Extrait du Prophète du Dernier Monde

2 minutes de lecture

« Sa Majesté Tisgarî Monetep et ses Grands Prêtres portent un message à l'ensemble de la civilisation de l'hémisphère Sud. En ces temps de guerre, les Dieux ont envoyé un message aux prophètes royaux. Celui qui, dans la légende, est nommé Prophète Talhasu, est arrivé sur Mohoraq ! L'élu de Shâter et d'Opôdim habite notre noble planète ! Que le message soit divulgué, que l'on répande la nouvelle ! Le Prophète Talhasu est arrivé ! »

 S'ensuit à cette foudroyante déclaration des cris de joie et des murmures excités, les femmes levaient leurs bras vers le ciel en bénissant le roi et la reine des Dieux, les hommes frappaient dans leurs mains tandis que leurs enfants couraient partout, criant tour à tour « Le Talhasu est arrivé ! ». Les trois hyanés se cabrèrent et, d'un même geste, firent volte-face, et détalèrent en direction de la sortie de la ville.

 Ontis, lui, était songeur. Comme tous les enfants de Mohoraq, il avait entendu parler de la légende du Prophète Talhasu, un élu des Dieux qui, en temps de guerre, ferait son apparition sur le Dernier Monde et rétablirait l'ordre et la paix. Son arrivée signifierait également le début de l'Ère des Dieux, temps ou le couple divin serait maître de Mohoraq et que tous les fidèles et natifs de la planète seraient riches et prospères. Cette ère sonnerait également la fin de tout conflit. Presque tous les habitants de toutes les cités du Dernier Monde attendaient, génération après génération, l'accomplissement de la légende. Tous ceux qui habitaient des villes miséreuses comme Akerid espéraient voir l'arrivée du Prophète Talhasu. La fin de leur calvaire. Ontis avait été bercé par ces légendes de nouvelle ère des dieux, de rétablissement de la paix. Puis son père avait été tué par un soldat de l'hémisphère Nord. Puis sa mère avait été enlevée et massacrée par des bandits, à cause de ses cheveux d'or et de ses yeux bleus. Une méhdou, pour tous. Ma mère était bien plus attachée à l'hémisphère Sud que ces brigands ! avait souvent songé le jeune homme. Il avait oublié la prophétie. Il avait songé, comme certains, qu'il ne s'agissait plus d'une réalité, que ce n'était qu'un rêve utopiste pour faire croire aux habitants de Mohoraq que la guerre allait un jour cesser.

 Et voici que venait l'arrivée du Talhasu.

 Un instant, alors qu'une soudaine bourrasque de vent emportait un nuage de sable sur le marché, les yeux d'Ontis papillonnèrent et deux éclats vert émeraude s'allumèrent dans son esprit. Il repensa à la personne voilée qu'il avait vu disparaître, juste avant l'arrivée du messager. Qui était-elle ? Pourquoi m'a-t-elle fixée avec autant d'intensité ? Voulait-elle que je la suive ? se questionnait-il en marchant, en direction de son logis. Il traversa la ruelle, profitant de l'ombre une nouvelle fois, le sable qui s'égrène entre ses orteils... Il crut entendre un son métallique derrière-lui, et se retourna vivement. La rue était vide, mais il aurait juré avoir entendu...

 Et un objet lourd s'abattit avec force derrière son crâne, le plongeant dans le noir le plus total.


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Plumeplume ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0