews de sa cellule à une sorte de salle d'audience où trois personnes en uniforme étaient installées en face d'une place assise qui attendait Matthews.

« Monsieur, vous arrivez en fin de peine de précaution, à l'issue de cet entretien, il sera décidé de vous rendre la liberté au service de Jefferson Hikill ou bien vous resterez en détention. » c'est l'homme assis au milieu qui avait pris la parole. « Quel est votre rôle en tant que citoyen d’île Backlands ? »

« Celui de tout habitant de ce pays. » entama Matthews. « Être au service de son président suprême Jefferson Hikill dans le but de garantir la solidité économique du pays. »

« Pensez- vous être capable de garantir cette prospérité ? »

« Je m'y efforcerai. C'est en tout cas un rôle qui me tient à cœur . »

« pourtant vous êtes ici puisque vous avez purgé une peine par précaution. »

« Je n'ai jamais douté de ma loyauté envers Jefferson Hikill et je me dois de prouver à tous mon dévouement. »

« Bien ! Nous vous avons écouté, nous allons maintenant délibérer. Merci d’être venue. »

Matthews se retira de la pièce, satisfait de sa prestation. Il n'avait désormais que quelques heures à attendre pour savoir s’il allait être libre ou pas.

Dans le tout début de l’après-midi, un des militaires chargé de la surveillance de la prison vint l'informer de sa libération imminente, lui demandant de rassembler ses affaires. Il fut escorté afin de remplir les dernières formalités puis on lui ouvrit la porte. Matthews resta un instant à contempler la vue devant lui. Non pas qu'elle ait un quelconque intérêt, mais simplement le fait de pouvoir regarder loin devant après six mois d'enfermement. La température était douce et un franc soleil baignait son visage. Il se mit en route sachant qu’il avait quelques heures avant de devoir rejoindre la place centrale.

Il se dirigea là où tout avait commencé mais aussi là où il avait contre son gré basculé dans une nouvelle vie qui commençait. Il pénétra dans la bâtisse figée dans le temps. Matthews savait que c’était la dernière fois qu'il entrait en ce lieu. Ce bâtiment serait mis en vente par ses soins mais lui n’oublierait jamais pourquoi il se bat. Et puis il allait devenir un ennemi du pouvoir et mieux valait ne pas laisser trace de sa vie antérieure. Il prit quelques affaires et referma la porte d’entrée derrière lui. Il était temps de se diriger vers la place centrale.

Matthews arriva encore un peu trop en avance sur la place. Il décida d'en faire le tour. Ce lieu était un endroit stratégique d’île Backlands. Autrefois, d'après ce que ses parents lui avaient appris, il s'agissait d’un lieu de vie avec la population attablée aux terrasses des cafés profitant de la chaleur de l’île. Aujourd’hui les gens se contentaient de traverser la place sans même songer à s'y arrêter. Devant Matthews se dressait le palais présidentiel, son objectif, celui qui lui permettrait de faire payer à Jefferson Hikill ses crimes devant son peuple. Finalement, Griffith n'avait peut-être pas choisi ce lieu par hasard. Tout commencerait ici aujourd’hui, mais si tout allait bien, tout se finirait ici.

La grande aiguille de l'horloge du palais présidentiel s’avança brutalement pour marquer la cinquantième minute de seize heures. Matthews était à l'endroit prévu. Un homme s'approcha derrière lui et lui adressa la parole.

« Comme ça tu à réussi à les embobiner pour qu’il te laisse partir ! »

Matthews se retourna et salua Alan Griffith.

« prêt à franchir le point de non-retour ? » Demanda Griffith.

« Oui plus près que jamais ! » Répondit Hartstone.

« Alors allons-nous-en ! Nous serons plus tranquilles hors de la capitale pour nos activités. »

« Où allons-nous ? » S'enquit Matthews.

« Au nord de l'île, à proximité d'un petit village. Il y a une épicerie qui vend un peu de tout, juste ce qu’il nous faut. Pour le reste c'est un village d'agriculteurs et de pêcheurs avec la côte juste à côté. Nous aurons besoin de la mer. J'ai acquis une bâtisse et nous pourrons développer des activités clandestines dans le but de préparer notre jour J.

