Chapitre 72 : Le meilleur moment

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Le soleil se levait au-delà du mur blanc et ses premiers rayons filtraient à travers la bulle de la salle de commande. 

Le bout de la falaise qui cachait sa destination était trop proche de la trajectoire de l’arche, alors Xhilna serra les mains sur la barre de tribord et força sur ses jambes et ses bras pour la tourner vers la gauche. Elle retourna à la hâte sur la barre du milieu et effectua le même mouvement. 

Ainsi, l’estuaire de Tabantz s’ouvrit de nouveau sur la trajectoire de la Berosswald. Seule pilote à bord, elle usait de ses forces pour contrôler tous les mécanismes, le travail de trois personnes. Quoiqu’il en soit, tout s’assemblait pour que l’arche gigantesque fasse une arrivée fracassante aux portes de la cité.

 « Xhilna Der ZFrazim, holaï !! », hurla la voix d’un Avazen. 

 Elle comptait tout emporter sur son passage.

Les gardes continuaient de cogner brutalement aux portes, mais la guerrière ne daignait même pas se retourner. Sans l’équipement adapté et en sous-effectif, les quelques imbéciles qui tentaient de la stopper ne l’emporteraient jamais. « Si c’est comme ça, j’ai un cadeau d’adieu pour toi, moi aussi », vociféra-t-elle en souvenir des derniers mots de son protégé. Elle fixa d’un regard noir l’angle conique au rebord de la bulle, marquant les contours de la tête de proue qui bifurquait lentement à tribord.

***

 – Gojïn, qu’est-ce que tu vois ?

 – Y a des images de Tabantz en pagaille, j’hallucine ! C’est quoi ces tableaux ? Comment ils arrivent à reproduire aussi bien les...

 – Deön m’a dit que ça s’appelle des écrans et que ça permet de recevoir des images grâce à un autre artefact, coupa Lonka. Mais est-ce que tu vois la même chose que moi ?!

 – Tu parles des dizaines et des dizaines de chars avazen qui remontent la ville ? 

 Lonka se tut, témoin des mêmes images de désolation. Grâce aux mouvements de ses mains, elle pouvait déplacer la cible sur ce large écran verdâtre qui recouvrait l’intérieur de sa lunette. Ces traits blancs mouvant tels des serpents formaient un cercle au centre de sa vision. Il aiguisait son instinct à chaque fois qu’un char ou un amas de barbares passait sur l’objectif. Cependant, après avoir usé de toutes tentatives avec ses doigts ou son cerveau, elle n’avait aucune idée de comment faire pour tirer. « Oui, bon bah... c’est ça que je vois aussi... », conclut Gojïn.

 – Je n’arrive pas à tirer ! Ça m’énerve je n’arrive pas à tirer !!

 – Crie pas ! Je pense que c’est normal ! On a réussi à activer l’intérieur de l’obusier grâce à ton... Comment t’appelle ça sérieusement ? 

 – Mais de quoi tu parles ?!

 – On a réussi à activer l’intérieur de l’obusier grâce à ton “pouvoir”, mais pour le système de tir ce n’est pas de notre ressort ! répliqua Gojïn.

 Lonka sentait ses doigts trembler. 

 – C’est à la capitaine Morgän ou quelqu’un de sa troupe de réactiver les défenses de l’île...hum enfin, du Navire-Monde. Je pense qu’il s’agit d’un système d’autorisation et on ne pourra rien faire tant qu’ils n’ont pas réussi à... « nous autoriser à le faire ».

 – Irina... elle va réussir, hein ?

 – Attends ! Y a des images d’ici qui viennent de s’afficher sur d’autres écrans ! Attends mais c’est le gars aux nattes rouges et le tireur aux yeux bridés ! Ils ont l’air d’avoir pris cher, mais...

 – Mais quoi ?!

 – Bordel... Ces grands bâtards !!

 – Gojïn ?!

 – Ils tiennent un bras !! – Le cœur de Lonka loupa un battement – C’est sûrement celui de Deön ! Ils sont quatre à s’avancer et... Ah bordel de glazon l’image s’affiche plus !!

