Vengeance

3 minutes de lecture

Ce que disait Marsh, je n'en avais rien à foutre. Ce truc, c'était mon affaire, pas la sienne.

Quand il est revenu dans la voiture, qu'il m'a dit qu'il avait trouvé Mike et qu'on allait s'en occuper ensemble, proprement, je l'ai laissé parler. En acquiesçant.

On est rentré à la pension, j'ai discrètement écrasé deux cachets antidouleurs dans un café et je lui ai tendu. Il ne s'est pas méfié et il l'a bu. Peut-être qu'il n'aurait pas dû.

Il s'est rapidement endormi, j'ai pris dans sa poche les clés du Mitshu, je l'ai regardé une dernière fois en fermant la porte.

Je suis passée au drugstore, j'ai acheté une perruque, du maquillage, des accessoires, une robe courte que je n'aurais jamais portée avant. J’ai réservé une chambre dans un motel et je me suis changée. Dans le miroir, j’ai vu une autre qui avait des Yeux Noirs.

En rodant dans les allées du magasin où bossait Mike, je l'ai vite aperçu, il était facile à identifier avec son énorme cocard.

Voir son blouson TAK m'a ramené direct à l'agression d'hier. J'ai senti la rage monter et mon passé réapparaitre.

Ma cible était identifiée, il fallait juste l’accrocher. Je savais faire ça par cœur, ce n'était pas la première fois, c'était mon ancien job.

J'ai fait semblant de m'intéresser au matériel de pêche, et il s'est pointé en frétillant. Ce ne devait pas lui arriver souvent d'avoir une Frenchie en minijupe, toute prête à l'écouter et qui lui souriait. Je lui ai fait du gringue, j'ai minaudé, joué les allumeuses et ce connard, il a plongé. Ses yeux dégoulinaient de sexe.

Je lui ai proposé de prendre un verre, évidemment, il a accepté.

Dans le bar, j'ai continué à jouer mon rôle, il en bavait jusque par terre. Après quelques verres, ça a été du gâteau de l'emmener jusqu'au motel. Arrivé dans la chambre, il se frottait contre moi, ce pourceau. Je lui ai fait miroiter une nuit de dingue avec tout ce qu’il voulait.

Je me dégoûtais mais c'était obligatoire d'en passer par-là pour me venger et protéger Marsh. Je ne le laisserais pas aller en taule pour m’aider. Je crois que c’est à ce moment que j’ai compris que je ne pourrais plus vivre sans lui.

Mike était tellement excité qu’il devenait difficile à gérer. Pour le calmer, je lui ai proposé de l'attacher, il n’avait jamais essayé, les yeux lui sont sortis de la tête. Saloperie de type. Saloperie de boulot.

Une fois ficelé comme un rôti, pieds et mains ligotés aux montants du lit, je me suis campée en face de lui. J'ai retiré ma perruque, effacé mon maquillage d'un revers de la main et quand il m'a reconnue, son désir s’est transformé en peur, en terreur brute.

Je lui ai dit que j'allais le tuer mais que je prendrai mon temps. Que j'étais seule contre lui et que hier, ils étaient trois contre moi. Et que, pas de pot, ce serait lui qui allait trinquer pour les autres. Mais avant, je voulais qu'il me raconte ce que j'avais entendu, ce meurtre d'une femme qui les faisait tant rire près du lac.

Il a tout déballé, les noms de ses comparses, les circonstances, le nom de la victime, j'ai tout enregistré. Pauvre fille…Elle était partie pêcher toute seule, il l’avait repérée dans la boutique quand elle achetait des appâts, il lui avait indiqué un bon coin poissonneux. Ils se sont pointés, l’ont chopée, violée et tuée. Il m’a même indiqué où il l’avait enterrée. Les salopards.

Alors, je l'ai cogné. Fort. Longtemps. Je n’avais rien oublié de mes anciens réflexes. J'allais l'achever quand l'image de Marsh m'a traversée l'esprit.

Je ne pouvais pas. Je n'étais plus celle-là. Je n'étais plus une tueuse Ma vie était ailleurs maintenant, dans les bras d'un grand gars avec un coyote à mes côtés.

Je lui ai laissé la vie sauve et c'est à Marsh et Billy qu'il le devait.

Je suis restée toute la nuit à le surveiller, il faisait dans son froc de trouille. Je me suis demandée souvent si j'irai au bout de la promesse que je venais de me faire.

Au petit matin, j'ai appelé Marsh. Il était mort d'inquiétude, je lui ai dit que ça allait et qu'il fallait qu'il vienne me retrouver.

On a chargé Mike dans la bagnole, et on est parti, direction le bureau du shérif. Billy a montré les dents et a grogné et le mec s'est refait dessus.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Patricia Novi ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0