Tout a commencé par une sombre nuit d’hiver. Mon regard fatigué s’était perdu par-delà la vitre givrée et, alors que je comptais mon centième flocon, je t’ai vu.

Tu étais dehors et tu n’avais pas froid.

Tu souriais en frottant la vitre pour mieux me voir et, pas lae moins du monde effrayé.e, j’avais posé ma main sur la tienne et plongé mes yeux verts dans les tiens.

Tu te mis alors à murmurer quelque chose qui mis un temps à arriver à mes oreilles, par-delà la vitre.

-Des yeux verts comme le cœur d’un lac enchanté ou un joyau illuminé par la lune…

Et tes paroles restèrent. Elles rebondirent contre les murs de ma chambre et me firent rougir.

Tu aimais mes yeux.

Qu’aimais-tu de plus chez moi ?

Dis-le-moi, je t’en prie.

Le temps presse, je le sens. Je vois ton regard qui se porte ailleurs !

Derrière moi ?

Je te vois murmurer ! Je vois tes lèvres se mouvoir, mon amour, mais je ne peux pas t’entendre. Pas encore.

Derrière moi ?

—Attention ! Derrière toi ! Derrière toi !

Ton cri résonna dans ma chambre. Il écrasa le compliment et gela mon cœur. Et là, mes yeux se posèrent sur l’éclat d’une lame passé à travers mon corps.

Je t’entendis soupirer.

Je t’ai déçu mon amour ! Je le sens ! Je le vois ! Je te vois qui te détourne maintenant…

—Et le tueur retira sa lame du corps de sa victime, qui s’écroua en silence dans sa chambre vide, son regard perdu à jamais à travers la fenêtre…

Ne me quitte pas…

Et agacé, vous refermèrent le livre en jurant.

—Et merde ! Je m’étais attaché à ce personnage !