(ce texte est la suite d'une histoire qui commence le 29 novembre)

 Enfin, Voronwë se trouvait devant la maison de la Tisserande. Caché dans les buissons, il observait l’étrange demeure, si lugubre de l’extérieur. S’il réussissait, il rentrerait auprès d’Isil. Sinon… Il ne préférait pas y penser. Il avait entendu mille et une histoire à propos de cette créature mythique. Il devait juste lui voler une bobine de fil. Il devait la faire sortir de sa maison assez longtemps, trouver rapidement une bobine et ressortir aussi discrètement que possible, puis courir le plus vite possible. Il déglutit en calculant sa probabilité de survivre, quasiment nulle. Il se mit à réfléchir plus intensément à une diversion et finit par la trouver. Ses pouvoirs lui permettraient de créer une explosion à quelques mètres de là. Mettant son plan à exécution, il se précipita vers la cabane dès qu’une forme grisâtre couverte de tissus colorés en sortit. En restant près de la porte, il fouilla du regard l’habitation. Avisant une bobine de fils bleu, il l’attrapa agilement et ressortit.

 Mais il semblait que l’explosion n’avait pas distrait suffisamment l’affreuse Tisserande, car elle courait déjà vers lui. Ne prenant même pas le temps de réfléchir, Voronwë courut aussi vite qu’il le put vers le bout de forêt le plus proche. Pourtant la lisière ne semblait pas se rapprocher de lui, la clairière s’étirant à l’infini. Lorsqu’il l’atteignit, il ne s’arrêta pas. Même au bout de plusieurs heures de courses, il entendait toujours le souffle de la Tisserande. Epuisé, il finit par s’effondrer au sol, s’attendant à mourir. Il ferma les yeux, priant ses dieux pour que sa mort soit plus rapide que dans les contes anciens. Cependant, rien ne vînt. En se retournant, il remarqua que la Tisserande l’observait de loin mais ne l’approchait pas. Un frisson de terreur le parcouru. Il n’y avait que deux choses arrêtant la poursuite de la Tisserande. La mort ou une créature plus puissante. Puisqu’il pensait et ressentait encore, il ne restait que la deuxième option. Au ralentit, il tourna sa tête. Il vit alors les runes anciennes gravées sur le sol. Les dieux devaient être avec lui, car il venait de trouver une troisième option. Il se trouvait dans un vieux cercle de protection. Soupirant de soulagement, Voronwë s’allongea pour faire un petit somme bien mérité.