 Lonka entendait le milicien frapper énergiquement les écrans aux parois. Elle était paralysée par la peur et son objectif se défragmentait à mesure que sa tension grimpait. 

 – Dès qu’Irina achève sa mission, tu les canardes tous ! 

De tout le périple, Lonka n’avait jamais entendu Gojïn s’emporter à ce point. 

 – D’a...d’accord. 

 Les larmes montaient ; des larmes de rage. Elle le comprit lorsqu’une nappe d’hémoglobine couvrit son champ de vision. L’image redevenue stable étincelait à ses yeux. Sa nuque la démangeait.

 – Au fait, tu vises quoi ?

 – Les chars ! Je vais les faire sauter un par un !

 – Mais non !! Vise les arches !!

***

 Malgré la douleur, elle continuait d’avancer. Sa vision devenait floue et ses jambes ne se mouvaient pas comme elle le souhaitait, mais ce n’était pas suffisant pour l’arrêter.

 Irina n’était qu’à quelques pas de son objectif, descendant les marches en colimaçon qui menaient à la base de contrôle. 

Elle s’était défaite des trois barbares sanguinaires, non sans blessures supplémentaires : une large entaille la défigurait au niveau d’une joue et elle n’avait pu éviter une estocade à l’épaule. Sa clavicule avait arrêté la lame avant qu’elle n’atteigne son cou.

 Elle boitait et perdait du sang, mais la lumière au détour des marches lui fit oublier son infortune. 

Elle avait récupéré deux glaives sur la dépouille de ses assaillants (sa lankoroi était restée plantée dans l’un d’entre eux) et serra fort leur garde lorsqu’elle aperçut le dos d’un Avazen. Le sbire protégeait les arrières de son maître qui déambulait dans le cockpit chargé d’écrans et de cryptos. Heureusement, en plus de mal faire son travail, il n’avait pas entendu la menace se rapprocher.

 Irina en profita pour jeter un œil au décor : les murs de la salle étaient nacrés de blanc, d’or et de rouge sombre, à l’image des autres pièces du District, mais par leurs aspects et leur alliage chimériques, tous les artefacts présents ressemblaient à ce qu’elle avait pu voir dans le berceau. 

Une petite vitre rectangulaire à l’autre bout de la pièce permettait d’apprécier le panorama de la baie de Tabantz, obstrué par l’imposante forteresse flottante et le trimaran géant.

La capitaine Morgän remarqua que le chef barbare, aussi peu vigilant que son officier, tournait autour d’un socle muni d’écrans plus grands, de dizaines de boutons et de cryptos. Il se questionnait sur son utilité. C’est sûrement ça ! pensa-t-elle.

 Elle fit un pas de plus, qui retomba lourdement sur le sol sans qu’elle ne puisse le contrôler. Le sbire se retourna aussitôt. « Er Svati’… », avant qu’il n’ait le temps de dire plus, la milicienne trancha sa gorge d’un coup de glaive. Il tomba dans une gerbe de sang, sous le regard surpris et effaré du stratège avazen. 

 – Qui… Qui tu es ? demanda-t-il, le regard exorbité.

 – Ne t’en fais pas, ça ne va pas durer longtemps.

 Irina fixa cet envahisseur, de taille et de corpulence moyenne, qui sortait ses armes avec vigilance. D’allure soignée, les affres du combat ne marquaient ni son visage lisse ni sa combinaison faite d’un pantalon de cuir noir associé à une toge aux couleurs chaudes. Pourtant, il brandissait ses deux longs sabres dont la courbure était finement aiguisée. Il devait être plus agile que fort, ce qui était loin d’être un défaut. 

 À sa surprise, il débuta les hostilités en se ruant sur elle. Irina se mit aussitôt en garde et para la succession de coups qu’il enchaîna dans un tourbillon de vrilles. Il gueula tel un sligre enragé et acculé. Elle ne savait pas si c’était pour se donner du courage ou intimider, mais Irina voyait clair dans ses mouvements. Elle riposta du tranchant de son glaive, le faisant glisser le long de sa prise inversée jusqu’à lacérer son bras. 

 Le chef barbare se recula et se posta de l’autre côté du socle. 

