Je marchais dans la rue encore endormie. Le soleil perçait doucement derrière les buildings. Il faisait froid. Soudain, je le croisa. Mon coeur rata un battement. Ma respiration se coupa.

Il était grand et sombre. Des cheveux d'ébène mal coiffés, des yeux de jais perçants. Un regard qui se glisse perfidement dans ton âme et en lit tous les secrets, qui te dévoilerait aux yeux du monde. Un regard qui te perturbe, qui te dérange. Qui s'insinu en toi comme un serpent qui se faufilerait de tes yeux à ton âme. De ton âme à ton coeur. De ton coeur à ton corps. En crachant des gouttelettes de poisons ça et là, par petites gouttes partout où il passe. Comme un serpent qui t'empoisonne à mesure que le temps passe. Une mort lente et douloureuse.

Il continue d'avancer. Je reste paralysé. Le poison coule encore dans mes veines. J'attend. Je respire. Je reprend ma route, encore bouleversé par ce regard furtif.