Introduction

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Mon réveil sonna, mais j’étais réveillé depuis plus d’une heure. J’avais appris seulement la veille que Julien revenait, du coup je n’ai presque pas dormi de la nuit, par peur d’être en retard pour son retour prématuré.

Au même instant, quelqu’un toqua à la porte, c’était Charles, mon beau-père. Il a rencontré ma mère au lycée mais ils se sont rapprochés qu'après la mort de mon père en Afghanistan, il y environ onze ans lors de l’embuscade d’Uzbin. Il leur a fallu une bonne année avant qu’il se passe quelque chose de sérieux, mais peu importe, c’est un gars super et surtout elle est heureuse avec lui. On est hyper proches, c’est lui qui m’a gardé toute mon enfance à cause du travail de ma mère.

— Jean ? je peux entrer ?

— Euh oui, pourquoi tu pourrais pas ?

— On sait jamais, tu aurais ramené une nana pendant la nuit ! dit-il en riant.

— Oh ! Tout de suite, et de toute façon aucune veut de moi !

En réalité, c’est juste parce que moi j’aime les mecs, et un en particulier : Julien. C'est mon meilleur ami, on se connait depuis la maternelle. On a presque toujours été dans la même classe, et on a tellement de bon souvenirs ensemble. Mais depuis trois ans, dès que je le vois mon cœur palpite et une boule se forme au milieu de mon ventre. Il est même le sujet principal de tous mes rêves. Qu’ils soient torrides ou pas. Bref je l’aime.

Personne n’est au courant de ça, même pas Charles à qui je dis tout. C’est dur de faire semblant, encore plus auprès de Julien, mais bon.

—­ Dis pas ça ! Un jour tu trouveras la bonne, mais pour l’instant, lève-toi le petit déjeuner est prêt ! dit-il en repartant.

Je me suis habillé et je suis descendu, et j’ai eu le droit comme chaque matin depuis un mois environs aux expériences culinaire de Charles :

—­ Alors chef, on a quoi ce matin ?

—­ Très bonne question ! Ce matin j’ai testé une nouvelle recette

J’ai déjà peur.

—­ Laquelle ?

—­ Des muffins !

—­ Aaaah

—­ Myrtille, Bacon !

—­ Oh…

—­ Eh tu goûtes et après tu juges !

—­ Ok, mais je dois te rappeler les pancakes jambon épinard ? A force je vais croire que tu veux me tuer.

—­ J’avoue, je suis pas toujours au top, mais là je sens la bonne recette !

—­ Tu dis ça à chaque fois…

—­ Chuut !

Il pose devant moi une assiette recouverte par un saladier pour ne pas dévoiler son « œuvre », fait une sorte un roulement de tambour avec sa bouche et soulève la saladier dévoilant au passage mon « petit déjeuner ».

Devant moi se tiennent fièrement trois muffins desquels ressortent des boules violette svoire noires que je devine être les myrtilles, ainsi que des bouts de viande carrés finement découpés, qui je l'espère sont du bacon.

J’amène doucement cette préparation à mes lèvres et en prends une bouchée, et putain que c’est bon !

Bouchée après bouchée je dévore les trois muffins.

—­ Eh bah je vois que ça t'a plu !

—­ Oui tu refais ça quand tu veux !

—­ Par contre, les deux autres étaient pour ta mère et moi…

—­ Ah…

Je me sentais un peu gêné, mais Charles me rassura rapidement :

—­ Aller t’inquiète pas, j’ai une autre fournée en cours.

—­ D’accord, je serai là pour la réceptionner ! dis-je en rigolant.

—­ Ah ça tu peux rêver, aller ouste !

Je me suis levé, et je suis retourné rapidement dans ma chambre pour me préparer. On a rendez-vous avec Julien, Henri, Roger et Marie à notre « QG » qui est au passage le bar de L’oncle de Julien. Il n'y aura pas Justine sa copine qui n’a pas été prévenue, il a dit qu’il voulait lui faire la surprise de son retour .

