L'ultime preuve

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Ah, les chatouilles ! ces petits gestes insidieux pour surprendre son prochain. Cette sensation entre deux eaux, comme en équilibre sur une ligne de crète, qui vous pousse à agir de façon réflexe et incontrôlée…

Comme pour tout le monde, ça ne fut d’abord qu’un jeu innocent, un moyen ludique d’embêter mon prochain dans les cours de récréation… Et puis, j’ai découvert à l’adolescence qu'il y avait autre chose. Chatouiller une fille est devenu déroutant, avant que je ne comprenne mieux ce qui se passait en moi. Plus dur encore fut le partage de ce « secret », parfois tourné en ridicule, parfois rejeté violemment par celles qui partageaient ma vie. Avec ma compagne, comme avec les autres, il y a eu le stress avant le grand saut, ce moment du terrible aveu. Elle, ne connaissait naturellement rien à cet univers, mais l’a abordé avec beaucoup de curiosité. Madame s’est montrée rapidement d’accord et volontaire pour essayer. Et ça ne lui a pas déplu ; c’est même parfois elle qui est demandeuse, maintenant ! À croire que le virus l’a définitivement contaminée…

— Chérie, comment penses-tu que ça va se passer aujourd’hui ? lui demande-je en finissant de la ligoter.

— Euh… comm’ d’hab’ : j’ vais encore prend’ cher ! répond-elle amusée.

— C’est vrai ? c’est pas d’ chance ça !

— C’est comme la légion : j’ai signé pour en chiieeeeeerrrr !

— Oups ! désolé… feins-je de m’excuser.

Mon doigt a parcouru insidieusement la plante laiteuse de son petit pied, après que je lui ai retiré sa sandale. À la vue de cet innocent petit peton qui leur était offert en pâture, mes doigts n’ont pas pu résister…. J’adore ce moment-là, quand j’ôte délicatement ses chaussures. Elle aussi doit apprécier car, alors que le second soulier tire délicatement sa révérence, elle se met à agiter les orteils, comme pour m’inviter à venir jouer avec. Elle sait pertinemment que je suis un être faible et que je ne peux pas résister à cet appel. Maintenant fermement l’objet du désir contre ma poitrine avec une main, je me mets donc à le titiller avec celle qui reste disponible. D’abord doucement. La miss se met à glousser, essayant de se protéger avec son autre pied. Un signe pour que je ne l’oublie pas ? Elle se met à rigoler plus franchement lorsque j’accélère la cadence, passant d’une plante à l’autre au gré de leur présentation. Viendra bientôt le moment de s’occuper des deux en même temps. Peut-être essaierai-je de ménager un petit effet de surprise, son rire est alors tellement plus dynamique !

Et oui, je suis sadique ! ça vous met en émoi ? mais si je ne l’étais pas ça ne serait pas intéressant pour elle ! La personne chatouillée ne trouve son compte qu’à être poussée au-delà de ses limites. C’est presque du sport extrême, pour elle ! Vous voulez des preuves que c’est ce qu’elle cherche ? Combien de fois m’a-t-elle lancé des « c’est tout c’ que tu sais faire ? » ou des « t’as rien dans les doigts aujourd’hui ! », sur un air mutin ou moqueur ? Et ses défis perdus d’avance ?! Je me souviens du dernier : elle était toute contente de son idée. Une fois allongée sur le ventre, Madame m’avait demandé de lui lier les mains dans le dos. Ensuite elle avait plié les genoux et joint ses deux pieds par la plante, crochetant ses orteils entre eux. J’avais pu ensuite lui attacher les chevilles.

— Essaie de me chatouiller les panards, grand malin ! m’a-t-elle défié.

— Tu paries que je mets combien de temps avant de te faire hurler de rire ? lui ai-je répondu.

— Je parie que cette fois, tu leur ficheras la paix ! a-t-elle continué à me narguer.

