La genèse ... peut-être

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Son quotidien a récemment changé. Une nouvelle routine s’installe le TGV, les écouteurs ont remplacé la voiture et sa radio. On est jeudi, elle rentre au domicile familial pour le week-end. Il fait beau et comme à son accoutumée, elle s’installe côté fenêtre, sort son ordinateur et garde ses écouteurs, pour commencer à travailler sur un de ses dossiers en triant quelques données sur un tableau Excel. Elle a oublié son filtre anti-espion, ce double écran empêchant le voisinage de lire son écran d’ordinateur portable. Elle va être vigilante car le TGV reste une des plus grandes sources d’informations quotidiennes si on cherche les bonnes informations.

Quelqu’un s’assoit près d’elle, mais elle est déjà dans son univers professionnel et musical et comme à son habitude ne se préoccupe pas du voisinage, car en tant que femme voyager en première classe avec que des homologues cadres et masculins de surcroît relève parfois du parcours du combattant. Ce machisme ambiant face à une nana en pantalon moulant basket est détestable. Alors qu’elle est cadre et gagne peut-être plus qu’eux mais ça ne se lit pas sur sa façon d’être.

Objectif du trajet retour : finir ce dossier avant arrivée à destination : deux trois graphiques à ajouter dans la présentation PowerPoint finale.

Les graphiques sont prêts à être insérés dans la présentation. Hop, deux trois clics et c’est fini. C’est juste à ce moment là que son voisin lui touche le bras ... d’une délicatesse inouïe voire surprenante.

Elle le regarde et croise des yeux d’un bleu translucide, des yeux desquels elle ne parvient pas à décrocher ses propres yeux. Elle est comme médusée, envoûtée par ce regard intense, puissant, évocateur ... il lui faut un certain temps pour réaliser que les lèvres du voisin bougent mais que ses écouteurs empêchent t’entendre le moindre son ...

Le voisin s’excuse et l’informe qu’il connaît là où elle travaille car il en est client. De longs échanges sur ce sujet s’en suivent mais chaque parole que tu prononces elle semble les boire tout comme tu bois les siennes. Vos yeux ne se décollent pas non plus.

Le trajet file à grande vitesse. L’annonce du chef de bord, à proximité de la gare d’arrivée, est annonciatrice de la fin du voyage et de cet échange surréaliste.

Tu prends l’initiative de lui donner ton numéro « ça peut paraître très déplacé et mal venu mais j’ai une véritable envie de vous revoir donc si vous aussi, je vous laisse mon numéro! ».

Sa seule réponse à cette tirade est de s’approcher de toi et tendre ses lèvres, avant de réaliser où vous êtes et que non la bienséance vous empêche de vous embrasser ici.

Le TGV stoppe : vous êtes donc prêts à descendre mais vous attendez que le wagon se vide pour échanger ce premier long et interminable baiser qui n’a jamais été aussi fort aussi fougueux aussi passionné.

Un contrôleur vous demande de sortir. À quai, vos visages rougis par la situation comme par l’excitation grandissante de vos corps entiers, vous vous apprêtez à poursuivre tellement l’envie est immense.

Quand tout à coup, tu entends un « Maman » qui la fait se métamorphoser sur place.

Tu comprends la situation et t’éloignes. Tu as envie de l’observer partir en famille loin de toi.

Qui est cette femme si particulière ?

Elle a ton numéro, t’appellera-t-elle ?

Est-ce ça un coup de foudre ?

Rêve ou réalité ? Réalité ou fantasme ? À faire ou à refaire ?

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