22 – 2 Tu as vidé mon cœur et créé un pique

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Mais bien sûr, quand elle put se relever, il était parti. Et tous les autres aussi. Il ne restait de son équipe que les plus gravement atteints, comme elle. Il avait réussi à l’isoler.

Elle laissa les jours passer, attendant le moment où on viendrait lui annoncer sa libération. Pas qu’elle ait d’autres choix. Si jamais on la surprenait dans le grand hall, près des véhicules, on avait la fâcheuse tendance à lui demander un coup de main ou si elle était tentée par une partie de tel ou tel jeu. Et sur les engins, bien sûr, aucune clé, toutes bien rangées dans une armoire elle aussi fermée à clé. L’ouvrir, détruire cette serrure, avec ses mains, chose facile, mais…

Moi et mes inhibitions…

Pas que l’immense porte renforcée du bunker soit fermée. Au contraire. Cela faisait quelque temps que l’existence des lieux n’avait plus à être caché du voisinage. Mais les premières semaines, évident dans son état qu’il était hors de question de se lancer sur le chemin du retour au village à pied. Et puis… Partir sans son arme ? Elle avait toujours sa ceinture, ses deux couteaux de chasse et deux pistolets chargés bien en place, ainsi que son gilet, retrouvé et réparé. Et ironie de l’histoire, la communauté cachait aussi dans son sein une réserve d’armes. Et pas des moindres. Mais.

Elle se fit une raison, dut ronger son frein durant les semaines de son rétablissement. Chaque fois une question de choix, comme toujours. Prendre les calmants ou non. Voler les clés ou non. Partir ou non. Les choix, tous ces instants qui régissent et tracent le chemin de nos vies.

Elle en profita pour se reposer. Tout ce qu’elle trouvait à faire, d’ailleurs. Elle préféra limiter les rencontres. Par dépit ou par colère, ou parce que tellement habituée au rythme des missions, ne souhaitant plus, ne se voyant plus faire autre chose, soit elle restait de longues heures dehors, toujours au même endroit, un petit promontoire avec vue plongeante sur le paysage, soit elle se réfugiait dans le silence compact de sa chambre, des heures dans le cocon de son lit, se laissait emporter dans une sombre léthargie.

Lorsque la bonne nouvelle arriva, elle était plus que rétablie. Au moment où la porte s’ouvrit, elle n’avait pas terminé de se préparer. Elle allait mettre son pendentif. Elle s’attendait à ce que ce soit Erwan ou Yahel qui viennent la chercher. Mais non. C’était lui. Il était venu en personne.

Elle ne lui laissa pas le temps.

— Où l’as-tu mis ?

— Mmh. À ce que je vois, tu n’as pas changé d’avis. Tu veux toujours les attaquer, n’est-ce pas ?

— Oui. Alors rends-moi mon bâton.

— Il n’en est pas question. Tu vas le payer de ta vie.

— Tu n’as donc pas confiance en moi.

Elle en était plus désolée qu’autre chose au final. Elle l’ignora un moment, se concentrant sur le miroir posé sur le meuble.

— Ce n’est pas le problème. Dès qu’il s’agit d’eux, tu fonces et tu t’oublies. Tu en perdrais la raison. Jusqu’où vas-tu aller avec eux ? Tu réalises que tu n’as même pas senti que tu étais blessée, que tu semais ton sang pendant que tu luttais ? Je n’ai eu qu’à jouer au Petit Poucet pour te retrouver.

L’euphorie du combat. Quel que soit l’ennemi en face. La danse du bâton qui s’abat, frappe, fauche et tranche. Le temps qui disparaît, qui n’a plus cour, goût d’éternité. Le cœur qui bat si fort, la tête qui tourne et tourne encore. Et le combat qui continue dans sa tête, bien longtemps après… La croiraient-ils si elle leur disait que c’est son dragon qui aime cela, cette obscurité en elle, son côté démon ? Certes, il avait une appétence particulière pour ce qui portait ces uniformes noirs. Une appétence qu’elle partageait.

— Je t’ai déjà donné mes arguments.

— Qui n’en sont pas. Tu ignores tout d’eux. Tu n’as jamais cherché à vraiment connaître ton ennemi. Combien ils sont, comment ils vivent. Tu ignores quoi ou qui est derrière tout cela, ses réels objectifs. Comment veux-tu établir une stratégie efficace dans ce cas ?

— Tu sais très bien que je n’ai aucun sens de la stratégie. Je préfère pratiquer ce que tu m’as appris, m’améliorant chaque jour afin d’être prête à tout, ne plus laisser la surprise de l’inconnu me figer.