Il sonda son adversaire en reprenant son souffle puis observa avec horreur et dégoût sa blessure : le sang sortait plus rapidement lorsqu’il serrait la poignée de son cimeterre. « Lorsqu’on a l’habitude, ça fait plus si mal », exposa Irina, un sourire en coin. 

La capitaine s’avança, mais à sa surprise, le chef barbare chargea une nouvelle fois, criant de plus belle.

 Ses coups devinrent plus puissants à mesure que sa rage grandissait. Irina parait encore et encore, mais ne voyait plus d’ouverture.

 Elle recula à son tour. Sa garde faiblissait à mesure que l’Avazen prenait en confiance. Ses yeux injectés de sang exposaient une haine impitoyable. Irina glissa sur l’hémoglobine qui se répandait au sol et trébucha sur le cadavre du sbire. Déchaîné, le stratège la suivit dans sa chute, brandissant ses cimeterres tels des crocs. Elle usa d’un dernier réflexe pour dévier sa trajectoire, lâchant ses glaives des mains sous la force du coup. 

Ils percutèrent le sol avec fracas.

 Elle sentit son souffle se couper. Sous le choc, une flèche venait de remonter dans sa plaie, pointant plus haut encore au-delà de sa poitrine.  L’hémorragie repartit de plus belle.

Pendant ce temps, l’Avazen pataugeait dans les fluides de son officier. Ses genoux glissèrent par deux fois au moment de reprendre appui.

 Irina réfléchissait.

 L’espace d’un instant, tout sembla silencieux et figé autour d’elle. Une lumière blanche et vive s’incrustait sur les bords de sa vision. Non, pas maintenant, non ! Elle entendit l’Avazen, se débattant en s’enlisant dans le sang, refouler ses glaives hors de sa portée. Au même moment, elle venait de choisir sa solution.

 Elle poussa un hurlement du fond de ses entrailles en agrippant la flèche. À mesure qu’elle la retirait, elle sentait la douleur puis le vide dans sa cage thoracique. Elle cria encore plus fort et tourna ses yeux emplis de rage vers son adversaire. Il lui rendit un regard pétrifié.

 De toutes ses forces, elle sortit la flèche de son sein et poignarda de sa pointe le cou du stratège. 

Sans émettre un cri, ce dernier agrippa la tige de la flèche et appuya sur la plaie. Il se dégagea de l’emprise d’Irina en la repoussant de ses pieds.

 La capitaine Morgän regarda son adversaire s’éloigner en rampant. 

Pendant un long moment, ils se regardèrent, agonisant.

Après un dernier râle d’agonie, il s’immobilisa, définitivement.

 Elle se sentait suffoquer de son propre sang. Encore un effort… se dit-elle en reprenant appuie. 

Pressée par la situation extérieure et l’arrivée imminente des barbares lancés sur les traces de leur défunt commandant, chaque mouvement lui paraissait pourtant de plus en plus lent.

 Finalement, elle posa une main sur le socle et frappa de l’autre le plus gros des interrupteurs. 

Un son rauque fit vibrer les murs de la pièce. « Svatalo y stotalo, wilt acta’no ?[1] », une voix féminine, étrangement inhumaine, se diffusa à travers les cryptoradios. 

Soudain, une image irréaliste apparut sous ses yeux. 

Elle reconnut d’abord le Mäasuhän, puis les montagnes d’Uvulèn : c’était une carte miniature de Suän Or, suspendue dans les airs depuis le centre du socle. Ce qu’elle y vit raviva sa flamme : l’île était en effet à l’intérieur d’une immense coque de bateau. Plus ronde qu’ovale, elle pouvait même y observer ce qui ressemblait à une quille et son leste (Si l’échelle était exacte, la structure devait être aussi grande que deux montagnes mises bout à bout). « C’est fabuleux… », ses faibles mots échappèrent à sa bouche. 

Ils y avaient d’immenses câbles sous la terre, reliant plusieurs grandes cités entre elles. Ses câbles s’entremêlant tous au sommet de la quille débouchaient sous les Grandes Tiges, les obusiers ou encore les Districts de chaque capitale. Irina comprit que ses parents avaient menti : elle et les siens n’avaient rien construit ; tout avait été bâti bien avant, par des individus au savoir bien plus grand. 

