Protecteur
Apprendre que mon fils va être un Miros, m’a fait peur, ne croyant pas que c’est ma femme qui en a eu l’idée. Et pourtant, Azé, devenue une vrai confidente et digne de confiance, ne me fait pas douté.
La preuve, je vois au loin ma petite famille à côté de sans doute, le maître. Ils semblent sereins et j’ai hâte de pouvoir les saluer après ma première pause d’entrainement.
— Elle est jolie hein ?
Kalos, un autre prisonnier me taquine pendant que je m’hydrate.
— Aller, si tu restes en vie, tu auras toutes les épouses que tu voudras mon pote !
— C’est ma femme et mon fils, Kalos.
Il rate sa flèche et je reprend à ses côtés l’air de rien. Je sais ce que je vaux et ma famille aussi.
— Pourquoi tu es là et eux aussi ?
— Et toi ? Tu viens d’où ?
— De la région de Bonistok. Ces chiens orchestrées par Gorgin ont brulés mon village, violés nos femmes et pris nos enfants. On s’est défendu comme on pouvait, j’ai survécût avec Idas, Zaik et Quatuor.
— Gorgin est frère enfin on n’a pas le même sang. J’ai des aillés qui ont fuit pour reprendre la course, des régions sont déjà sous son aile. D’autres encore à feux et à sang. Mon fils, est un élève Miros, ma femme, une humaine.
— C’est illégal de vivre une relation comme …
— Tu trouves ça pire que tes femmes sont violés ?!
Ma colère est à deux doigts de lui briser le crâne. Tiros, notre entraineur s’interpose par sa petite taille. Voilà peu de jours que je m’entraine et il ose jamais le ton. Il croise les bras, du haut d’un mètre trente, il est aussi maigre qu’une brindille et son regard de droite à gauche, me calme :
— Pardon pour mon emportement Tiros.
Il ajuste sa robe bleu nuit, remet sa boucle d’oreille de salamandre correctement du côté droit avant de me parler en douceur. Ces petits tics à lui avant de prendre une décision :
— Je sais que tu es un prisonnier spéciale. Qu’ici parmi nous, dans cette petite famille de huit, tu voudrais te fondre dans la masse. Personne ne va mourir dans l’arène, c’est la règle.
— Je le pensais, Gorgin me l’a dit Tiros.
— Range le matériel Kalos et préparer le repas pour deux invités, tu sais lequel.
Mon camarade prend mon arc d’un air désolé, je lui répond d’un sourire de pardon. Une fois en paix, Tiros m’invite à le suivre dehors, dans la cour intérieur assez grande pour pratiquer la lutte ou là aussi, le tir à l’arc.
Je respire les roses et les jasmins, pensant aux parfums de Dorine. Le ciel est d’un bleu rassurant, un bon présage venant de Suza ? Je pense à elle et aux autres.
— Tu sais Taurin, garde ce secret pour toi mais, je voudrais voir quelqu’un d’autre sur le siège. Gorgin est fou, enfin il aurait dû rester à sa place. Quelle idée farfelue de mettre l’Univers en guerre pour une histoire de fesse et de Pacte !
— Des gens ont attendu cette brèche pour s’engouffrer. Que veut-tu ?
— Tu as l’âme d’un guerrier. Je sens que tu es prêt à prendre part dans un combat souterrain. Tout pour protéger les bons, ta famille aussi. En attendant, faudra être patient, tu seras mis probablement sous le feu des projecteurs par ton frère. Il voudra exhiber son plus beau trophée. J’ai réfléchis avec les autres, pour que tu montres que tu gagnes la majorité des combats.
— Merci de cette attention, je n’en demande pas tant. Sinon, j’ai cru comprendre à l’instant que mon fils et ma femme viendront partager le repas, je pourrais de temps en temps, dans les jours suivants, passer au moins une heure avec eux ?
— Tu es sous ma protection seulement….
— Seulement quoi ?
— Rien de grave, seulement Antonios, a prévu un programme pour Zok, faut que je lui en parles pour une heure pas plus.
