Vendredi 25 décembre 2020
Hello, mon ami !
Ce matin, nous avons fait une grasse mat’ dans ma nouvelle chambre. Premier réveil dans ses bras, j’avais besoin d’être dorloté. Ensuite, nous avons petit-déjeuner et nous sommes partis à la douche avant mes soins.
Lorsque Jules a emballé ma jambe et mon bras dans les sacs plastiques, certaines de mes pensées ont repris le dessus. J’avais la gorge serrée comme si on m’étranglait et les larmes au bord des yeux. Il l’avait pourtant déjà fait à l’hôpital et je n’avais rien ressenti de particulier, mais là, nous n'y étions plus. Être de retour au château la veille, a réveillé mes démons. Dès qu’il eut fini, j’ai sauté dans la douche et j’ai allumé le jet. Mes larmes et mes yeux rougis sont passés inaperçus avec l’eau qui ruisselait sur mon visage.
Jules est venu me rejoindre en riant. Elle était heureuse ma souris. Quel surnom à la con ! Il y en avait pleins, seulement, ils me rappelaient tous mon homme.
Dans la douche, nous nous sommes embrassés comme des fous. J’étais ravi d’être sorti de l’hôpital et j’avais envie de sexe. Nous avons commencé par nous masturber mutuellement, puis sans que je m’y attende, Jules s’est baissé et a réalisé sa première fellation. Malgré son côté gauche et inexpérimenté, j’ai tout de même pris mon pied.
Peu sûr de ses prouesses, il a osé me demander :
— C’était bien, Baby ? Je me suis mis à pleurer.
— Ne m’appelle plus jamais ainsi ! C’est réservé à Alekseï !
Je me dis que je dois être sado-maso. Je n’ai jamais chialé autant à cause d’un gars. Je suis enfin avec un mec super adorable, sans histoire, qui m’aime comme un fou et je pense à l’autre. Je suis une ordure ! Il fallait que trouve au plus vite un petit surnom gentil pour effacer ma bourde dans son cœur.
J’ai attrapé son visage triste entre mes mains.
— Je m’excuse, je ne voulais pas te faire du mal ! Saranghae yeobo ! (사랑해 여보)
— J’ai compris que c’était du coréen, mais qu’est-ce que cela signifie ?
— Ça veut dire : « Je t’aime Chéri ».
— Tu le penses sincèrement ? Tu ne m’avais jamais dit, je t’aime, avant ! Même hier lorsque je t’ai offert l’alliance.
Il avait raison, je lui avais juste dit merci.
— Je t’aime, Jules ! Sauf que mes derniers, je t’aime, ont été piétinés et que j’ai encore du mal à le dire. Ça viendra, Yeobo ! Celui-là n’est que pour toi !
En sortant de la salle de bain, nous avons baissé les yeux en passant devant mes parents. Ils étaient assis face à face et finissaient de boire leur café, en cuvant leurs excès de la veille. Jules et moi devions dissimuler nos yeux rougis par les larmes. S’ils nous le faisaient remarquer, j’avais prévu de mettre ça sur le dos du shampooing. Par chance, pas encore tout à fait réveillés, ils ne nous ont rien demandés.
Rapidement, nous sommes retournés dans ma chambre. Mon petit infirmier devait, absolument et pour la première fois, m’appliquer du gel sur la rondelle.
— Je ne veux pas te faire de mal, Chat, alors mets-toi sur le côté et détends-toi. Tu sais que c’est moi, ton yoyo !
— Yeobo, Jules. Pas Yoyo, idiot ! Il rit derrière mon dos.
Pas du tout confiant, j’ai serré les dents et les fesses. Il les caressa puis me fit de petits bisous dessus. Malgré tout la douceur de son geste. Ça me faisait encore super mal. Le médecin m’avait prévenu que je mettrais des mois à m’en remettre et à cicatriser. Bien que j’essayais de penser aux moments où Alekseï m’alésait, j’étais dégoûté qu’il me touche. J’imaginais de nouveau ces deux bâtards en train de me défoncer.
J’ai ordonné violemment à Jules d’arrêter.
— Ne me touche pas ! Et je me suis ravisé... Désolé mon amour, c’est trop tôt, j’ai encore des images affreuses qui se forment dans ma tête.
Mon amour ? Je l’avais appelé mon amour ? Je devais être perturbé par mes pensées. Tant pis, une fois de temps en temps, il le méritait.
— Mon amour ? Je prends du grade ou tu as peur pour ton cul ?
Je l’ai attrapé et je l’ai enlacé de toutes mes forces. Nous nous sommes fait un câlin, j’ai repris place dans le fauteuil et nous sommes retournés rejoindre mes parents qui jouaient au billard dans le bureau de mon père.
Jules est parti vers 17 heures rejoindre ses parents et sa sœur chez ses grands-parents sur Paris. Nous nous sommes longuement embrassés. Je ne voulais pas qu’il me laisse, ne serait-ce qu’une soirée. Je sais, mes sentiments sont de plus contradictoires.
Au fait, journal, je ne t’ai pas dit comment était mon futur nouvel appart. Cuisine, salle à manger et salon, c’est disposé comme chez Alekseï, mais en version pauvre, donc en trois fois moins grand. Mais parents m’ont octroyé la grandiose chambre parentale, avec salle de bain et toilette. J’ai une douche et une baignoire d’angle. Le bureau de mon père est aussi grand que la chambre de mes parents. Il a pu y mettre son bureau, une bibliothèque et son fameux billard. L’appart est situé au dernier étage d’une tour de dix étages et il y a une putain de terrasse.
Nous pourrons faire la fiesta à la belle étoile avec les filles, le trouple et mes autres amis quand mes parents seront repartis. Ce sera l’occasion de lui présenter mes drôles de potes.
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