Allez… encore un effort… s’encouragea-t-elle.

***

C’était la dernière pièce où il pouvait se cacher. Plongé dans l’obscurité, Deön comprit en tâtonnant que ce n’était toutefois pas une pièce comme les autres. 

Il en déduisit tout d’abord qu’elle avait la forme d’un long tube. 

Un fin rayon de lumière, venu de la fente verticale d’un imposant portail, laissait présager de la profondeur du lieu.

Il s’était logé dans un petit renfoncement, au fond du tunnel, derrière ce qui semblait être une imposante machine au contour circulaire et incrustée dans le mur. Malgré quelques doutes persistants, il imaginait ce que cela représentait : sa dernière chance. Bordel… Irina dépêche-toi !! enrageait-il intérieurement, essoufflé et exténué comme il ne l’avait plus été depuis longtemps. 

Il n’arrivait pas à faire passer la douleur. La sensation du vide à la place de son avant-bras droit était encore plus insupportable. Son corps bouillait d’une colère indicible qui remuait ses entrailles. 

Ses tympans vibrèrent aux bruits de pas. Il les entendit s’avancer lentement, aux aguets, déterminés à achever leur traque. 

Leurs ombres passèrent à travers la strie de lumière. « Dis-moi Deön, que fait un sligre lorsqu’il est blessé ? », de sa distance, il entendit la voix grave de Kalah résonner dans un écho. L’Oiseau du tonnerre se redressa tant bien que mal et sortit de sa cachette. 

S’ils ne pouvaient toujours pas le voir, lui pouvait observer leurs silhouettes se mouvoir dans la pénombre alors qu’ils s’approchaient du halo. La moitié du visage de Kalah resta dans le rayon du jour. Son œil noir, engoncé sous son large front, exprimait à lui seul la perfidie de l’être humain. Son sourire glaçait le sang. 

– Je pense qu’il commence à comprendre, dit la voix calme du Deikh Shrïn Nemara.

Il était le plus difficile à repérer de la troupe, mais en se fiant à son oreille, Deön remarqua qu’il était aussi le plus proche.

– Quand un sligre est blessé, il fuit, rétorqua-t-il finalement, laissant ses adversaires apprécier un instant cet aveu de faiblesse.  Mais quand un sligre est sûr de ne plus pouvoir s’enfuir, c’est là où il est le plus dangereux.

– Ce qui me parait logique, ricana Kalah. Cependant, je pense qu’un sligre en confiance sur quatre pattes reste plus embêtant qu’un animal désespéré sur trois pattes.

Kalah leva le bras tronqué de Deön dans le rayon de lumière. À la vue de son membre perdu, le Kriizmarion sentit la haine l’écœurer. 

Au même moment, un bruit rauque s’éleva. Alors que Kalah (et certainement ses alliés restés dans les ténèbres) troqua son sourire narquois contre une mine d’incompréhension, des radiances de mauves et de violets apparurent çà et là.

Bravo Irina, tu viens de sauver Tabantz ! Deön ne s’était jamais senti aussi soulagé. 

Les détails de la pièce se dessinèrent lorsque les effluves d’énergie griffèrent le tube de leur éclat. « Mais c’est… », commença Kalah. « On dirait Aizen-Encor… », conclut Shrïn. 

Enfin, le rayon du jour s’écarta : le portail s’ouvrit sur le panorama de Tabantz. Le son des percussions était de plus en plus puissant, les arrangements de notes et d’instruments aussi.  « Non, je ne suis pas désespéré. Au contraire, je suis heureux que vous soyez tous réunis pour assister au meilleur moment. », exulta le Kriizmarion. 

Alignés à mi-chemin entre l’ouverture du tunnel et sa planque, les Avazen se retournèrent vers lui. Dans son plus simple appareil, Deön se dressa fièrement face à eux, le halo du soleil éclairant sa mine triomphante, alors qu’il se tenait piteusement, de son seul bras valide, à une énorme turbine.

Devançant ses trois camarades, Shrïn décida de se reculer, comme pris d’un instinct d’alerte. Le maître-éclaireur se jeta sur la porte d’accès, mais cette dernière se referma vigoureusement sous ses yeux. Une suite de cliquetis accompagna le verrouillage de la pièce.

