Qui a tué Bobby Smiley ? Widjet, l'étal à légumes et la théries de tous les dangers

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Dick s’alluma une cigarette et se hissa sur le bord de l’étal de légumes. Autour de lui, les vendeuses et manutentionnaires s’activaient pour remettre le supermarché en état. Les bruits de leurs pattes et les claquements secs de leurs mandibules raisonnaient de manière incroyable sous le haut plafond. Le détective se demanda vaguement si les fourmilières étaient aussi bruyantes ou s’il fallait incriminer les matériaux modernes. Puis, secouant la tête pour évacuer cette pensée parasite, il tourna la tête vers le bac d’artichauts primeur.

- Widjet, get out de la, soupira-t-il. J’ai eu une longue journée et j’aimerais aller me coucher. En plus, you are ridicule et tu risques de causer du tord à tout le monde. It’s not easy de se lancer dans la grande distribution, quand on a été créé pour être une espèce mutante meurtrière dans une fiction post apocalyptique, you know. Madame Yessensis et ses filles ont dû travailler dur pour en arriver là. Ce serait quand même dommage de tout gâcher parce qu’un moron a décidé de se servir de leur magasin comme place of suicide. D’ailleurs, ajouta-t-il avec un petit rire sans joie, you can t’estimer heureux qu’elles aient bien voulu me laisser entrer plutôt que de te foutre directement à la porte à coups de pieds in your ass.

Aucune réponse ne vint. Widjet gardait sa grosse tête enfoncée dans les légumes. Dick se passa une main devant les yeux, et repris.

- Honnestly, tu ne crois quand même pas sérieusement qu’une cliente serait assez stupid pour te confondre avec un artichaut normal et te transformer en fond de bouillon une fois rentrée chez elle. I know que l’intellect moyen d’un archétype ne vole pas toujours haut, mais il ne faut pas exagérer.

De nouveau, sa pique resta lettre morte. Dick s’autorisa quelques minutes pour finir sa cigarette et chercher un nouvel angle d’attaque. Il n’en trouva pas.

- Et you, comment s’est passé your day, Dick ? Finit-il par dire en singeant la voix aiguë de Widjet. Oh me, ça a vraiment été an horrible day, se répondit-il immédiatement. J’ai été coincé la moitié de mon temps dans le pire YV show de tout Onceupponatime, pour finalement voir le type que j’étais sensé protéger mourir sous mes yeux. Et pour corser le tout, on n’a pas arrêté the killerLa salle de régie, d’où a été tiré le coup de feu, était vide quand the police sont arrivés. Et fermée from the inside. On a trouvé le fusil sur le sol, une grille d’aération open, et quelques cheveux accrochés dessus. Because of that, la police recherche un individu suffisamment mince pour se glisser dans une gaine de dix centimètres de large et de cinq de haut, et capable de tenir un fusil de chasse de gros calibre. Et moi je pense que c’est bullshit, tout ça.

A l’intérieur de l’étal de légume, un léger bruit de froissement se fit entendre. Dick retint un sourire. Il avait peut-être trouvé une solution à cette situation stupide.

- Mais je suis sorry, Widjet, reprit-il avec une lenteur calculée. Je ne peux pas t’en dire plus. Somebody pourrait nous entendre. .. Tu comprends ? Hell, J’ai promis au vieil IronHelm le secret le plus absolu à ce sujet.

Il laissa passer quelques longues secondes, et reprit, essayant de garder un ton égal :

- And je dois penser à ta sécurité. Si je t’exposais ma théorie, tu serais sûrement en danger. Who knows, le tueur pourrait bien venir s’occuper de ton cas. No, je ne peux pas faire une chose pareille. Ce serait trop dangereux for you.

Les taons de Dick claquèrent bruyamment sur le sol. Il prit le temps d’allumer une nouvelle cigarette et ajouta, peut-être un peu trop fort :

- Now I think about it, je pense que tu es plus en sécurité here, à attendre indéfiniment une poire suffisamment bête pour te confondre avec un véritable légume, que là dehors avec moi. Quand je pense que je pourrais être suffisamment inconséquent pour te raconter quelque chose sur cette affaire, ce qui équivaudrait à signer ton arrêt de mort, honestly, j’ai honte de moi.

Là-dessus, Dick commença à marcher d’un pas lent en direction la sortie de nuit du magasin, tandis qu'un courant d’air intangible faisait s’agiter les pans de son Trench Coat. Et tout en avançant, les pensées se bousculaient dans son crâne. Peut-être en avait-il trop fait ? Le bluff n’était pas vraiment son fort. Ses concepteurs l’avaient préféré doué en remue-méninges et en déduction plutôt que bon joueur de poker. Paraît-il que tout héros a besoin de faiblesses. D’un autre côté, Widjet n’était pas particulièrement subtil, même en prenant en compte le fait qu’il était un artichaut.

Il était juste devant la sortie quand il sentit soudain un mouvement dans son dos. Luttant contre l’envie de rire, Dick tira la porte et s’écarta pour laisser Widjet passer devant lui. Il sortit lui aussi et se retourna sur le pan de métal blindé en train de se refermer. Une seconde, son regard croisa celui de Mme Yessensis qui les observait depuis l’allée centrale. Dans l’espace déclinant entre le cadre et la porte, il lui adressa un clin d’œil. Puis l’issue se referma dans un claquement sec.

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