Rituels

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 Les enfants aiment avoir une journée très ritualisée, cela les rassure et les sécurise. Je me souviens que je débutais chaque jour très tôt. C'est moi qui réveillais mes parents tous les matins. Parfois, ils me laissaient aller regarder les dessins animés, certainement trop fatigués mais la plupart du temps, je venais prendre mon "bibi" à leurs côtés, grimpant tant bien que mal sur le lit tout en tenant ma chère poupée. Ce doudou avait une longue manche de cousue à l'un des bras. Cela me permettait de sucer mon pouce tout en me frottant l'arête du nez avec l'index.


 Le soir, après avoir fait le bisou à tout le monde, je m'empressais de retourner au lit et de me cacher sous les draps. J'attendais, toute excitée, que mon père arrive. Il imitait le serpent à la perfection et je ne serais jamais capable de reproduire ce sifflement terrible qu'il faisait. Lorsqu'il finissait par me "trouver", une séance de chatouilles s'ensuivait avant que je ne me couche vraiment. Parfois, il m'arrivait de créer des leurres de grande qualité. Prenant le boudin ou quelques peluches, je les formais sous les draps, me disant que tout cela devait bien me ressembler. Mes talents d'agent des services secrets surprenaient mon père à chaque fois et il se mettait alors à me chercher pour m'attraper. Je me doute bien aujourd'hui qu'il faisait semblant mais qu'est-ce que c'était drôle !


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 J'avais aussi quelques habitudes tenaces avec ma grande sœur de presque dix ans mon aînée. En effet, je tentais régulièrement d'aller jouer avec elle dans sa chambre. La plupart du temps, elle acceptait, se muant en maîtresse, marionnettiste ou conteuse. J'adrorais ces moments et je les aimais tellement que, lorsque ma frangine préférait rester seule pour faire ses affaires de "grande" ou ses devoirs, je l'enquiquinais jusqu'à ce qu'elle daigne m'ouvrir. Si mes stratégies ne fonctionnaient pas, je rejoignais mes parents en pleurant et en disant qu'elle m'avait tapé. Je ne comprends pas pourquoi ils me croyaient plus qu'elle mais la pauvre a souvent pris la grêle par ma faute... Heureusement, à ce jour elle ne m'en veut pas et, à l'époque, cela ne l'empêchait pas de jouer avec moi. On s'aimait malgré tout et encore aujourd'hui.


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 Peu à peu, ces rituels ont disparu. L'enfant que je suis devenue s'est habituée à d'autres activités de son âge jusqu'à l'adolescence puis l'âge adulte. Cela ne l'empêche pas de penser à ce doux âge où la naïveté primait.

Je me suis toujours promise que, si un jour j'avais des enfants ou devenais tatie, je reproduirais certaines de ces choses qui m'ont tellement plu et ont bercé à leur manière ma tendre enfance.

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