Il y avait bien un espace à l’endroit où la voute est… voutée ; mais mon doigt ne passait pas, surtout lorsqu’elle s’est mise à presser ses plantes l’une contre l’autre en se moquant de moi ! J’aurais sans doute pu l’avoir à l’usure, en caressant délicatement l’extérieur. Toutefois, je décidai de procéder autrement. J’introduisis d’abord une plume dans l’interstice, ce qui la fit glousser joyeusement. Mais elle la bloqua et se remit à me narguer. Que faire devant tant d’insolence ? Ses cuisses étaient toutes écartées et découvertes. Erreur fatale ! Mes mains ont sournoisement plongé vers ses adducteurs dénués de toute protection et que je savais très sensibles (et ils le sont toujours) !

— Salaud ! a-t-elle hurlé avant d’éclater de rire.

Évidemment, à cause de la surprise, ses pieds se sont décrochés d’eux-mêmes et je n’ai eu aucun mal ensuite, m’étant allongé sur ses jambes, à y faire ce que je voulais : je m’en suis donné à cœur joie ! Entre deux éclats de rires, j’ai dû entendre un « enfoiré ! t’as triché ! » ou un « tu me le paieras ! », lancés d'une voix suraigüe. Mais, en réalité, elle ne m’en a absolument pas tenu rigueur, si j’en juge par le « Putain, c’est bon c’ que j’ai pris cher ! » et la façon dont elle s’est ensuite donnée à moi, encore haletante et en nage.

Aujourd’hui, ses deux jambes étant jointes et bien ficelées, elle ne pourra pas réessayer son petit tour. Mais on pimentera la séance autrement. Peut-être grâce à ce petit short sexy qu’elle a enfilé pour l’occasion ? Il galbe si joliment ses fesses et découvre leur base, là où commence les cuisses. Cette zone est tellement sensible ! Et que dire du creux de ses reins, que son débardeur ne couvre pas ? L’endroit n’est pas le plus sensible de son corps. Mais il a le don de l’exciter quand on le sollicite. Et quand Madame est excitée, elle est encore plus réceptive ! « Oh nooon ! pitiééé ! » lâche-t-elle langoureusement tout en rigolant, alors qu’une plume caresse le bas de son dos tandis qu’une autre – je n’ai pu me résoudre à choisir – fait des allers et retour tout en haut de ses cuisses, décrivant également de petits ronds nerveux au niveau de l’entrejambe. Son petit derrière rondelet se met alors à onduler gentiment tandis qu’elle gazouille agréablement, ce qui a le don de m’émoustiller.

— C’est le problème quand tu mets des vêtements si courts pour les séances : je ne peux m’empêcher d’en profiter. Dis-je pour ajouter un peu plus de cuisant à sa situation.

— Quand je mets un T-shirt plus long, tu te gênes pas pour le soulever, parvient-elle à articuler en profitant d’un petit répit que je lui laisse.

— Pas tout l’ temps : des fois j’oublie qu’ c’est là, ce petit coin magique ! insiste-je.

— C’est pas souvent… me répond-elle. Ah non ! s'écrit-elle ensuite précipitamment.

Et oui ! pareille insolence méritait bien une gigue frénétique de mes doigts sur ses côtes à moitié dénudées. Hein, Chéri ? Mes mains remontent également sous son débardeur : il n’y a pas de raison d’épargner le nord plus que le sud ! Elle pouffe et tente de m’agonir.

— Articules, je ne comprends rien quand tu ris aux éclats comme ça ! lui lance-je dans l’oreille.

Charmante coquine qui me laisse disposer de son corps pour assouvir mon sadisme, dont les gesticulations et soubresauts parfois lascifs sont des remerciements inappréciables et dont le rire est une douce mélopée qui résonne dans mes oreilles comme des encouragements à continuer ! Mais… mais l’essentiel n’est pas là. Le cadeau qu’elle me fait, c’est avant tout sa totale confiance. Car une fois qu’elle est pieds et poings liés, qu’elle ne peut presque plus bouger, elle se retrouve sans défense. Je pourrais faire d’elle ce que je veux, abuser de ma position sans qu’elle ne puisse rien n’y faire sinon protester vainement. Retournant la donzelle comme une crêpe, j’ai entrepris de jouer avec son nombril. L’avantage, c’est que maintenant, je peux arriver à caler ses jambes de telle façon à ce qu’une main se balade sur son petit ventre pendant que l’autre se rappelle au bon souvenir de ses jolis pieds. Quand je vous disais, que j’en fais ce que je veux ! Voyant ce que je m’apprête à lui faire subir, elle me gratifie d’un grand sourire, accompagné d’un « holà, ça craint ! », ou inversement…

— Oh, putain ! t’es en forme ! halète-t-elle lors d’une phase de pause.

