- Dis-moi, tu voudrais faire quoi quand tu seras grande ?
- Je serai grand reporter, j’irai partout dans le monde pour couvrir des événements extraordinaires ! Comme mon papa.
- C’est un très beau métier ! Je suis sûre que tu feras une très bonne journaliste.
- Comme mon papa !
- Oui, comme ton papa, qu’on ne voit jamais.
Julie regarda tendrement sa petite Marie. Puis se leva et se dirigea vers la fenêtre. Du septième étage, elle avait une vue imprenable sur la ville vivante. C’est ce qui la réconfortait le plus, dans cet immeuble. En bas, il y avait beaucoup d’animation. La routine.
- Est ce que tu crois qu’un jour je pourrais retourner à l’école ?
- Oui, bien sûr ma chérie, lui répondit une voix depuis l’encadrement de la porte.
- Maman ! Tu en as mis du temps.
Julie qui était sortie de sa rêverie et s’était retournée, enveloppa ces deux êtres fragiles d’un regard affectueux.
- Désolée mon amour, mais la machine à café de l’étage ne marchait pas. J’ai du descendre jusqu’au rez-de-chaussée. Il y avait un monde fou devant les ascenseurs !
- Nous avons bientôt terminé, répondit Julie. Marie a été très courageuse, comme d’habitude.
- Je n’en doute pas !
Julie retira délicatement le cathéter du petit bras de Marie et lui mit un pansement tout en gardant son sourire réconfortant.
- A demain Julie !
- Oui ma belle, à demain. Au faite, Marie veut devenir grand reporter, dit-elle à la maman en lui faisant un clin d’œil.
- C’est vrai ma chérie ?
- Ouais !
Julie leur sourit une dernière fois puis referma la porte doucement et changea de chambre.
Il y a des jours avec et des jours sang. Mais pour Julie, c’était sang pour sang, au service d’hématologie.