Vendredi 22 janvier 2021

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Salut le journal.

Ça fait longtemps que je ne me suis pas confié à toi. Je viens de te retrouver dans une boîte, dans un coin de ma chambre.

Et ouais mon gars, c’est la putain de classe ! Je suis tout seul dans ce superbe appart ! Classe de mes coui… Désolé mon gros, je viens de me ramasser une panse. Oh, zut, gros, t’es déchiré ! Moi aussi, mdr !

Hé journal, aujourd’hui, j’ai aussi retrouvé mon tel entre les coussins du canapé. Je l’ai mis en recharge et tu ne vas pas me croire, l’autre abruti a essayé de m’appeler cinq fois ! Et les filles tout autant. Je leur avais dit que je révisais. Elles me saoulent !

Tu parles, elles vont encore m’engueuler !

Comme il n’arrivait pas à joindre Sacha, Alekseï contacta Sally.

Allô, Sally ! Vous allez bien ? Je vous appelle pour vous dire que j’avais réglé mon histoire de divorce. Il devrait être bientôt prononcé.

Une autre info, demain, je rentre en clinique pour quinze jours afin de suivre un sevrage. Je rentrerai en France deux, trois jours après.

Je vous téléphone aussi pour prendre des nouvelles de Sacha. Vous avez essayé de discuter avec lui depuis ? Il me hait toujours autant ?

Nous avons décidé de lui laisser une quinzaine de jours de répit. D’ailleurs, nous arrivons à échéance. Il nous envoyait des textos les premiers jours et après, il a arrêté. Comme je sais qu’il a tendance à ne pas apprécier les leçons de morale, j’ai laissé couler.

Allez le voir, les filles ! Je sais de quoi il est capable et j’ai peur. Je veux de ses nouvelles avant de rentrer à l’hosto. Je serais incapable de tenir 15 jours, s’il lui arrive quoi que ce soit.

Tu as raison, on ne peut pas lui faire confiance. On va aller le voir, stap !

N’ayant reçu aucune réponse à leurs messages et à leurs appels, Irina et Sally décidèrent de se rendre chez Sacha. La sonnette en bas de l’immeuble et à sa porte n’eurent pas plus de succès. Pourtant, elles entendirent la sonnerie de son portable lorsqu’elles tentèrent une énième fois de le joindre.

Elles rebroussèrent chemin et se rendirent chez le concierge qu’elles forcèrent à les accompagner et à leur ouvrir la porte.

Elles trouvèrent Sacha étendu sur le canapé au milieu d’un capharnaüm innommable.

Bébé, tu pues et pas que l’alcool et la clope ! Et c’est quoi tout ce bordel ? Tu nous fais quoi encore ?

Sacha, tu bois, mais tu te nourris au moins ? T’es de plus en plus maigre ! Je veux bien que tu révises, mais là, tu vas finir aussi à l’hôpital !

Pourquoi aussi ? Qui est à l’hôpital, Irina ? Papy ? Mamie ?

Non, je dis ça comme ça, ne t’inquiète pas !

Bébé, nous te ferons des courses. Nous t’achèterons des plats tout prêts, tu auras juste à les réchauffer au micro-ondes ! Il faut que tu sois en forme pour suivre tes cours. Arêtes l’alcool et la clope, tu es en train de te détruire ! C’est ce que tu cherches ?

Fait pas chier, Sally ! Te prendre pas pour ma mère !

— Sacha, calme-toi. Sally et moi, on s’inquiète vraiment pour toi !

Encore une chose, tu as eu des nouvelles d’Alekseï ?

Nan et je m’en fous ! Ne me parlez plus de lui, OK ? Je vous ai dit que c’était fini !

Bébé, on connaît son histoire et tout n’est pas sa faute ! Il a beaucoup souffert aussi.

Il t’aime et il s’en veut pour ces propos.

Je m’en tape ! Sacha éclata en sanglots. Il était où, pour sa fête d’anniversaire et pour nos fiançailles ? Il était où quand j’ai été battu et violé ? Hein ? Il était où quand j’ai eu besoin de lui ?

Arrêtez de me parler de lui, j’ai des choses plus importantes à penser.

Ne vous inquiétez pas. Demain, je rangerai et j’irai faire des courses !

Vous connaissez le chemin ! Je ne vous retiens pas. J’ai encore du taf !

Irina, qui avait vu clair dans son jeu, déroba discrètement un trousseau de clefs dans un vide-poche à l’entrée.

Tu vois journal, je te l’avais dit qu’elles allaient me prendre la tête. Je n’ai envie de voir personne. Foutez-moi la paix, putain !

Et comment elles sont entrées ? Je n’avais pas fermé la porte ?

Chérie, regarde, j’ai piqué le trousseau de ses parents. C’était écrit dessus, je ne pouvais pas me tromper ! On ne sait jamais, s’il arrive quelque chose.

Tu as vu dans quel état il est ? Il va vraiment mal, Irina… J’ai peur qu’il ne tienne pas jusqu’au retour d’Alekseï.

Après le départ des filles, Sacha se servit quelques whiskys et joua à la console. Il s’endormit une nouvelle fois sur le canapé en pensant à Alekseï.

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