Le deuxième sbire courut vers l’ouverture du tunnel et manqua de trébucher à son rebord, pris d’un vertige soudain : en dessous, c’était le vide ; les toits de bâtiments bordant le canon devaient se trouver à soixante pieds. « Val’el gozbumkor ![2] », cria-t-il, effaré.

Le tube se mit à vibrer, puis toute la structure vira et s’inclina avec force et vigueur. « Clemèn !! », alors que Shrïn et les autres s’étalèrent sur la paroi à leurs pieds, le Deikh vit la force centrifuge propulser le sbire en dehors du canon. Son hurlement de terreur s’effaça rapidement dans la chute. 

Seul Deön parvint à rester debout malgré la violence du mouvement. 

Reprenant ses esprits autant que son équilibre, Kalah se tourna vers la mire : l’Urobosswald était en plein centre. 

– Oh, je comprends maintenant, dit le Meid’Larj Kalhazer, plus échaudé.

– Tant mieux, je m’époumone bien trop à donner des explications à tout le monde ici ! rétorqua Deön. 

– Tu as perdu ! éructa Shrïn en se relevant à son tour. Ta vaine tentative de nous faire croire l’inverse ne marchera pas. Être un ange ne te sauvera pas.

– Mais bordel arrêtez avec ça, je ne suis pas un ange ! – Les Avazen tiquèrent – Le seul ange que vous auriez pu poursuivre ici vient de décimer votre jolie croisade et votre obsidienne modifiée n’aurait rien pu faire contre lui. – Shrïn et Kalah échangèrent un regard dubitatif – Vous ne semblez vraiment pas comprendre en fait, je suis déçu… – Un bruit de moteur en phase de chauffe s’intensifiait – Ce que vous appelez un ange, vos radars ne pourraient pas le repérer, car son aura n’a rien à voir avec “un petit point rouge” ; ce que vous appelez un ange, aucun humain ni même aucun humarion ne peut le vaincre. Ce sont des êtres qui font danser le globe dans la paume de leur main et vous, aussi intrépides que vous pensez l’être, vous n’êtes que des figurants.

Une onde rougeoyante apparut au centre de la turbine. Les frictions du moteur s'accrurent. Kalah et Shrïn s’avancèrent d’un même pas vers leur ennemi.

– Toutefois, je dois vous remercier, continua-t-il sur un ton plus jovial. Grâce à vous, je me rappelle qu’avant d’être Kriizmarion, j’étais faible et pathétique. Je vais reprendre le travail et un jour, moi aussi je deviendrai un “ange”.

Le Jugger fit jaillir des étincelles du bout de ses doigts. La chaleur se diffusa rapidement dans la structure. En quelques instants seulement, le parterre organique était devenu brûlant. « Raaaaaaaaah !! », accompagnant leur colère de cris de rage, Kalah et Shrïn se mirent à courir vers Deön, roggarhammer au poignet, paire de sabres en avant. 

Le maître-éclaireur préféra s’enfuir en sens inverse et, sans l’once d’une réflexion, se jeta dans le vide. « Encore une fois, merci », conclut Deön dans un sourire.

L’onde rouge se propagea avant de devenir une vague de lumière lactescente. Le bruit de chauffe se mua en chaîne de détonations. À toi de jouer, Lonka, pensa-t-il avant de fermer les yeux, voyant les deux chefs barbares bondir vers lui, prêts à le pourfendre.

***

L’obusier au centre de la haute ville fut ainsi le premier à riposter par un tir destructeur. Son laser immolant, chargé du pouvoir du tonnerre, pulvérisa le sommet de l’arche-forteresse avant de pourfendre le rideau maritime. 

Un champignon d’eau, de fumée et de brume se forma au centre de l’estuaire, délivrant ses vagues scélérates en direction du port.

[1] Traduction Dikkèn - Svatalo y stotalo, wilt acta’no ? : Bonjour (bonjour madame et/ou monsieur), que dois-je faire ?

[2] Traduction Dikkèn - Val’el gozbumkor ! : C’est l’intérieur du canon (le canon) !

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