— C’est tout à ton honneur, mais…

— Et toi, pourquoi donc m’as-tu entouré d’une équipe ? N’est-ce pas pour cela ? Que comptes-tu faire ? Laisser cette armée, ce pays faire ce qu’il veut, et venir nous envahir et nous dominer quand bon leur saura gré ? Ce sont des tueurs d’enfants et des esclavagistes. Tu vois que je sais quelque chose. Inutile d’en savoir plus. De toute manière, dès qu’il s’agit d’humains, je peux déjà te sortir les scénarios probables.

Il se plaça derrière elle. À travers le miroir, leurs yeux se croisèrent.

— C’est parfois plus complexe que cela. Je n’ai jamais dit que nous abandonnions. J’essaye juste une autre méthode les concernant. Il existe toujours une troisième voie. Et je te veux vivante, car j’ai besoin de toi plus t… Ailleurs.

— Ah oui ? Où ça ? Pour quoi exactement ? Peux-tu me le dire ? Peux-tu m’affirmer qu’à part pour quelques bandes de chiens enragés ou quelques petits ego surdimensionnés à l’influence dérisoire, tu auras besoin de moi ?

— Oui.

— Tu ne réponds pas à ma question.

— Je le sais, c’est tout.

— Cesse donc de jouer aux devinettes. Tu ne réponds rien, car tu ne sais rien. Tu ne peux pas savoir. À moins que tu ne saches mon avenir ! T’appellerais-tu Muad’dib, maintenant ? se moqua-t-elle. Non ? Alors ?

Silence.

— Pourquoi ne veux-tu donc pas comprendre. Nous ne reviendrons pas en arrière.

— Je déteste ne pas terminer un travail.

— Dis-toi que tu n’y es pour rien. C’est un ennemi beaucoup trop fort pour toi, pour l’instant. Prends au moins conscience de cela. Fais-nous confiance. Il nous faut ruser pour en déstabiliser les fondations.

— Et continuer à les éliminer, même si c’est peu à la fois, n’est-ce pas un moyen de saper leur base ?

— Non. Pas si on veut limiter la casse de notre côté…

— Tu me gardes pour que j’élimine la tête de l’hydre, c’est cela ?

Elle patienta, longuement pour le coup, soudainement curieuse que la réponse prenne autant de temps.

— Alors ?… Qu’est-ce qui t’arrive ? Réponds !

— Tara… Ton temps viendra.

— Et en attendant, tu comptes faire quoi pour m’empêcher d’agir ? Me garder prisonnière ?

Il se tenait tout près. Il enfila ses mains sous son débardeur, l’enserra dans ses bras, elle aussi raide que la tension régnant dans la pièce. Juste avant, il avait retiré son t-shirt.

— Arrête, tu as déjà essayé cette méthode avec moi. Cela ne marchera pas à chaque fois. Ou tu tiens à confirmer une nouvelle fois un des jolis surnoms qu’ils me donnent. La pute au lion, qu’ils m’appellent. Ne me dis pas que tu l’ignores ! Le nombre de fois où tu traînes derrière mes basques à la fin des combats…

— … Je ne tiens pas à ce que tu lèves une armée, une fois sortie d’ici, dit-il avec un piètre sourire en coin. Il faut absolument que je trouve le moyen de te persuader. Je me dis que… En te rappelant ce qu’est la vie, comme tu m’as déjà demandée… C’est un des rares moments où tu te laisses aller, où tu lâches du lest.

— Comme si…

Elle s’était brusquement tue, stoppée net par son corps réagissant à ses grandes mains si chaudes passant sur sa peau, une chaleur si intense, presque magique, traversant sa chair. Cela fusa trop rapidement, et sans savoir comment, elle se retrouva sur le lit, couchée sur lui, haletante, abandonnée, relâchée entre ses bras la retenant.

— Tu triches ! Tu sais pertinemment que mon corps ne peut résister au tien.

— Tu parles toujours de corps. Mais il y a bien quelqu’un qui vit à l’intérieur. Quelqu’un qui prend les décisions. Tout comme moi. Moi aussi, j’ai parfois du mal à te résister… Ton impatience, ta fougue, ta hargne… Ta candeur, ta peau si douce… Tu vas me dire que ce ne sont que des moments de détente. Oui, un moment de grâce bienfaisante où chacun s’offre à l’autre, son corps, son intimité la plus précieuse, la plus fragile… Pourquoi ai-je dans l’idée que tu ne l’as pratiqué avec personne d’autre que moi depuis que je te connais…

Elle avait religieusement écouté son beau discours, pensive.

— Merci de me le faire remarquer, répondit-elle en toute ironie. En effet, une fois dehors, je tâcherai d’y remédier.

— Et c’est tout ?