Après m’être préparé, je suis descendu au salon voir ma mère pour lui rappeler que je mangeais avec les autres ce midi.

Quand je suis arrivé au salon, je l'ai trouvé assise en train de pleurer, serrant dans ses bras un cadre photo. Charles essayait de l’apaiser, c'est à ce moment-là que, j’ai compris. C’était aujourd’hui. J’ai regardé le calendrier, mes doutes ont été confirmés, nous somme le 18 août, cela fait aujourd’hui onze ans que mon père est mort… Chaque année, ma mère pleure toute la matinée en serrant le cadre photo immortalisant le mariage avec mon père. Charles comprends le malheur de ma mère et la soutient chaque année, je me suis donc dirigé vers elle et l’ai serrée dans mes bras, car oui je n’ai pas beaucoup connu mon père, mais je partage la douleur de ma mère.

J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé Henri :

—­ Allo ?

—­ Ouais Henri ?

—­ Bah oui, tu veux que ce soit qui !

—­ Oui, je suis un peu con parfois.

­—­ Ah ah c’est toi qui le dit, et du coup t’appelles pourquoi.

—­ Ah oui, c’était pour te dire que je pourrais pas venir tout à l’heure…

—­ Ah bon, mais pourquoi ?

—­ On est le 18.

—­ Ah oui c’est vrai, je suis désolé mec.

—­ T’inquiète, on se verra un autre jour !

—­ Oui, et ce jour-là tu l’oublieras pas !

—­ Je l’attends avec impatience, tu me diras comment ça s’est passé.

—­ OK

Quand j’ai raccroché, ma mère et Charles me regardaient bizarrement :

—­ Bah Qu’est-ce qu’il y a ?

—­ Tu peux aller voir tes amis tu sais.

—­ Oui, mais j’ai envie d’être avec toi aujourd’hui.

—­ T’es adorable, allez viens dans mes bras.

Je me suis approché, et nous avons fait un câlin à trois. Plus tard dans la journée, j’ai reçu un appel de la mère de Julien :

—­ Allo Jean ?

—­ Oui, c’est moi.

—­ Ah super, je suis à l’hôpital, Julien s’est fait agresser dans la rue.

—­ QUOI ?! Ça s’est passé quand ?

—­ Tout à l’heure près de chez Justine.

—­ D’accord, je viens dès que je peux, merci de m’avoir prévenu.

­—­ Aucun soucis, tu es son meilleur ami après tout !

J’avais l’impression que le monde s’effondrait autour de moi, Julien, « mon » Julien risquait peut-être de mourir. Je suis donc allé voir ma mère et Charles pour savoir si l’un d’entre eux pouvait m’amener à l’hôpital.

Charles sauta dans ses chaussures, et m’y conduisit. Après dix minutes à nous perdre dans les couloirs, nous avons trouvé la chambre de Julien, sa mère était ravagée. Justine pleurait également, mais ça ressemblait plus à de la comédie…

Mais bref, je me suis approché de Martine la mère de Julien et je l’ai serrée dans mes bras, puis j’ai regardé julien, c’était pas beau à voir : Il était couvert de bleus. Certains endroits de son corps étaient gonflés, j’ai pu voir qu’il avait un bandage au niveau de la hanche et un autre aux côtes :

—­ Il a quoi exactement ? dis-je avec une voix tremblante.

Sa mère leva les yeux et me regarda, elle prit une grande inspiration et me dit avec une voix encore plus tremblante que la mienne :

—­ Il a deux côtes cassées et deux fêlées je crois, ainsi qu’une blessure au couteau à la hanche gauche. Après ce ne sont que des bleus.

—­ Et il risque de …

—­ Non, il ne risque pas de mourir.

—­ D’accord, on sait qui a fait ça ?

—­ Non….

A ce moment Justine se leva et partit d’un pas rapide, quelque chose me dit qu’elle a sa part de responsabilité….

Après une heure dans la chambre de Julien, Charles et moi avons décidé de partir. Nous avons appris qu’il s’était réveillé une heure plus tard.

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