Chapitre 17

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La cérémonie commençait dans quelques heures. Asher était aux derniers préparatifs. Parfum, coupe de cheveux impeccable, costume tout juste sorti du pressing, il avait fait attention à tout. Pendant qu’il se changeait, le stress ne voulait pas diminuer. Si bien qu’il avait chaud et transpirait un peu.

Dans la salle d’eau, il se regardait une dernière fois avant de partir. Il voyait un homme, un homme qui allait attirer l’attention. S’il se fichait depuis un moment du regard des autres, savoir qu’il resterait aux côtés de Vénus représentait une toute autre forme de pression.

— Je dois la rendre fière. Allez, Asher, c’est le grand jour. Ta vie va sûrement basculer aujourd’hui. 

Quand il sortit de la pièce, toute sa famille était là. On l’encourageait, par des mots ou des petites tapes dans le dos, mais ce fut Cécilia qui eut le dernier mot.

— Amuse-toi au maximum. Profite. De la soirée et de Vénus, d’accord ?

— Oui, maman.

Asher avait vidé son sac durant son monologue et n'avait laissé aucune place à une quelconque ambiguïté entre lui et la chanteuse.

— Il a bien grandi, dit-elle à son mari avec un sourire triste qui exprimait sa nostalgie. Ne traîne pas, Asher, il ne faudrait pas que tu sois en retard.

Le jeune homme embrassa ses parents et descendit les escaliers de l’immeuble. Comme indiqué sur un petit mot qui accompagnait l'invitation, une limousine l’attendait en bas. Il y monta et y trouva la chanteuse. Ils ne s'étaient pas vus après qu'elle ait remis l'invitation à ses parents. Elle remettait en place une mèche blonde et semblait faire comme si elle n’avait pas remarqué l'homme avec qui la relation n'avait pas de nom.

— Salut !

Asher se voulait confiant, à l'aise, pour briser la glace avec la jeune femme. Ainsi, il déposa un baiser sur le coin de sa bouche. Tous deux affichèrent un sourire bête et des joues cramoisies.

— Tu es magnifique. Et j’adore ta robe. 

Celle-ci était courte et bleu foncé et dévoilait le dos de Vénus.

— Je te retourne le compliment.

Asher avait opté pour un costume trois pièces beige à carreaux.

— On fait une belle paire, tu ne trouves pas ? fit-il.

— Si, dit-elle en regardant dehors.

La cérémonie se déroulait à Rosythéa, la capitale. Cela signifiait qu’en prenant les voies rapides et en croisant les doigts pour éviter les bouchons, ils y seraient dans plus d’une heure. Ils avaient le temps de parler. Seulement, pour le moment, ils se contentaient de se lancer quelques regards plus ou moins discrets. Puis, Asher lorgna sur la vitre qui les séparait du chauffeur.

— Il nous entend ? Et il nous voit ?

— Si on parle suffisamment fort, oui et s’il regarde dans le rétroviseur, oui.

Le jeune homme glissa alors sa main pour rejoindre celle de son amie. Il attrapa quelques uns de ses doigts et les caressa. 

— Asher ! murmura-t-elle.

— Quoi ?

Il posa sa tête sur l’épaule de Vénus.

— Garde tes pensées obscènes pour toi, veux-tu ?

— Tu as ce don de jouer sur l’ambiguïté.

— Je sais, susurra-t-il à son oreille.

Elle soupira, amusée par son comportement.

— On est plus que ça, hein ? questionna-t-elle.

Il releva sa tête.

— Je crois qu’on y a tous les deux réfléchi de notre côté.

Une nouvelle fois, ils plongèrent leur regard dans celui de l’autre.

— Je me demande pourquoi j’ai attendu si longtemps, chuchota Asher.

— Moi aussi.

— C'est vrai quoi ! Cette voiture est un four ! lança-t-il avant d’ouvrir une fenêtre.

— Vraiment ? Tu ne loupes aucune occasion de placer une blague.

Finalement, Asher se tourna vers elle et afficha un large sourire. Elle le lui rendit.