— Tu sais bien que non.

Il prit sa main dans la sienne, la posa sur son ventre, à un endroit bien précis.

— Tu sens cette cicatrice ?

Cela faisait comme une ligne plus claire et boursoufflée sur son flanc gauche. Elle l’avait observée dans le miroir.

— C’est un miracle que jusqu’ici ce soit la seule que tu aies, et je tiens à ce que cela le reste.

— La seule ? La seule visible, tu veux dire.

Il soupira.

— Pardon, je me suis mal exprimé.

Et il libéra sa main, ses doigts venant frôler délicatement son bras gauche, au niveau de la jonction entre le corps et la machine, puis son œil, comme en excuse.

— Sans oublier les blessures de l’âme, ajouta-t-il, ces restes de traumatismes, cicatrices indélébiles, parfois mal guéries, si obscures que je ne peux les voir, si anciennes pour certaines que toi-même en ignore l’origine, et dont tu ne fais que subir les conséquences. Je pourrais t’aider à les faire disparaître, mais je n’en ai pas le droit. Elles font partie de toi. Elles font de toi ce que tu es, ce que tu seras, et sans elles, tu ne serais plus toi… Est-ce cela qui te pousse à jouer les appâts, aujourd’hui ? Mais tu as déjà fait cela, et tu en as payé le prix.

— C’est différent. Je n’y connaissais rien à l’époque.

— Je ne comprends pas. Tu avais soif de vie, et là tu veux te ruer vers la mort.

— La mort ne me fait pas peur. Et c’est toi que je ne comprends pas. Ne m’as-tu pas forgé pour cela ? Pourquoi me demander de reculer aujourd’hui ?

— Le monde ne s’arrête pas à eux. Si tu ne veux penser à toi, dis-toi qu’il y a d’autres personnes à sauver. À commencer par tes amis, tes compagnons, sans parler d’elle…

— Tu es cruel, lui répondit-elle, atterrée, comprenant qu’il faisait allusion à Yahel.

Il reprit ses caresses, tout en douceur, ses mains parcourant son corps, épousant ses formes.

— Tout cela est inutile. C’est bien la première fois que je me sens obligée de ne pas te laisser me manipuler, cette fois-ci, justement en son nom, en leur nom à tous. Rends-moi mon arme, plutôt.

— Pas avant que tu n’acceptes de cesser le combat contre cette armée de l’ouest.

Il continua, toujours plus loin, toujours plus vite, accrochant sa bouche à la patte du dragon dans son coup. Elle se tortilla, en perdit progressivement ses vêtements du bas, ne tenta même pas de se libérer, ne pouvant résister au contact de sa peau sur la sienne.

— Je te retiendrais malgré toi.

Toutes ces stimulations provoquèrent une telle frustration qu’elle en tapait des mains sur le matelas. Il finit par la libérer. Elle bondit, se retourna, éjecta tout ce qui pouvait subsister de tissu sur leur corps, lui grimpa dessus, les yeux brûlants, colère et frustration mêlés.

Ce n’était plus elle, c’était le dragon.

L’instinct agissait, domina, la guidant vers la perte de contrôle. Les mains de l’homme passaient sur ses hanches, son dos, son ventre, son bassin, contournèrent sa taille, enveloppèrent ses seins, remontaient jusqu’à son cou, contact enflammé qui acheva de la consumer.

Elle cherchait un appui.

— Vas-y, n’aie pas peur, lui dit-il.

Arrête de sourire !

Les mains de métal se refermèrent sur ses épaules. Il ne put retenir un grognement.

Je t’avais prévenu.

Ses mains flattant les bêtes surplombant ses seins, remontant à son cou, en suivant la ligne, contribua à amplifier la vague qui arrivait, et qui, lorsqu’il posa une paume si chaude contre sa joue, contraste de douceur face à cette rage animale, finit par la submerger, figeant son corps comme un éclair fusant depuis son ventre, transperçant ses chairs jusqu’à son cerveau au point que, durant un instant, elle ne vit plus rien avec son œil. Ou une flèche ? Une balle ?

Elle rit de victoire.

Non, pas une balle. Une balle ne revient pas.

Cela redescendit, remonta, puis revint encore, accompagné de pulsations si délicieusement extatiques entre ses jambes, comme si son sexe entrait en fête.

Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi cela ne s’arrête pas ?

Sa respiration se transforma, s’accompagna de petits gémissements. Les mains de Mahdi la cueillirent, la soutenant jusqu’à ce qu’elle finisse de s’échouer sur lui. Il enfila une main dans ses cheveux emmêlés, une autre sur son dos, très délicatement, comme une aide à se calmer, mais hésitante, prête à s’effacer à tout moment. Les pulsations finirent pas s’apaiser.

