Chapitre 1 : Prologue 

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Dans une ruelle sombre, trois jeune homme se tenait en cercle autour d'un quatrième qui, lui, étaient accroupi par terre. Ce n'était pas un jeu. Le garçon, dont le corps était recouvert de boue, de saletés et de bleus, les vêtements abîmés, se mettait en boule afin de se protéger contre les coups venant des trois autres garçons.

Ils ne se retenaient pas, ils relachaient toutes les injustices, toute la haine qu'ils ont contre ce monde sur ce pauvre jeune homme innocent. Les coups se suivaient les uns après les autres, ne laissant aucun répit au garçon par terre, pas même le temps de souffler.

Quand les trois garçons avaient enfin laisser évacuer toutes leurs méprises envers ce qu'il leur déplaît, ils fouillèrent les poches de leur victime pour lui prendre toute sa fortune avant de s'en aller en disant :

« Ce mec il a vraiment que deux balles dans sa poche ! »

C'était la routine du garçon. Il se releva, frustré mais résigné, il alla tout de même à l'école. Là-bas, il n'espérait trouver aucune aide, il voulait simplement obéir à ses parents. Mais aussi, ne pas être affecté par les actions de ses agresseurs et poursuivre sa vie comme si de rien était, c'était aussi la seule façon que le garçon utilisait pour en quelque sorte, se venger et montrer qu'il résiste. Parce qu'il n'y avait aucun soutien pour lui, à l'école comme à la maison.

« Hé regarde ! Il est encore arrivé en retard, tout sale avec de la boue partout ! »

« Chut, il va t'entendre ! J'ai pas envie d'être trop proche des merdes »

« Non mais sérieusement, non seulement il arrive en retard, mais en plus il salit le sol de l'école… C'est littéralement une tâche pour notre enceinte ! »

« Ah, toujours les mêmes problèmes avec les mêmes élèves, qu'ils aillent tous crever, ça me facilitera la vie ! »

« Il paraît qu'il vit dans une décharge et que ses parents sont des éboueurs ! »

« Ça explique tout ! Décidément, que ses parents fassent leur travail et aillent recycler ce déchet ! »

« Bien dis mec ! T'as genre, trop raison ! »

Les rumeurs circulent, l'absence de compassion, le dégoût, l'ignorance volontaire des faits, méprises, méchancetés pures et gratuites, au lieu d'apporter du soutien à l'enfant, tout le lycée saissisait l'occasion pour se défouler sur lui.

" Un punching-ball, un clown "

C'était littéralement ce que ce garçon représentait aux yeux de tous. Il n'avait à leurs yeux aucunes valeurs, il n'était même pas considéré comme un être égal pour ceux qui le voit.

Pourtant, le garçon sait très bien, que la vengeance — bien qu'il y aspirait tant de fois — n'était pas une solution. Il y avait encore, tel un miracle, une once de bonté au fond de lui. Il y aura toujours quelqu'un comme lui qui subira toute la méchanceté de ce monde, si ce n'était pas lui, alors ce sera quelqu'un d'autre.

« Va dans les couloirs ! Je ne t'accepterai pas dans mon cours tant que tu ne seras pas un minimum présentable ! »

Comme à tous les cours, il se faisait exclure. Il n'avait lui non plus, pas l'humeur de travailler en classe. Car il sait ce que pensent ses professeurs au fond de eux :

« Hum, ça fait du travail en moins, et j'ai une bonne excuse »

« Ah~ mais regardez-moi ça ! Comment voulez-vous que j'enseigne à ce truc ! »

Les pensées négatives affluaient dans la salle à chaque fois qu'il se montre. Il n'avait pas besoin de super-pouvoirs pour savoir ce que pensent les autres. Beaucoup de fois, il espérait sans trop y attendre, de l'aide venant d'une personne charitable, beaucoup de fois, il espérait que si personne ne lui venait en aide, ce n'était pas à cause de leur nature vicieuse mais simplement par timidité.

Il attendait, il résistait en vain, le jour où quelqu'un viendra le sauver de son cauchemar. Mais comme tous les jours, il sera déçu par son destin.

