Chapitre VII

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J'ai passé le week-end à travailler sur les photos que nous avions faites avec Julien. Quand j'en ai eu fini, je les ai imprimées sur du papier photo en priant pour qu'il n'y a pas de problème avec l'impression. Quand on voit le prix de ce papier... Puis je les ai mis dans une pochette afin de les montrer à Julien et aux autres lundis. Durant ces deux jours, j'ai été amusé par Charles, qui toujours malade à passé le week-end à rechercher tout ce qu'il fallait pour un accueillir un hamster. Au grand dam de ma mère, bien évidemment.

Lundi matin, après m'être préparé, j'ai pris mon vélo dans le garage, et je suis parti pour une rapide "balade" de dix minutes jusqu'à mon lycée. Arrivé là-bas, j'attache mon vélo dans l'espace prévu à cet effet, et je me dirige vers la cours. Une fois devant celle-ci, je balaye de regard cet endroit à la recherche d'un visage familier dans cette masse noir de lycéen errant sans but dans cette cours froide et déjà sombre pour un mois d'octobre. C'est à la fin de mon passage en revue que je vois un type avec un t-shirt jaune en train de me faire des grands signes, je rejoins donc Henri et le salue. On s'est raconté nos week-ends respectifs, et nous avons rapidement été rejoints par Marie et Roger. Quand on y pense, ils sont souvent ensemble sur leur temps libre ces deux-là. Ils se joignent à notre discussion, et c'est au tour de Julien cinq minutes plus tard de rejoindre. Nous commençons alors à le questionner sur son week-end. Mais celui-ci reste assez vague. "Il était chez Nicolas", c'est tout. Nous n'avons pas poussé notre "interrogatoire" plus loin, et nous avons viré sur des sujets différents. Quelques minutes, plus tard, Nicolas passa la tête baissée en nous faisant juste un petit signe de la main. Je me suis alors tourné vers Julien et lui ai dit :

— Il y a un problème avec Nicolas ?

Roger, Henri, Marie et moi étions pendus aux lèvres de Julien qui semblait chercher une réponse.

— J'sais pas, dit-il, il doit p't'être amener un papier au secrétariat.

— Mouais...

Vu la réaction de Julien, je n'ai pas cherché à creuser plus. Après toutes ces années passées ensemble, je sais que quand il commence à beaucoup mâcher ses mots, c'est un des signes qu'il est mal à l'aise. La discussion a rapidement repris son cours, mais je suis resté assez intrigué par ce qu'il s'était passé. La sonnerie mit fin à mes interrogations, et nous avons chacun rejoins nos classes.

Après la pause méridienne, toujours aucun signe de Nicolas. C'est alors qu'en cours d'anglais, dans lequel Marie est exceptionnellement ma magnifique voisine de table, que j'en profite pour lui en toucher deux mots.

— Marie ?

— Humm ? dit-elle plongée dans sa fiche d'exercices.

— Tu ne trouves pas ça bizarre ce qu'il se passe entre Julien et Nicolas ?

Elle posa son crayon et me regarda avec son air calme, légendaire.

— Ça fait un moment que je l'attendais celle-là.

— Comment ça ?!

— Jean, Jean, Jean... Je te connais.

— Ah ok. Et du coup t'en penses quoi ?

— Il y a dû se passer un truc entre ces deux-là, c'est tout.

— Quel genre de truc ! m'emportais-je à cause d'une légère jalousie.

— Commence pas à croire qu'ils se sont roulé des pelles toute la nuit et que maintenant, ils sont trop gênés pour se regarder en face, car ça remet le fondement même de leur hétérosexualité en doutes, et qu'ils ont peur de développer des sentiments l'un pour l'autre. Même si maintenant que je le dis, Nicolas n'a jamais dit qu'il était hétéro.

— Tu te fous de ma gueule-là !

— Oui totalement, ils ont juste dû se disputer par rapport à un truc sans intérêt. Les mecs quoi.

Elle se replongea ensuite dans son exercice d'Anglais, me laissant seul face à ce qu'elle venait de me dire. La dispute semble bien être la raison de ce froid, mais ma stupide jalousie, et accessoirement Marie, ont su mettre dans ma tête que Nicolas aurait réussi à flirter voir plus avec mon Julien, alors que moi ça fait quatre longues années que je n'ai d'yeux que pour lui. Une retenue que j'ai dû travailler pour pouvoir passer des moments simples avec lui, à l'image de ce vendredi. Le problème est que si je confronte Julien, et que Marie a raison, d'autant plus qu'elle a toujours raison, je risque de dévoiler mes réels sentiments à l'égard de Julien et de le perdre... Je fus sorti de mes pensées par Henri qui me secouait.

— OH JEAN ! Ça a sonné, tu ne vas pas rester dormir ici !

— Oui, oui, j'arrive.

J'ai rangé mes affaires, et j'ai salué les autres avant de me rendre à mon vélo et de rentrer chez moi. Une fois arrivé, je mets mon vélo dans le garage et rentre dans le salon par la porte adjacente à celui-ci. Je suis tombé sur ma mère un verre de rouge en mains encore une fois avec un air exaspérée.

— Euh, un problème ?

— Va voir dans le bureau...

J'ai posé mon sac au pied de l'escalier et me suis dirigé vers le bureau, j'ouvre la porte de celui-ci et tombe sur Charles qui me tournait le dos en train de parler avec une voix toutes niaise.

— Charles, ça va ? m'inquiétais-je 

Il se retourna et me dit :

— Ah ! Jean, tu es là, approche.

Je l'ai rejoint, et me suis arrêté net.

— T'es sérieux ? repris-je.

— Bah oui, je te présente Tic et Tac. Deux magnifiques hamsters du Canada !

Devant moi, se trouvait sur la commode une énorme cage avec deux petits rongeurs, un littéralement dans la gamelle et l'autre, qui je ne sais pas trop, se lavait.

— J'ai passé le week-end à en chercher sur les sites des animaleries du coin, dit-il tout fier.

— Ah, bah, c'est bien. Ça va t'occuper, tu feras gaffe, y en a un qui s'est échappé.

Il regarda immédiatement dans toute la pièce à la rechercher de Tic ou de Tac, même lui ne savait pas lequel correspondait. En réalité, le manquant était juste dans l'espèce de tanière, mais c'est tellement drôle de le voir paniquer. En repassant au salon, j'ai souhaité bonne chance à ma mère et je suis monté dans ma chambre faire mes devoirs. Alors que je faisais un exo de physique, j'ai reçu un message de Julien me demandant si j'avais le résultat des photos. J'avais totalement zappé avec l'histoire de Nicolas. Je lui ai envoyé les photos par message, et il avait l'air ravi. Je ne me suis pas risqué à lui parler de ce froid qu'il y avait, et la discussion s'est terminée d'elle-même. J'ai fini mes devoirs, et me suis installé sur mon lit pour regarder un film.

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