Tout brûle autour.

Les murs, les poutres, tout brûle autour.

Les haies, les buissons,

Les maisons voisines et les voisins.

Tout autour brûle d'un feu sombre.

Les vallons et les montagnes autour.

Des lacs en sueur aux mers en pleurs.

Les doigts tendus nous sentons la chair fondre au bout.

Tout brûle autour.

Les arbres, les forêts, tout brûle.

Les insectes, les ours,

Les terres voisines et les voisins.

Tout autour brûle d'un feu aveugle.

Les prés et les déserts autour.

Des lacs en sueurs aux mers en pleurs.

Nous laissons s'échapper les larmes en gouttes de vapeur.

Tout brûle autour et rien dans mon cœur

Ne semble prendre les armes.

Tout, tout et rien en face.

Rien à faire rien à battre.

Tout brûle autour.

Les voisins brûlent dans leur maison faites de leur terre

Et rien à battre rien à faire face aux flammes

Qui rongent les poutres

Qui rongent la belle allée de leur beau jardin

Tout s'échappe en une volute de cendres

Et dans le vent qui emporte les maisons et les forêts

Se retrouvent le passé et le futur de ma terre.

Des lacs en sueur aux mers en pleurs,

Les flammes se répandent et éclaboussent mon monde d'un noir de charbon.

Des millions de fines goutelettes qui tombent en pluie terrible là où je suis né et là où je mourrai.

Des lacs en sueur aux mères en pleurs,

L'espoir attisé s'éteint dans un dernier point rouge coruscant

Et finit la course cachée dans la fumée acide

Qui se dépose au fond de mes poumons.