Alan et Matthews embarquèrent à l'intérieur d'un véhicule dont Alan avait pris le volant. L’île Backlands était constituée d'une ville principale : la capitale. Autour de celle-ci se trouvait une zone pavillonnaire excentrée faisant partie de la capitale, et, au Nord, quelques villages pittoresques à dominante agricole ou marin avec quelques petits commerces et des habitations éparses. C'est donc au bout d'une quarantaine de minutes que la voiture stoppa devant une bâtisse de pierre de couleur grise. Le bâtiment se tenait sur deux étages, recouvert d’une toiture d'ardoise marquée par la mousse. Autour se tenaient des pâtures vertes et de temps en temps un champ cultiver de céréales. Au loin la mer de couleur azur, semblait paisible à l'heure actuelle.

Matthews suivi Alan à l'intérieur du bâtiment. Le rez-de-chaussée était consacré aux pièces à vivre avec le salon et la cuisine tandis que le haut abritait les chambres et la salle de bain. Alan demanda à Matthews de le suivre sur le côté de la maison. Là, Alan se plaça devant l'abri à bûches.

« Okay, cette partie du tas de bûches tu peux piocher dedans en cas de besoin. Mais l'autre partie est factice. Il s'agit d'un accès à notre centre névralgique secret. »

Alan pressa un bouton et une porte se détacha de la pile de bois. Les deux hommes descendirent un escalier raide et Matthews découvrit les installations.

« Il y a deux pièces : l'une est la salle de communication avec la possibilité de transmettre et recevoir des messages radio. L'autre est l'armurerie, vide pour l'instant. Quant aux communications, c'est mon domaine ! » Affirma Alan.

Les deux hommes retournèrent au salon.

« Ce soir pour sceller le début de notre action, les hommes défendant notre cause seront là. Par la suite certains, pour cause d'infiltration ne viendront que rarement ou pas du tout. Notre groupe compte dix hommes. Certains doivent encore nous rejoindre. »

Plus tard dans le début de soirée six hommes arrivèrent. Dans le salon Alan expliqua les rôles : deux hommes infiltreraient le pouvoir . L'un serait au service d’Hikill permettant de connaître les déplacements et ce qui se tramerait au palais présidentiel. L'autre infiltrerait l'armée permettant de connaître ce qui se passerait niveau répression.

« Il nous faut nous armer et nous devons établir des contacts hors d’île Backlands. Je vous rappelle qu’il est interdit de s'opposer à Hikill et que nous risquons la peine de mort. » affirma Alan Griffith.

« Il nous est interdit d'avoir des contacts légaux en dehors de l’île. J'imagine qu’il va falloir quitter l’île clandestinement. Avec de la préparation se doit être faisable. Alors c'est d'accord préparons cela ! » Prononça catégoriquement Matthews Hartstone.

« Tu es certain que c'est la meilleure solution ? » Questionna Alan.

« je n'en vois pas d'autre et il faut bien que je fasse quelque chose ! Et puis nous allons préparer cela pour ne rien laisser au hasard. »

Dans la soirée les hommes se dispersèrent et Matthews rejoignit sa chambre au 1er étage. Il fixa la mer au loin et commença à réfléchir. Il devrait certainement naviguer de nuit dans une petite embarcation dans le but de rejoindre les eaux internationales. De là, il pourrait signaler sa présence et demander à embarquer dans un bateau de plus grande envergure lui garantissant plus de sécurité. Mais la tâche s’annonçait pas évidente.

Le lendemain Matthews se rendit au cœur du village. Il s’était dit que ce serait l'occasion de faire la connaissance des habitants et des marins et ainsi prendre le pouls. Et puis il fallait qu’il se rende à l’épicerie pour se ravitailler et les échos de commerce ne pouvaient qu'être utile.

Il pénétra dans la petite échoppe qui lui parut tout de suite fort agréable et de bonne tenue. À l'intérieur se tenait derrière le comptoir un couple assez âgé et une jeune femme était en train d'effectuer du réassort. La jeune femme avait des traits communs avec le couple au comptoir. Sans doute leur fille se dit Matthews. La jeune femme de taille moyenne était plutôt fine avec une peau mâte. Elle arborait des cheveux longs légèrement bouclés. Matthews s'approcha du comptoir et se contenta de demander les produits désirés. Ce n’est qu’à force de venir régulièrement qu'il établirait une relation de confiance, Matthews en était parfaitement conscient.

