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Ce début d’après-midi commençait pourtant tellement bien. Ça faisait des semaines qu’ils en parlaient de cette fête d’anniversaire. Tout les jeunes du villages y étaient invités et l’effervescence montait à mesure que LE jour approchait. Ils avaient tous mis du cœur à l’ouvrage pour décorer la grange qui faisait office de salle des fêtes, réunir suffisamment de boissons, bonbons et gâteaux pour nourrir l'équivalent du village en sucrerie pour les deux jours à venir.

Ils profitaient tous ensemble des festivités attendant les retardataires en discutant, riant, chantant... Marc aimait ces ambiances et ce qu’il aimait encore plus, c’était de pouvoir les partager avec ses frères. Pierre, sa copie conforme, était à ses côtés quand une odeur de fumée lui parvint. On dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu mais le feu peut revêtir plusieurs formes. Il peut être chaleureux dans la cheminée ou bien convivial pour un barbecue. Mais ce feu, Marc le sentait, n’annonçait rien de bon.

Son regard, c’était rapidement posé sur son jumeau. Même s’il ne l’admettrait jamais devant lui, un simple coup d’oeil vers son frère le rassurait toujours et ce depuis leur plus tendre enfance. Il avait alors concentré tous ses sens pour comprendre d’où venait ce feu. Il avait entendu la voix de son frère posée et sans appel demander le calme. Les sons de la fête s’était alors tus et ceux plus éloignés c’étaient fait plus distincts à ses oreilles. Il huma l’air, capta la direction du vent puis comprit. Cette fumée venant de l’océan. Il y avait quelque chose qui brûlait en mer et ce quelque chose n'était pas du bois pour le barbecue.

Il regarda alors autour de lui. Les visages qui l’entouraient attendaient de lui des réponses. Presque suppliant, ils attendaient qu’il dise quelque chose. Marc se sentit pris de vertige. Les responsabilités lui faisaient peur mais depuis que ses sens s’étaient éveillés à l’âge de sept ans, les personnes l’entourant attendaient inconsciemment beaucoup de lui. Il sentit la pression grandir en lui prête à le submerger. Alors, il se tourna vers la seule personne qui n’attendait rien de lui : Pierre, son jumeau, son modèle, son rocher dans la tempête.

Son frère était là face à lui calme, serein. Quand ils étaient enfants et que les sens de Marc était hors de contrôle, Pierre pouvait attendre des jours près de lui. Patiemment, il attendait que l’orage passe jusqu'à ce que Marc puisse à nouveau s'ouvrir vers l'extérieur. Ils avaient par la suite constaté qu'un simple contact physique entre eux calmait les crises d'hypersensibilité sensorielle, son environnement devenait alors moins agressif.

Marc fut tenté de prendre la main de son frère pour se calmer mais il n’était plus un enfant alors il inspira doucement et calqua son attitude sur celle de son jumeau. Il se tourna alors vers les autres. Il aperçu son petit frère Baptiste dans la foule qui observait ses aînés. Il était venu seul à la fête. Marc se fit la réflexion que la petite amie de son jeune frère, Camille, allait probablement les rejoindre plus tard. Elle allait souvent aidé père en mer.

Les idées de Marc se rassemblèrent et ce qui était alors qu’une vague hypothèse se mua en un horrible pressentiment. Quelque chose brûlait en mer, probablement un bateau d’après l’odeur d’acier chaud présent dans la fumée. Le village vivait essentiellement de la mer et plusieurs embarcation étaient encore au large et parmi elle, celle de Hervé le père de Camille.

Marc donna alors des directives pour monter rapidement un équipage pour trouver la source de l’incendie et pria intérieurement très très fort pour que son hypothèse soit fausse.

Quand il monta à bord de leur embarcation, Marc croisa les regards résolus de ses compagnons de fortune. Il avait lui même composé cette équipe mais avait-il fait les bons choix ? Lui-même n'avait pas vraiment le choix que d'être à bord. La présence de Pierre était une évidence tout comme l'était celle de son père, le capitaine du bateau et Bernard leur vétéran des soldats du feu. La seule personne qu'il n'avait pas d'emblée pas choisit mais qui réflexion faite serait sûrement d'une grande aide était Anastasia, la fille de Bernard et également la meilleure amie de Baptiste.

Elle l'avait interpellé avant qu'il ne monte à bord : "J'ignore pourquoi tu n'as pas choisi Baptiste ! Mais moi, il est hors de question que je reste à quai ! Tu sais comme moi que je peux être utile !" Sa motivation était si intense que Marc avait cru voir des flammes dansées dans ses yeux et n'avait pas pu refusé. Après tout, c'était vrai : elle pouvait leur être d'une grande aide.

Naviguer à l'odeur n'était pas chose aisée, il fallait prendre en considération le sens du vent quand celui-ci ne décidait pas de tout bonnement faire disparaître la piste. Marc avait conscience de faire un bien piètre navigateur dans ces conditions, mais son capitaine, Edouard, était patient et comme il le disait bien souvent c'est en tâtonnant que l'on réussit. Alors, ils avançaient à taton au grès des vents et des vagues. Quand l'odeur devint suffisamment forte pour ne plus pouvoir être perdu, Marc su qu'ils étaient arrivés à leur terrible destination.

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