Elle se redressa péniblement sur ses coudes, une main tenant son crâne au-dessus de cet œil, comme si elle craignait qu’il n’explose. Au début, elle regardait partout.

— Qu’est-ce que… Qu’est-ce qu’il m’arrive ?

Elle vit sa bouche faire un oh étonné un instant, puis il sourit de toutes ses dents.

— C’était beau… Tu as de la chance, c’est très rare…

Elle le fixa, toujours la main crispée.

— Qu’est-ce que tu m’as fait ?

— Moi, rien. C’est toi. C’est n…

— Non !

Elle s’écarta de lui, alla se réfugier à côté, recroquevillée sur elle-même. Il se redressa, se rapprocha prudemment, lui laissant le temps.

— Tu as peur ? Ne fuis pas, cela ne sert à rien.

— Je ne comprends pas. Préviens Marc, quelque chose a cédé.

Il ne put s’empêcher de rire.

— Chut… Tout va bien. Au contraire.

Il tenta de lui caresser le dos pour la rassurer, mais elle recula encore.

Non !

— Je ne comprends pas, chuchota-t-elle.

Il l’obligea doucement à lâcher sa tête et à se mettre sur le dos, face à lui. Il souriait toujours.

— Ton corps vient de crier sa soif de vie. C’est précieux.

Non ! Non !

Elle laissa l’obscurité la submerger un instant, comme cela lui arrivait à chaque fois après. Elle retrouva son calma. Elle rouvrit les yeux, fixa le plafond.

— Et tu crois vraiment que cela suffira à me faire changer d’avis ?

Il soupira, toute joie disparue de son visage.

— Tu es toujours décidée.

— Oui. Je le ferai malgré toi. Je ne te laisserais pas commettre cette erreur.

— Que dois-je donc faire pour que tu m’obéisses ?

— Rien. Obéir m’a déjà coûté des vies. Je n’oublierai jamais la mort de mon premier binôme.

— Tu n’y es pour rien.

— Comment peux-tu dire cela ? Si je ne leur avais pas tourné le dos…

— N’est-ce pas toi que nous aurions perdu ?

Silence.

— Comme j’aimerais te faire comprendre à quel point tu es précieuse.

— Au combat, oui.

Il se tut, fixa un moment le tatouage qu’elle arborait, y repassa sa main. Elle ne fit pas attention à l’ombre triste passant dans ses yeux.

— Puisque c’est comme ça…

Elle comprit où il voulait en venir.

— Tu ne tiendras pas la route plusieurs fois d’affilée ! le défia-t-elle.

— Pas besoin. Toi oui, en tant que femme, tu le peux.

Il ne lui laissa aucun répit, se déchaîna, explora tous les recoins de son corps, utilisant ses mains, ses doigts, sa bouche, sa langue, son souffle, l’abrutissant de sensations, frissons, tremblements, vibrations, provoquant rires, joie, sanglots sans larme, exaltations, libérations… Un étrange combat où leurs peaux ne voulaient plus briser le contact, leurs membres s’entremêlant dans d’étranges postures. Un combat que ne connut qu’une brève interruption. Un moment, il la redressa face à lui, l’encercla de ses bras, l’étreignit, simple geste instinctif de tendresse entre humains. Elle se raidit, puis ses poings frappant frénétiquement le haut de son dos. Il la libéra aussitôt, pas vraiment le choix, assailli par les coups, s’excusant malgré tout, qu’il n’aurait pas dû, mais dans l’élan… Elle recula, se retourna contre la couverture en vrac, restant pourtant les jambes entrelacées aux siennes, contradiction inexplicable. Il la rejoignit, et par ses actes, par ses gestes, il l’enveloppa dans une bulle de chaleur voluptueuse, la vénéra, l’adora, encore et encore.

Au final, ivre de tous ces enchaînements, elle s’écroula sur elle-même. Entre ses cheveux éparpillés, son œil artificiel lui envoyait des informations qu’elle n’était plus apte à comprendre, et son autre œil s’était déjà réfugié contre le matelas. Elle comprit tout de même qu’elle était piégée entre les pattes du lion. Elle tenta en vain d’en toucher une avec les doigts de sa main libre, son effort se solda par un grognement sans force.

Soupir.

Son front appuyé contre sa tempe. Sa voix dans son oreille.

— Tu veux toujours les combattre ?

— Oui.

— Il n’en est pas question, je refuse. M’obéiras-tu ?

— Oui.

Elle entendit sa propre voix, faible mais précise, donner cette réponse, puis se laissa sombrer aussitôt.

Elle ne vit pas le lion s’écrouler à côté d’elle.

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