— La vie est dure, n’est-ce pas ? la taquine-je.

— Carrément ! s’exclame-t-elle, la respiration toujours saccadée.

— On arrête, si tu veux.

No way ! Je n’ m’abaisserai pas à te demander grâce ! trouve-t-elle la force de me dire.

— Tu as entendu quand je t’ai dit que je trouvais tes pieds très jolis avec ce vernis ? reprends-je rapidement.

— Euh… non ! j’ devais êt’ occupée à aut' chose, je pense. Mais, oui, je trouve aussi que ça les mets bien en valeur ! ajoute-t-elle en observant ses arpions comme si elle constatait le résultat final pour la première fois.

— Ça me donne trop envie de leur faire des papouilles !

— Ben vas-y, fais-toi plaiz’, j' vois pas c' qui t' gênes, me lance-t-elle en souriant.

— C’est vrai, vu comment t’es ficelée, j’ vois pas comment tu pourrais m’ le refuser.

— Abuse pas d’ ma fâcheuse situation ! rigole-t-elle

— Pauvre Chérie ! dis-je en commençant à embrasser le dessus de son pied.

— Oui, pauvre Chérie dont les jolis petits pieds sensibles vont être si durement malmenés ! lâche-t-elle d’une voix langoureuse. Vas-y, vas dans l’ creux des orteils s’te plaît, j’aime bien : c’est là qu’ça chatouille plus ! m’encourage-t-elle en gloussant.

Je ne me fais pas prier et baise l’endroit indiqué, commençant également à sortir la langue, ce qui provoque des petits ricanement chez ma tendre moitié. De son côté, elle m’ouvre le passage en écartant ses doigts de pied, que j’embrasse en remerciement. Ma langues parcourt la jonctions des orteils, enlaçant le gros, allant et revenant rapidement au creux du sillon. J’alterne avec des petit coups entre les doigts qui font pouffer ma victime. La knismolagnie se marie très bien avec le fétichisme des pieds, vous saviez ?

— Hum, j’adooore lâche-t-elle en soupirant profondément. C’est troooop !!!

— Tu sais c' qui va s’ passer après !

— Oui, mais fait durer un peu, s’ te plaît, qu’ j’ai l’ temps d’ bien profiter.

Elle sait que la technique est à double effet puisque la salive déposée permettra ensuite au doigt, ou à n’importe quel autre objet, de mieux glisser sur la peau douce et sensible, lui arrachant de torrides éclats de voix. Même mon souffle semble faire son petit effet ! Une brosse à dent électrique entre en lice en bourdonnant. À peine ma compagne a-t-elle le temps de comprendre ce qui va lui arriver que son hilarité devient totalement incontrôlable.

Je la retourne ensuite de nouveau sur le ventre. « Oh, oh ! » lâche-t-elle joyeusement alors que j’allume une seconde brosse électrique, « ça va barder pour mon matricule ! » poursuit-elle sur sa lancée. Elle sait que la transe dans laquelle je m’apprête à la faire entrer sera trépidante et tonitruante, terrible même, pour l’œil non averti. Je contrôlerai bientôt ses moindres faits et gestes, toutes ses réactions jusqu’à l’intensité de son rire : elle va entièrement s’abandonner à moi, nous ne formerons plus qu’un. C’est le but ultime !

C’est ce qui est magique avec les chatouilles. Ce petit jeu, en apparence bien innocent, presque puéril même, mit entre les mains des grands, donne une expérience à grand frisson ! Beaucoup pensent que c’est une perversion malsaine, un truc de psychopathe et autres malades mentaux… Au contraire ! c’est la plus belle manière pour un couple de communier, une des plus pures preuves d’amour réciproque que deux amants peuvent se donner.

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