Mardi 1er décembre 2020

4 minutes de lecture

Salut mon pote,

Pas de retour, ni de nouvelle d’Alekseï, depuis un mois. Je sais que son portable est toujours actif, car je tombe sur sa messagerie à chaque fois que je tente de l’appeler. Je préfère mettre mon numéro en anonyme et ne pas lui laisser de SMS, surtout depuis que les deux types m’ont agressivement transmis le message de la vieille tepu !

J’ai encore une fois perdu l’appétit et l’envie de vivre m’a quitté depuis aussi longtemps. De peur que cette fois, je fasse une irréversible bêtise, Papy et Mamie m’ont obligé à reprendre mon traitement pour la dépression et à consulter régulièrement Antoine.

Depuis une dizaine de jours, je suis amorphe. J’ai beau essayer d’étudier avec Axel, Jade et Lorye, rien ne veut entrer dans ma tête. Je n’arrive pas à retenir quoi que ce soit et à me concentrer, ce qui m’a amené à louper pas mal de DT.

Vous avez déjà ressenti cette impression d’être vide à l’intérieur ? Qu’une partie de vous-même ne répond plus malgré vos efforts à garder la tête haute ? D’avoir au plus profond de votre gorge, cette boule qui n’est que la concentration de vos larmes qui restent bloquées ? Vous avez déjà eu le sentiment de partir en oubliant quelque chose d’important ? Tous les jours, je ressens ce mal-être. J’ai besoin de pleurer pour évacuer, mais plus rien ne veut sortir. J’ai tari la fontaine de mon cœur.

Nous avons loupé son anniversaire et nos fiançailles officielles. En a-t-il seulement encore quelque chose à foutre d’ailleurs ? Je sais qu’il est vivant, Irina me dit qu’il gère la boîte en Visio.

Où es-tu Honey ? Pourquoi ne me fais-tu pas un petit signe ?... Je ne veux plus vivre... Dis-moi au moins que tout est fini, que je puisse passer à autre chose !

Dernièrement, je passe mon temps avec Jade, le beau Coréen aux yeux de biche et aux cheveux noirs ébène. Il m’accompagne dans mes footings de jour, car à la nuit tombée, il n’a plus le droit de sortir, bien qu’il soit majeur. Il me fait rire avec son accent quand il me parle dans sa langue natale, avec ses Mworago ? (quoi ?) et ses Jinjja ! (vraiment/sérieux) et bien d’autres. Il m’invite souvent à manger de délicieux repas hyper relevés chez lui, que je vomis aussitôt rentré.

Ses parents sont super gentils avec moi. Toutefois, quelque chose m’interpelle. Ils se montrent super protecteurs avec leurs fils, mais ils n’ont aucun contact. Quand j’ai de bons résultats, ma famille me félicite, m’enlace et m’embrasse, mais chez lui, ils n’ont aucun contact physique. Lors de son anniversaire, ils ont chanté sans aucune émotion et après avoir soufflé les bougies, il n’y a eu aucune embrassade comme nous le faisons chez nous. C’est peut-être juste une différence de culture, je n’ai pas osé lui poser la question.

Il est de nature calme et studieuse, en plus d’être gentil et très intentionné avec moi, c’est le principal. J’ai vraiment besoin qu’un homme, autre que le mien, me console.

Il ne se passera rien avec Jade, je me suis promis de ne plus jamais tromper Alekseï. Je l’estime beaucoup en tant qu’ami et bien que je le trouve très craquant, je préfère les hommes plus virils.

*** Alekseï ***

Coucou mon journal,

Pas une minute à perdre. Aujourd’hui, Vik et moi allons choisir la robe de ma princesse et nos alliances.

Après quelques essayages de robes de mariée qui lui allaient comme un gant, nous nous sommes mis d’accord sur l’une d’entre elles. Nous avons validé une robe sirène avec une longue traîne qui épouse parfaitement sa silhouette menue.

J’admirais son reflet dans le miroir. Elle se contemplait en pleurant, tout en m’adressant un grandiose sourire.

Je me suis levé du divan et je l’ai rejointe sur le podium. Je me suis tourné vers elle, j’ai attrapé son petit visage entre mes mains et je l’ai embrassé de la même façon que j’embrassais mon baby.

Je ne m’attendais pas à ce que des images de lui surviennent dans ma mémoire, à ce moment précis. On aurait dit un rappel à l’ordre, pour m’avertir que je ne devais pas le remplacer. J’ai continué à l’embrasser fougueusement, tout en imaginant l’homme de ma vie.

Pauvre Viktoria, ta place sera toujours infime dans mon cœur, puisqu’il appartient déjà à Sacha, la seule personne que j’aime sincèrement. Cependant, je te promets de prendre soin de toi tous les jours que nous passerons ensemble.

Ensuite, comme nous n’avions pas envie de rentrer, je l’ai invitée au restaurant. À notre table, l’attendait un énorme bouquet de roses rouges. Elle rougit en le découvrant.

Comme avec Sacha, j’ai mis un genou à terre et je lui ai fait ma demande en lui passant au doigt une bague de fiançailles que j’avais choisie discrètement pendant qu’elle examinait les vitrines de la bijouterie.

Après un long baiser, nous nous sommes quittés dans ce grand couloir…

Je me suis endormi en pensant à toi, mon amour. Par obligation, je te trompais à mon tour. J’espère que, comme je l’ai fait, tu me pardonneras cet écart de conduite.

La douceur de ta peau et la chaleur de ton corps me manque.

***

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Eline Kirlian ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0