Lettre 13 - 29/08/20

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Coucou Abuelo,

Alors voilà, je suis sur le départ. Ça y est ma chambre est entièremnt vidée, cette fois. Je t'avoue que ça fait plutôt bizarre. Oui, c'est vraiment étrange, dans le sens ou je me dis qu'à partir de cette après midi, ma vie ne serra plus complêtement ici, à Luxeuil. Dans cette maison que tu as entièrement rénové avec Papa et Maman.

C'est peut-être très sentimental ou niais ce que je vais dire mais ça m'a également fait drôle hier de me dire que j'ai mangé d'une certaine façon mon « dernier repas » et dormi ma «dernière nuit » dans cette maison pour un certain temps. Bon d'accord je t'accorde que ça fait très prisonnier qui vit sa dernière journée ce que je dis mais tu vois l'idée, non ? Donc voilà, dans quelques heures je serais partie, en route vers le futur.

J'ai reçu un message de Tonton Gilles, ton frère, tout à l'heure. Il a commencé son message par « Coucou ma grande » et c'est là que j'ai réalisé : c'est tellement le même que toi qu'au final je te retrouve un peu en lui. J'ai l'impression qu'il a en quelque sorte pris la relève, mais sans prendre ta place, je ne sais pas si ce que je dis est assez cohérent. Tu seras donc encore présent à travers lui.

Je t'écris aujourd'hui depuis cet endroit que l'on t'a dédié, à la maison. On a mis une belle arche en bois avec deux chèvrefeuilles de chaque côté et on a placé ta vieille table toute bancale rouge devant. C'est ton coin. Il a une histoire particulière.

Te souveins-tu quand on venait chez toi en été, pour manger un bon « barboc » comme tu le disais si bien ? On mangeait sur cette table de fer forgé ronde que tu avais repeinte en blanc et ensuite en rouge.

Cette table est toute craquelée, toute cabossée, toute rouillée mais c'est la tienne. Je me souviens que lorsqu'on mangeait ces steak hachés à l'oignon et ces frites maisons dont tu avais le secret, cette table n'était jamais, au grand jamais stable. Elle était toujours bancale, et les verres se renversaient souvent, ou persque tout le temps C'était drôle quand on y pense de devoir mettre un bout d'essuie-tout plié pour faire une cale aux verres !

C'est sur cette fameuse table que j'ai dévoré les premiers livres que tu m'as achetés, en commençant par les high school musical, puis en passant par ce roman qui paraissait énorme pour mes dix ans. C'est certain j'en ai lu une bonne quantité de livres sur cette table.

Tu te souviens de nos nombreux fous rires assis autour de cette table ? Te souviens-tu qu'on avait toujours cette odeur de chèvrefeuille qui venait nous chatouiller les narines quand on mangeait ? Moi oui, la table était vraiment tout près de ce chèvrefeuille qui embaumait tous nos repas chez toi. Qu'est ce qu'on a pu en rire de cette plante quand on mangeait tes fameux « barboc ».

C'est donc un endroit très sentimental pour nous, ce petit coin que l'on t'a créé. C'est un peu comme un « temple » qui t'es dédié, où ton âme y repose. Où par ta pensée tu veilles sur nous directement à la maison.

Je te réecrirais peut-être sur la route ou quand je serais arrivée à Lyon, pour le moment je vais te laisser j'ai un livre à finir avant de partir.

Bisous Abuelo, à bientôt.

Ta grande,

Laure

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