Avant de retourner dans la bâtisse, il fit un détour vers le petit port afin d'observer et prendre la température de ce qu'il s'y passait. Quelques marins étaient affairés autour de leur bateau et sur les quais quelques militaires se contentaient de patrouiller.

Après cet intermède, il fut temps de rentrer. Il emprunta le passage pour retrouver Alan Griffith à la salle des communications.

« Ah ! Matthews » dit Alan en relevant la tête. « notre réseau de contacts à l'intérieur de l’île est en fonction. Autre nouvelle : grâce à l'un de nos contacts, nous pourrons nous faire exempter de travail obligatoire. En clair il nous notera présent. Ceci dit, il nous faudra quand même y aller quand nous ne sommes pas en opérations. Ceci pour ne pas griller notre contact. »

« Très bien, cela se met en place. De mon côté je pense que le commerce du village est fiable, on devrait, à l'avenir pouvoir en faire des alliés. Le port quand à lui est sous bonne garde. » répondit Matthews. « Alan, pourrait tu obtenir un contact pour suivre la météo ? Il me faudrait aussi une embarcation légère ainsi qu’une carte précise des eaux territoriales. »

« Nous ferons notre possible pour obtenir tout cela. »

« Okay, nous ferons une réunion prochainement afin de préparer notre première grande opération.»

Matthews emprunta un sentier depuis la demeure, qui le conduisit à voir la mer en surplomb. Il resta un moment à observer le mouvement des vagues. Une légère brise marine se faisait sentir rafraîchissant l'air chaud et humide de l’île. Après ce long instant d'observation il retourna vers la bâtisse.

Le lendemain matin il convoqua ses hommes disponibles ainsi qu'Alan pour une réunion.

« Messieurs, grâce à Alan notre centre de communications est en fonction ! Il est donc tant de préparer notre première mission. Bien que préparatoire à nos actions futures, elle est capitale. Elle consiste à organiser des contacts à l'extérieur de l’île. Cela nous permettra de nous fournir en armes et si besoin d'avoir un soutien. Je vais aller établir les contacts en personne, mais pour cela j'ai besoin de votre aide. J'ai d’ores et déjà demandé à Alan des cartes maritimes et des rapports météo. Voici comment nous procéderons : grâce à la petite embarcation que j'ai demandée je naviguerais afin de rejoindre les eaux internationales et établir des contacts avec les bateaux se trouvant dans le secteur. L'armée patrouille dans nos eaux territoriales. C'est pour cela que l'embarcation doit être minimaliste afin d’être le plus invisible possible. Bien sûr je partirai de nuit, espérant une nuit sans lune et un vent favorable. Traverser nos eaux territoriales est la partie la plus risquée de l'opération et c'est pour cela que j’ai besoin de chacun d'entre vous pour préparer la traversée. Des questions ? Je reviendrai vers vous en cas de besoin »

Chacun se dispersa et Matthews décida qu'il était temps d'aller au village et principalement son unique commerce. La scène suivante se déroula pendant une dizaine de jours : Matthews entrait dans le commerce et exposait ses besoins. En fonction des journées il trouvait derrière le comptoir soit l'une des personnes âgées où les deux, ou bien encore la jeune femme. Quelquefois Matthews évoquait la météo mais sans aller plus loin.

Ce n'est qu'au dixième jour qu'apparut un changement notable : lorsqu’il entra, il ne vit que la jeune femme derrière le comptoir. Matthews énonça sa liste de courses et au moment de payer, formula une dernière requête.

« Vendriez-vous une paire de jumelles ? » Interrogea t’-il.

« Oui, nous proposons un modèle ! » Répondit la jeune femme.

« Très bien je le prends ! » Annonça Matthews « et une bonne boussole ? »

« Je n'en ai pas en stock mais je peux vous en procurer une ! Vous savez que ce genre d'objet à un usage contrôlé par l’État ! »

« Si vous pouvez m'en obtenir une se sera parfait ! »

« Il vous faudra mettre le prix ! » annonça la jeune femme.

« cela va de soi ! » Répondit cordialement Matthews Hartstone « Mais dite-moi, vous ne prenez pas de risques pour avoir ce produit ? »

« Non, nous avons le droit de le vendre, mais son usage est réglementé ! »

« Parfait je ne voudrais pas que cela vous cause des ennuis. » conclut Matthews.

