Chapitre 22 La page blanche
Plus que la peur… C’est le dégoût qui peut m’empêcher d’écrire. Pas celui qui donne la nausée ou fait vomir —. Non. Celui qui fait s’interroger :
- À quoi bon ? Ce que j’écris n’a pas de sens. Je n’ai pas de sens. À quoi bon laisser une trace quand tout ce que je veux, c’est disparaître ?
Alors… J’ouvre une page. J’essaie. Les mots s’alignent, sans intérêt. Je gribouille quelques vers insipides sur une feuille froissée.
Ça a duré presque un an. Une écriture impulsive, décousue, presque vide. Quelques poèmes noirs, fruits amers de ma dépression.
Et puis, le déclic. Ces personnes. L’amour. La guérison — ou du moins une trêve.
L’inspiration est revenue. J’en ai profité. J’ai écrit. Dans la douleur comme dans la joie. Les défis. Les romans mis à jour.
Je sais que le dégoût reviendra. Mais je sais aussi que l’amour de l’art ne me quittera jamais. Et que je ne lâcherai jamais vraiment l’écriture.
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