Il errait comme un fantôme dans le lycée, essayant de ne pas croiser sur le chemin des gens, car il les répugnent, il les dégoûtent, ils ne veulent pas de lui, mais il persistait pour venir à l'école. Là où, il ne subissait que davantage de violence, là où, il venait perdre son temps, là où, il ne peut espérer apprendre quelques choses qu'en écoutant au porte, là où, il n'a aucun allié, aucun ami, seulement des ennemis.

La sonnerie de la cantine retentit, les élèves se ruèrent dehors, les demi-pensionnaires restaient à l'école, à la cantine. Le garçon, lui, n'allait ni à la cantine, ni chez lui, mais au toilette. Pas pour faire ses besoins, mais simplement pour aller manger son repas qu'il a préparé lui même : Un simple sandwich fait avec deux tranches de pains et du fromage, tout écrasé et bousillé à cause des coups reçus le matin.

Il allait dans les toilettes aussi pour une autre raison, il ne voulait pas entendre les conversations de la cantine. Que ce soit élèves ou professeurs, tous devait parler au moins une fois de lui, et dans les conversations, on y espérait pas y trouver de bons compliments. Simplement, comme toujours, de la méchanceté gratuite.

Le garçon, de toute façon, habitué à ce traitement, mangea son sandwich en silence, en buvant l'eau du robinet, et retournait dans la classe, pas à sa place — parce qu'il n'en a pas, à force d'exclusion — mais dans le placard, espérant cette fois qu'il ne se fera pas remarquer.

La sonnerie retentit de nouveau, les élèves regagnèrent leurs places, les professeurs rentrèrent, et tous se mirent au travail, c'est-à-dire où est-ce que le garçon s'est caché. Certains élèves, qui étaient en salle permanence, venaient aussi " aider " et finalement, le garçon, une fois de plus, se fait repérer et exclure. Rien d'étonnant.

Lorsque le cours d'EPS était arrivé, le pire cours, et probablement le seul cours dans lequel le garçon avait le droit d'y participer, avait débuté.

Le professeur demanda donc d'abord aux élèves de courir trois tours de terrain, mais seul le garçon devait courir vingt tours complets. Puis, pendant que les autres s'entrainent à viser au panier, seul le garçon devait faire cent pompes.

Durant cette exercice, les élèves avaient le droit de viser, ou plutôt faire " semblant d'avoir raté son tir " et shooter sur le garçon à coté, en train de faire ses pompes. Si jamais le graçon tombait, et se plaquait contre le sol, il devait recommencer sa série de pompe.

S'il ne se levait pas, alors " ce ne serait pas de la faute des élèves " s'ils lui marchaient dessus " sans faire exprès ". Alors il devait vite se relever et continuer à faire des pompes. Une fois qu'il a fini ses cent pompes, il devait ensuite faire des exercices de gainages, toujours avec les mêmes règles.

Lorsque la sonnerie retentit pour la dernière fois de la journée, le garçon fila à toute vitesse pour ne pas se faire repérer. À la sortie, il courait à la limite de sa vie, mais finit toujours par tomber sur ses trois agresseurs, comme s'ils s'étaient destinés.

Il se fait à nouveau tabasser, avant de revenir chez lui en rampant pendant la moitié du trajet. Quand il rentra chez lui, juste après avoir ouvert la porte, un homme sortit de la pièce, précipité avec deux gros sacs dans chaque bras, vers le garage où est garée une très grande voiture.

L'homme bouscula le garçon s'en même y prêter attention, comme s'il n'existait pas à ses yeux. Quand le garçon entra dans la maison et enleva ses chaussures, tout de suite après l'homme, une femme, belle et maquillée, habillée de manière élégante, sorti de la cuisine et se précita vers la sortie. Juste avant que le garçon ouvrit la bouche pour parler, la femme le coupa dans son élan, en lui répondant comme si elle connaissait déjà la question :

« J'ai refais le stock, tout est dans le frigo, démerdes toi pour te faire à bouffer ! »

La porte claqua, et le silence régna dans toute la demeure. Le garçon alla se doucher, puis revient dans la cuisine. Les vêtements du garçon dataient d'au moins 3 ans, usés et petits, le garçon le portait tout de même. Il les ré-arrangera comme pour tous ses vêtements qui sont devenus trop petits.

Dans la cuisine, se trouvait un désordre total, y compris des bols et assiettes cassées, de poussières et de la farine, des sacs et emballages en plastiques, des mouches et cafards, dans le lavabo, la vaisselles sales et empilées les uns sur les autres, l'eau du robinet coulant à flot.