— Merci Tiros.
— Allons profitez du dîner.
C’est rare qu’on mange le soir hors de la cellule. Ma femme leur parle déjà de la Terre et personne ne remarque ma présence. Mon fils écoute aussi en mangeant une cuisse de rhino, quand je l’enlace par surprise :
— Coucou petit guerrier !
— Papa !
Il se retourne pour se jeter dans mes bras. Ma femme m’enlace et m’embrasse avec passion. Les autres applaudissent. Je me fais la réflexion que Kalos n’a pas été vraiment méchant tout à l’heure, on se parle pas souvent. Disons que je discute plus avec les autres.
— Je te pardonnes Kalos, j’ai eu mes secrets aussi. Comme vous tous, j’ai pas beaucoup parlé de moi. Tiros m’a parlé de la stratégie, c’est fort admirable à vous de me laisser vaincre mais la guerre continue partout et ici, aussi. Je serais votre protecteur, j’ai connaissance de vos faiblesse en termes de vrais combats. Vous êtes de rares prisonniers triés sur le volet pour du spectacle. Mon ami, Doni est trop vieux pour être là. Je compte pas le laisser partir comme vous. Alors, on va apprendre à jouer et préparer des plans d’actions quand mes amis dehors viendront nous libérer. Et mon fils, Zok, deviendra un fort Miros. Et ma femme, bien qu’humaine possède quelques dons. Merci de m’avoir écouter, chérie, garde moi des bonnes réserves, je vais parler à notre petit bout, parle leur de tes dons puis on passera un peu de temps ensemble.
— Je te fais confiance.
On trinque tous puis je m’éloigne avec Zok. Il n’arrête pas de parler que j’ai du mal à le stopper pour lui rendre ma fierté quand je touche ses cornes :
— Tu es comme ton père maintenant. Tu as n’as pas peur finalement de ton avenir ?
— Non ! Antonios va m’apprendre la théorie, les sciences et puis maman m’a dit que je suis fort !
— Tu l’es, ça se sent dans tes muscles aux bras.
Il rit et ça m’avait manqué. Dorine sourit à ce spectacle. Je me penche pour murmurer :
— Au fait, comment va maman ? Tu prends soins d’elle en mon absence hein ?
— Je suis l’homme fort bien sûr que oui ! Et maman, maman va bien, elle suit Azé, me raconte des histoires. Mais tu lui manques, je suis content que tu vas pouvoir nous parlez un peu tous les jours.
— J’espère tout les jours aussi. Bon, vas me chercher ta mère, j’aimerais lui dire quelques mots.
J’embrasse ses deux joues rougies d’émotions puis Dorine s’installe sur le muret en me ramenant mon plateau. Le vin me fait du bien autant que sa présence :
— J’ai eu peur que Gorgin soit à l’origine de la décision sur notre fils.
— Il a accepté parce que seul les tout puissants, se pensent intouchables et idiot. Tu vas comment ? Azé me rapporte que tu vas bien mais j’aimerais l’entendre de ta part. En tout cas, jolie discours.
— Merci ma chérie. Tu sais, je pensais crever comme un rat que les arènes seraient tels que me contais une fois, on allait mourir. Et finalement, je retrouve ma place. Notre fils est entre de très bonnes mains, on va se parler de temps en temps. Pour le moment, je m’inquiète pour Donisop, je l’ai revu que deux fois, sa cellule est loin.
— Je pourrais demander à Azé des nouvelles.
— Je n’y ai pas pensé. Tiens là voilà, je te laisse rentrer et on se dit à une prochaine fois. Bon courage pour le coucher, je ne crains que me revoir l’a excité.
— Ne t’inquiète pas, une fois baigné, il va dormir comme une masse. Je t’aime mon chéri, à bientôt. Zok ? On rentre, embrasse ton père.
Deux derniers baisers qui resteront coller jusqu’à ma cellule après la douche. Je m’endors fatigué aussi, les rêves de plans dans mon esprit.
Annotations
Versions