« je passerai en personne vous la déposer prochainement. » conclut la vendeuse à son tour.

Le soleil de l’île commençait à se faire plus bas. Le sol était encore brûlant de la chaleur emmagasinée aux heures les plus chaudes de la journée. Dix-sept heures venaient d'être écoulé sur l'horloge. La cloche de l’entrée vint perturber le silence environnant.

Matthews ouvrit la lourde porte de bois et aperçu la silhouette de la jeune vendeuse.

« Bonjour, je viens comme promis vous apporter l'objet. » annonça la jeune femme.

« Merci. » répondit Matthews. « Vous êtes venu à pied ? Entrée un instant prendre un rafraîchissement ! »

« J'ai peu de temps ! »

« Cinq minutes, je suis sûr que vous en avez envie ! »

« Bon d'accord, mais pas longtemps ! » Annonça la vendeuse.

Ils s’installèrent au salon et Matthews versa un verre de jus d'ananas produit sur l’île.

« Merci de m'avoir obtenu la boussole. Vous travaillez depuis longtemps dans le commerce ? »

« Depuis mon jeune âge j'aide mes parents et maintenant je gère le commerce à leurs côtés, vu leur âge. »

« Et ils ne peuvent pas prendre du recul ou leur retraite ? »

« Non, à cause des charges et des obligations que nous impose l’état. »

« Vos parents sont exemplaires et je pense qu’il devrait, vu leur âge pouvoir se reposer, ils l'ont mérité ! »

« Je suis d'accord avec vous mais c'est impossible ! »

« Mais dites-moi comment vous prénommez-vous ? » Interrogea Matthews.

« Louise. Louise Foster ! »

« Enchanté je suis Matthews Hartstone et mon ami que vous verrez de temps en temps est Alan Griffith. »

« Au moins maintenant je saurai qui vous êtes quand vous passerez à la boutique ! »

« Louise, si nous pouvons vous rendre un service un jour ou l’autre n'hésitez surtout pas. » dit Matthews en conclusion.

« C’est bon à savoir, » se contenta de répondre la jeune femme. « Merci pour le rafraîchissement il me faut rentrer, j'ai encore du travail. »

Après le départ de Louise, Matthews sortit sur le sentier qui le conduisit sur la côte. Il sentit la brise marine le rafraîchir de l'air chaud et humide de l’île et à l'aide des jumelles observa de plus près les vagues afin de s'informer des courants marins. Par la suite il se rendit à la salle radio demander à Alan le rapport météo au large des côtes.

« Les préparatif matériels sont terminés, je me donne environ trois semaines pour me préparer. » souligna Matthews.

Et les jours suivants il s’imposait une discipline quasi militaire. Dès six heures du matin alors que le soleil se levait à peine, il empruntait les sentiers afin de faire un jogging intense. Autour de huit heures il rentrait prendre une douche et un petit déjeuner complet. Vers neuf heures vint l'heure d'un premier entraînement de mouvement de rame. À neuf heures et demie il était temps pour Matthews de se rendre au commerce de Louise. Il ne manquait jamais de demander à la jeune femme si elle allait bien et si ses parents étaient bien portant. Vers dix ou dix heures trente selon les jours, il entamait sa deuxième séance de rame. Sur les coups de midi il était temps de déjeuner puis vers treize heures, au moment où le soleil était à son zénith, Matthews faisait une bonne sieste d'environ deux heures. C'est donc vers quinze heures qu'il se rendit à son bureau afin d’étudier les cartes que lui avait fournies Alan. Vers seize heures, il effectuait une marche rapide qui l'amenait au bord de la côte pour observer les courants maritimes. Entre seize heures trente et dix-sept heures il passait voir Alan Griffith pour consulter le dernier rapport météo. À la suite de cela, il entreprenait un nouvel entraînement de rame. À dix-huit heures il était temps pour lui d'effectuer un nouveau jogging. Enfin après une douche à dix-neuf heures, il dînait puis regagnait ses quartiers avant de se coucher vers vingt deux heures.

