Vol

2 minutes de lecture

— Tu comptes lui en vouloir encore longtemps ?

Damien ne cesse de me tourner le tournis, cherchant à me sortir de mon nid fait de coussins. Voilà bien deux semaines que je suis rentrée chez mes parents. J’ai envie de hurler l’évidence à ce cousin sans cervelle ! Au lieu de ça, je ressers fortement tout ce que je peux, accrochant même mes pieds sur le canapé.

— Bon, vous avez été cambriolés et j’en suis navré Ondeline mais il est autant victime que toi ! Tu peux avoir peur c’est sain, justifié après coup. Mais Axel, pourquoi tu refuses de lui parler hein ?

Usé, il s’installe en face de moi. Je lorgne le téléphone qui me notifie quatre messages en attente. Une larme coule et j’ose avouer l’insoutenable :

— Tu te rends compte qu’on approche déjà d’Halloween ?

— Oui et ?

— Le monstre c’est moi…enfin, j’ai obéit par peur.

— Racontes moi, je te jugerais pas tu sais.

— Soko et Ibrahim m’ont laissé seule une semaine en boutique pour des congés. Trois hommes sont rentrées, cagoulés. Ils…Sous la menace, ils ont fermés tout à clés et m’ont embarqués dans l’arrière-boutique.

— C’était quand ?!

— Calmes-toi, c’est assez dur à raconter. En tout cas, c’était bien il y a deux semaines, un peu avant. Ils voulaient que je leurs donnent quelque chose qui était à Axel. Et aussi que je simule un cambriolage.

Je sais, son cœur a raté un battement. Il comprend assez vite que la peur m’a prise à la gorge, que si j’avais parlé, j’aurais pris cher.

— Tu as donc été aussi menacé, m’en dit pas plus sauf le contenu. Des bijoux, de l’argent et quoi d’autres ?

— Un book de photos. J’ai juste compris que le sujet était une femme connu de ces types et qu’ils faillaient pas que les images aillent à quelqu’un d’autre. Une histoire de contrat que ces hommes veulent rompre.

— Il n’a pas mentionné dans les objets volés, bizarre….

— Il a sans doute pensé qu’il était dans son casier à l’école.

— Ok, tu te libères d’un poids mais parles en à Axel.

— Non ! Je l’ai trahi ! Il m’en voudra à jamais de ce que j’ai fait putain !

— Il comprendra et tu auras encore plus la conscience tranquille. Appel le ! Ou je le fais ! Ondeline, il se forme à être un photographe pro, des contrats étranges, ça arrive malheureusement. Il doit s’en rendre déjà compte qu’il honore pas une possible commande en plus de pas savoir qu’elle est annulé indirectement ! Imagine aussi la cliente qui fût aussi sous le coup de pression et qui ne plus joindre Axel ! Faudra aussi porter plainte !

— Restes à l’écoute et défend moi alors ! J’ai si peur Dami !

Il vient à mes côtés pour remplacer en mieux ma tourelle. En larmes, tremblante, je téléphone en mettant le haut-parleur. Finalement, à force de bégayement, je n’ai plus aucun argument, rien de logique.

La conversation se termine, il me pardonne avec évidence et se douter des jours plus tard, que ne pas retrouver son travail est intriguant. Sachant qu’il se souvenait que la cliente ne semblait pas être à l’aise, peu sûr de son projet.

Il m’invite à remonter sur Paris et oublier cette mauvaise passe. Je lui promet surtout de tout lui dire quoi qu’il en coûte.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire La passeuse d'histoires ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0