30. La Fin ?

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En vérité, la gro… Reine a tort.

De fait, à par une houle pas farouche, votre fuite est des plus tranquilles. Il faut dire que vous avez choisi l’embarcation la plus massive et la plus confortable. Le galion ainsi lancé sur une mer d’huile, aucun glacier ne croise votre route.

Vous êtes seul.

Seul avec vous-même, vous dirigeant vers le silence de l’horizon, où malgré l’éclat du jour céruléen, vous discernez les volutes diaphanes des aurores polaires. À mesure que vous quittez ces terres givrées, vous commencez à vous souvenir.

Les chaînes solaires qui entravaient jusqu’alors votre mémoire, se brisent enfin. Alors vous vous rappelez. De ces grands yeux vides et brûlants, les vagues de plus en plus haute, les silhouettes monstrueuses dissimulées entre les ombres océanes…

Ces présences à la fois si proches et lointaines, d’un monde aux frontières de bien d’autres, scandant les échos d’un globe en souffrance…

Ph'nglui mglw'nafh… la chaleur croissante… la folie écrasante…

Vous aviez pris la barre, fait mouliner le gouvernail. Tenté de faire demi-tour, alors que ciel et mer s’unissaient, brisant le seuil de votre dénégation. Pour sauver le monde, votre monde, vous avez déchiré le voile d’un autre, plus ancien. Les cris s’étaient déchaînés lorsque d’un coup, le glacier avait surgi des aurores iridescentes.

Puis le chaos. La proue se brisa la première, ouvrant les entrailles de votre vaisseau, déversant les vies si précieuses que vous aviez cru pouvoir sauver de l’écume bouillonnante.

Votre second, promis à une existence quiet et réfléchie, sitôt la terre regagnée. Un mousse dont vous n’avez jamais pris le temps de connaître le patronyme, trop autocentré sur vos ambitions. Un équipage qui vous admirait, vous vénérait presque.

Pour eux, la mort. Froide. Implacable.

Sauf pour vous. Miracle ou ultime damnation ? Hasard ou malédiction ?

La Vie vous a plus d’une fois laissé le choix, ici, dans l’enfer blanc.

Et vous vivez.

Vous quittez ces terres gelées, désolées, oubliées, à bord d’une embarcation d’un temps impalpable. Paré à un nouveau départ, vous sillonnez les eaux et traversez, enfin, l’étreinte vaporeuses des aurores polaires pour regagner la civilisation.


Vous avez atteint la fin “Virago du Nord

Mais ce n’est pas fini.

Pas tout à fait :

La fin, la vraie, celle clôturant les songes et les contes, ne peux relever seulement de ma main. Dès lors, votre destin final, dépend de l’amorce, les mots du véritable régent des Terres Gelées. Dans ce récit, elles portent même son nom. Celui dont la plume et les touches mécaniques, ont un jour porté la Solitude sur l’écran.

Lordfeim est son nom. Son prénom importe peu.
Seules comptent à présent, les premières lignes esquissant le début de l’épilogue.

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