Au bout de ces trois semaines intenses, Matthews n’eut plus qu’à patienter pour avoir le bon créneau météo. Il continua sur ses jours sa routine d'entraînement. Enfin, un jour, Matthews Hartstone et Alan Griffith trouvèrent une potentielle fenêtre météo favorable. Au fur et à mesure des jours, la fenêtre se confirma et il fut totalement décidé du grand départ de Matthews.

Comme à son habitude, il se rendit en milieu de matinée à l’épicerie de Louise Foster. Il exposa sa liste de provisions et au moment de partir intervint auprès de la jeune femme.

« Louise, je vais être absent quelque temps, je ne viendrai plus chaque matin. Alan, lui viendra à ma place. En quelque sorte je vous dis au revoir, mais certainement pas adieu ! »

« Dans ce cas bon courage à vous et passez nous voir quand vous serez revenu ! » Se contenta de répondre Louise.

Vingt-trois heures allaient sonner au carillon de la bâtisse, la nuit était tombée recouvrant l’île de son manteau noir. Quatre hommes vêtus entièrement en noir sortirent sans éclairage avec une embarcation. Parmi ces hommes se trouvaient Matthews Hartstone et Alan Griffith. Les hommes arpentèrent un chemin de terre qui les menèrent sur une plage isolé de tout.

« Bonne chance, on a besoin que tu réussisses ! » Prononça Alan Griffith à l'intention de son complice.

Matthews monta dans la petite barque, il avait fixé devant lui la boussole pour se repérer. Derrière deux hommes se mirent à pousser le bateau jusqu’à ce qu'il se mette à flotter puis Matthews commença à ramer. Il savait que cela s'annonçait difficile et qu’il lui faudrait aller au bout de lui-même. D'entrée il lutta contre les premières vagues qui ne demandait qu'à le rabattre sur la plage. Il força les premiers coups de rames et parvint à s’éloigner. Néanmoins il continua de ramer à un rythme soutenu dans le but de prendre plus définitivement le large. Au bout d’un long instant et d’effort, il se plaça dans le courant repéré préalablement et ralenti le rythme des rames. L'exercice qu'il s'imposait était un travail de forçat, Matthews venait à peine de quitter l’île et déjà ses muscles étaient endoloris. Et pourtant, il lui fallait continuer. Si le jour se levait, il finirait forcément par se faire repérer. La distance à parcourir était surhumaine pour un seul homme. Matthews, en cet instant, prenait conscience du défi qu'il s’était imposé. Aidé par le courant favorable, il continuait de ramer à un rythme régulier, s'accordant parfois un instant de pause.

Plusieurs heures s’écoulèrent ainsi, au cœur de la nuit, Matthews Hartstone ne cherchait pas à regarder derrière lui pour voir les côtes d’île Backlands s’éloigner, il se contentait de garder le cap avec l'aide de la boussole. Alors qu’il continuait de ramer, il vit la lumière d’un projecteur. Matthews savait parfaitement qu'il était encore loin de quitter les eaux territoriales de Backlands. Par conséquent cela ne pouvait qu’être une patrouille côtière destinée à surveiller qu'aucun bateaux étranger ne pénètre dans les eaux territoriales ou bien qu'aucun habitant de Backlands ne fuit le pays. Matthews cessa aussitôt de ramer et s'allongea au fond de la barque. Il avait prévu l’éventualité d'une patrouille et n’était donc pas surpris. Il avait demandé un bateau minimaliste et silencieux pour cela. Afin de limiter les risques de détection de la part des militaires.

Plusieurs minutes passèrent, Matthews apercevait de temps en temps le projecteur qui balayait l'obscurité, sans rien trouver. Puis la vedette commença à s’éloigner. Matthews attendit un instant avant de se relever, puis voyant le champ libre, repris son chemin. Il réajusta son cap et repris son rythme des heures durant.

Les premières lueurs du jour commençaient à apparaître donnant, à la surface de l’eau une couleur bleue foncé. Matthews consulta sa carte pour estimer sa position. À partir de maintenant il était à découvert et pouvait à tout instant se faire repérer. Mais il était là et n'avait d'autres choix que de continuer son périple espérant sortir prochainement de la zone dangereuse. En étant là, seul, il se souvenait de ses six mois dans les geôles de Backlands, enfin ici, au milieu de l'océan, il se sentait libre. La météo demeurait bonne conformément aux prévisions et cela aiderait beaucoup Matthews.