Comme toujours, avant de se faire à manger, il devait d'abord tout nettoyer, jusqu'à 9h du soir. Quand tout est enfin propre, il pouvait enfin se préparer quelque chose pour se remplir le ventre.

« Les pattes vont bientôt périmer, donc ce soir je vais me faire des pattes »

Le garçon ne choisissait pas ce qu'il voulait manger, il choisissait d'abord ce qui était prêt à périmer. Il prépara donc tout cela en silence. La maison semblait donc vide, pourtant, il y avait bien quelqu'un dedans, il y avait un garçon, très banal, sans grandes différences avec les autres, mais persécuté dans la rue, à l'école, et qui ne peut espérer trouver un minimum de réconfort chez lui.

Le tic-tac de l'horloge résonnait dans toute la pièce. Le salon était sombre, il n'y avait aucune lumière si ce ne serait le reflet de la lumière du soir de la ville dans les yeux du garçon. Il n'avait, chaque mois, qu'un montant limité d'argents pour se payer tout et n'importe quoi. Ce n'était pas ses parents qui payaient, mais lui.

Ses parents, eux, ne rentraient qu'une fois par mois. Le graçon mangeait lors son repas en silence dans l'obscurité de son salon, comme à l'école où il mangeait son repas dans les toilettes, où il était isolé du monde.

Il voulait probablement pleurer de toutes les larmes de son corps, mais il était déjà trop habitué à sa situation pour pleurer autant, seules quelques gouttes de larmes tombèrent de ses joues dans son assiette vide.

Il alla ensuite se coucher. Il était 10h du soir. Le garçon était dans son lit, mais n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il se tortille dans tous les sens, se roule sur lui-même, et finit par s'endormir à minuit. Mais il se réveillait à plusieurs reprises à causes de ses cauchemars.

Finalement, le réveil sonna à 6h du matin, mais le garçon était déjà debout. Il pris une douche, enfila ses vêtements, prépara son cartable et son repas, puis il sortit de chez lui.

Toujours sur le même chemin, croisant toujours les mêmes personnes, finissant toujours dans le même état, continuant toujours la même routine jusqu'à l'école. Là-bas, il devait encore résister encore à des épreuves encore plus difficiles.

Il entra dans la classe, se préparant déjà à se faire expulser, une fille se leva et arrêta le professeur :

« Vous ne cherchez même pas à savoir pourquoi il est dans cet état que vous l'expulsez du cours, ce n'est pas normal ! »

C'était une jolie fille avec des formes généreuse, de grands yeux juvéniles, une peau fine et doux et des cheveux roux légèrement bouclés. Elle était d'habitude silencieuse et peu sociale, au point où certains élèves sont toujours en train de se demander qui était cette fille.

Tout le monde, surtout le garçon, resta tous bouche bée suite à ses mots. Certains élèves essayèrent de la " raisonner ", lui expliquant qu'il ne mérite pas de recevoir sa grâce et sa pitié, mais la fille refuse d'y croire et demanda donc au graçon de s'expliquer. Le garçon répondit donc avec stupéfaction, mais avec les faits réels sans y faire aucun détours.

Tous étaient attentifs à son histoire et, par chance, tout le monde l'a cru.

Mais honnêtement tout le monde s'en fichait. Il n'avait aucune valeur à leurs yeux, que ce soit pour une raison ou pour une autre, il subira toujours le même traitement.

« Et puis personne ne l'aime de tout de façon, tout le monde s'en fiche de ce qui lui arrivera, pas la peine… c'est pas la peine »

C'est alors que le garçon s'y confronta à la terrible réalité. Tous ses rêves étaient brisés, sauf un seul, un seul était encore là : l'espoir que quelqu'un prenne sa défense.

La courageuse jeune fille bomba le torse et pointa du doigt dans la direction du garçon et déclara solennellement : « C'est faux ! Si personne ne l'aime, moi je l'aime, et plus que tout au monde ! »

Les yeux du garçon s'illuminèrent. Des larmes chaudes coulèrent le long de ses joues. Un seul, seulement un seul de ses rêves s'étaient réalisés, mais même un seul était déjà suffisant pour justifier tout ses efforts, tous les jours où il dû souffrir. Ses efforts ont enfin apporté ses fruits.

À suivre…

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