Sur la route, ils n'eurent plus l'occasion d'avoir un peu d'intimité puisque des célébrités dans divers domaines montèrent dans la limousine. Parmi eux, il y avait Alias Myo. Lui et Asher discutèrent de tout, de rien et de la fan inconditionnelle qu'était Lynnette jusqu'à leur destination.

La voiture s'arrêta au pied d'un escalier recouvert d'un immense tapis rouge. De l'intérieur du véhicule, on entendait déjà les cris du public et des paparazzis. Quelques personnes sortirent avant Asher, suivi par Vénus puis par Alias Myo. Les célébrités connaissaient le principe, contrairement à l'éducateur qui se demandait presque ce qu'il faisait là.

— Avance quand les autres avancent et arrête-toi quand ils s'arrêtent, expliqua Vénus. Prends différentes poses et jongle entre les appareils photo.

Ce fut avec ces brèves consignes qu'Asher se lança. Malgré son appréhension, il avait insisté à passer devant, pour ne pas se raccrocher à la chanteuse. Ainsi, il monta les marches et le silence fut complet. Quelques secondes après, des murmures s'élevèrent. « Un inconnu aux cheveux bleus. » que l'on disait. Asher poursuivit son ascension sous les yeux ébahis de tous. La pression fut telle qu'il recommençait à transpirer et regardait ponctuellement la chanteuse derrière lui. Puis, lorsqu'un des journalistes l’interpella, les autres suivirent et le public fut en ébullition. Tout le monde voulait lui parler. Asher faisait de l'ombre au reste des célébrités. Il se tourna et envoya un signal à son amie à l’aide de son regard et de mouvements des mains discrets.

Je peux y aller ?

Fais ce que tu veux.

Et je dis quoi ?

Ce que tu veux.

Tu ne m’aides pas…

Il se décida finalement à s'approcher d'une journaliste.

— Bonsoir, comment vous appelez-vous ?

— Asher, dit-il d'un ton neutre.

— Enchantée. Vous faites fureur car vous semblez être un parfait inconnu ? Qu’en pensez-vous ?

— Qu’il vous en faut peu pour vous impressionner.

— Mais il faut dire que votre chevelure attire l’attention. Pourquoi l'avoir teinte ?

— J’ai perdu un pari avec un ami. Et au final, ça m’a plu.

— Je vois. Et qui accompagnez-vous ?

— Vénus.

Entendre ce nom semblait être une très bonne surprise pour elle.

— Vous êtes son petit ami ? 

— Qu’est-ce qui vous dit que je puisse l’être ?

Face à cette question et le sourire que le jeune homme arborait en la prononçant, elle était déstabilisée.

— Eh bien… Parce que… Vous… Bon, qu'est-ce que ça fait de fréquenter une chanteuse si célèbre ?

Là, Asher prit le temps de réfléchir avant de dire :

— Rien.

À sa réaction, la journaliste ne devait pas s'attendre à cette réponse.

— Rien parce que Vénus ne se résume pas à être une « chanteuse si célèbre » comme vous dites. Ce n’est qu’une caractéristique en plus. Alors oui, ça nous a donné la chance de nous rencontrer, mais Vénus est une femme adorable avant d'être une chanteuse.

— Vous avez l'air d'être un homme charmant. Néanmoins, ce discours m’a l’air assez ambigu. Vous…

BAM ! 

La journaliste écarquilla les yeux, un mélange de peur et d'inquiétude dans ceux-ci. Elle fixait quelque chose derrière lui. Asher pivota et vit avec horreur Vénus à terre.

Pendant les quelques secondes qui suivirent, une foule se forma autour d’elle. Toutefois, le jeune homme réussit à se frayer un chemin.

— Vénus ! Vénus ! Que s'est-il passé ?

La chanteuse, pliée en deux, ne disait pas un mot, hormis de lourds soupirs. Le mystère planait sur le tapis jusqu'à ce que quelqu'un dise :

— Je crois qu'elle perd les eaux…

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