Au fur et à mesure que les heures s'égrainaient, le soleil devint de plus en plus haut. L’eau était comme d'habitude d'un bleu azur. Matthews avait chaud et veillait à s'hydrater en prenant soin de protéger ses réserves en eau. Bien sûr ses membres étaient endoloris par l'effort qu'il s'imposait. En levant les yeux, il vit au loin ce qui semblait être un navire. Était-ce encore un patrouilleur de Backlands ? Où un navire transitant dans les eaux internationales ? Matthews prit ses jumelles et tenta d'observer le bateau. Bien sûr voir le drapeau d’île Backlands aurait signifié la fin de son périple. Un long moment d'observation lui fut nécessaire, néanmoins le bateau était en approche et il espérait que cela continuerait. Matthews parvint à voir un bout du drapeau ornant le navire et put se réjouir que celui-ci n’eût rien à voir avec celui de Backlands. De ce fait son objectif était d'essayer d'aller au plus près de ce potentiel allié.

Se jugeant plus proche du navire et de peur que celui-ci ne s’éloigne il prit un miroir de poche et observa l'orientation du soleil. À l'aide de la réverbération de celui-ci, il espérait attirer l’attention des personnes présentes sur le navire face à lui.

Le temps lui parut long. Les marins à bord arriverait-il à le repérer ? Après un long moment, il vit le navire changer de cap en sa direction. De plus près, Matthews vit un bateau de pêche couleur bleu ciel avec une bande blanche au niveau de la ligne de flottaison. Derrière on voyait l’appareillage des filets semblables à de gros rouleaux. Le bateau arborait un pavillon tricolore. Trois bandes verticales bleu blanc rouge : un bateau venant des îles françaises à proximité. Le chalutier alla donc à la rencontre de Matthews. Une fois à ses côtés un homme d’équipage se pencha sur sa direction et lui lança une amarre . Matthews attacha solidement son embarcation et vit un homme sortir du poste de pilotage : le capitaine.

« Je demande la permission de monter à bord ! » Demanda Matthews.

« Accordé ! » Se contenta de répondre le marin.

Matthews fut hissé sur le pont et le capitaine l'invita à rejoindre le poste de pilotage pour un échange verbal.

« Je m'appelle Matthews Hartstone et je suis sorti illégalement d’île Backlands. Merci de m'avoir permis de monter à bord. J'aimerais venir avec vous dans votre pays. Je suis un opposant à Jefferson Hikill et je sollicite de l'aide. »

« Nous ne pouvons pas faire demi-tour comme ça, garçon ! » Répondit le capitaine.

« Je ne vous le demande pas. Je peux attendre quelques jours. Mais si vous pouvez m'emmener alors cela me va ! » Répondit Hartstone.

« Bien, tu as un passeport ? des papiers ? »

« Les passeports n’existent pas sûr Île Backlands puisqu’il est interdit d'en sortir. Je n'ai qu’une carte qui m'identifie comme habitants. «

« Bien tu me demandes de te faire rentrer illégalement sur le sol français ? »

« Je n'ai pas l'intention de vous mettre dans l'embarras, vous pourrez me livrer aux autorités. Je veux rendre mon pays libre et arrêter la folie de ce tyran de Jefferson Hikill. «

« Bien c'est d'accord, tu peux rester à bord. «

« puis-je vous être utile à bord capitaine ? Je n'ai pas d'argent sur moi pour vous remercier de me prendre à bord, mais j'espère vous être utile à la vie à bord. » conclut Matthews.

« D'accord mais pour l’instant va te reposer dans une cabine tu en as besoin ! »

« Merci, il y a une radio où je pourrais envoyer un message ? »

« Oui je vais dire à l'un des matelots de t’emmener»

« Merci capitaine. »

Un marin conduisit Matthews dans les entrailles du petit chalutier. Il fut amené à un petit réduit contenant un émetteur-récepteur. Matthews régla la fréquence convenue et envoya le message.

« En sécurité. Toujours en transit. Reprend contact dès que possible.»

Puis il fut conduit dans un espace spartiate où il essaya de se reposer, bercé par le bruit perpétuel du moteur diesel entraînant l’hélice. Mais Matthews était fatiguée et espérait dormir quelques heures. Un peu de répit avant la suite qui viendrait assez vite.

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