Chapitre 33 (deuxième partie)

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Quatre heures plus tard, je pouvais affirmer que le dénommé Padraig avait bien rempli la mission que Torquil lui avait confiée. Une odeur pestilentielle empuantissait la geôle. Torquil me réveilla en me secouant doucement l'épaule.

- Il va être temps de vous préparer, My Lady. Gaël, Fillan, tenez le plaid. Vous allez pouvoir ôter votre robe derrière et enfiler ces vêtements, dit-il en désignant un petit tas posé sur le banc.

C'était des vêtements d'homme, de paysan : une chemise et des pantalons, et une sorte de gilet. Sur le petit tas était aussi posé un bonnet. Torquil poursuivit :

- Je suis désolé, My Lady, mais il va falloir sacrifier votre chevelure. Nous allons vous faire passer pour un des gamins qui se trouvent ici.

Je commençai à comprendre vaguement ce qu'il voulait faire et sachant que le temps nous était compté, je ne posai pas de questions et entrepris de me dévêtir rapidement de ma robe déchirée. Je retins un gémissement en ôtant mes manches, car tout mon corps m'était douloureux. Mais si je ne voulais pas souffrir encore plus, j'allais devoir passer outre. Les vêtements que j'enfilai étaient à peu près à ma taille, mais un peu amples. Torquil se saisit cependant d'une ceinture pour nouer les pantalons plus près de mon corps. Et je terminai en enfilant des sortes de petites bottes souples en guise de chaussures. Elles aussi étaient un peu grandes. Une fois que je fus prête, il me fit m'asseoir par terre, s'empara d'une lame sortie miraculeusement de je ne savais où (et très certainement soigneusement cachée aux yeux des soldats et aux fouilles régulières). En quelques minutes, ma longue chevelure se transforma en une tignasse ébouriffée, aux mèches qui n'auraient pas vu un peigne depuis des lustres. Avec le bonnet sur la tête, on ne pouvait plus se douter que j'étais une femme, d'autant que la chemise un peu large et le gilet parvenaient à dissimuler assez bien mes formes féminines. Du moins, tant que je serais plus ou moins dans l'obscurité. A la pleine lumière du jour, je doutais de pouvoir donner le change, mais j'allais bien vite comprendre que le plan de Torquil était de me faire éviter la lumière du jour et d'aller vers les fosses sombres de Fort William.

**

Quand Fillan et moi-même fûmes prêts, un pan de tissu cachant nos visages un peu comme l'aurait fait une écharpe remontant sur nos mentons, un seau puant dans chaque main, deux hommes tambourinèrent à la porte. Torquil se tenait avec eux. Les autres avaient reflué sur les côtés, pour fuir l'odeur nauséabonde et éviter aussi toute échauffourée avec les soldats. Torquil voulait que tous donnassent le change et que tout paraisse calme et normal.

- Mais vous allez vous taire, bande de sauvages, oui ! lança l'un des soldats d'une voix que je devinai un rien avinée.

- On a de la chance, My Lady, ce sont les plus stupides qui sont de garde à cette heure. Entre un qui est à moitié soul et l'autre totalement bête, cela va vous laisser du temps avant qu'ils ne remarquent que votre absence se prolonge. Fillan, je te confie Lady Héloïse. Emmène-la dans un endroit sûr. Et donne ta vie pour elle s'il le faut ! Qu'elle ne retombe jamais entre les sales pattes de Luxley et d'aucune autre racaille anglaise ! Je vous souhaite bonne chance, My Lady ! Tenez bon et prenez soin des miens, si vous le pouvez...

- Dès que je serai de retour à Inverie, j'irai m'enquérir de la santé de tous les vôtres et jamais aucun ne manquera de rien, je vous le promets, répondis-je.

- Je sais, My Lady. Mais vous ne me devez rien. C'est moi qui vous devais quelque chose...

Je souris légèrement. Puis, alors que l'on entendait deux pas lourds venir vers nous, je chuchotai encore :

- Que vous arrivera-t-il, à tous, quand ils s'apercevront que je ne suis plus là ?

- Ne vous souciez pas de nous. Nous sommes condamnés, de toute façon... Alors, s'en aller vers Dieu un peu plus tôt ou un peu plus tard... Priez pour nous et nos âmes noires.

- Elles ne sont pas noires, Torquil, vous le savez bien. Elles ont la couleur mauve du chardon. Et le chardon écossais est plus résistant que la rose anglaise, je peux vous l'assurer.

Il ne répondit rien et, à la pâle lueur qui éclaira alors l'entrée du cachot comme les gardes ouvraient la porte, je pus seulement distinguer un mince sourire sur son visage. Je sus aussi, à cet instant, que je n'oublierais jamais son regard, de même que je n'avais pas oublié celui dont il m'avait gratifiée une dizaine d'années plus tôt, quelque part entre nulle part et Strathan.

- Putain, mais ça pue, là ! cracha l'un des soldats en détournant aussitôt la tête.

Même ivre, il semblait avoir du nez.

- Ouais, et c'est pour ça qu'on voudrait aller vider les seaux, grogna Fillan. Grouillez-vous, on a été désigné et c'est franchement pas la joie !

- Ouais, les corvées aux plus jeunes, hein ! dit l'autre soldat.

Je distinguai à peine son visage, mais je compris ce que Torquil avait voulu dire par "un des plus bêtes". Il n'avait vraiment pas le regard intelligent et aurait pris une poule pour un cygne gracieux. En attendant, c'était moi le cygne qui devait pouvoir se faire passer pour une poule et j'allais m'efforcer de jouer mon rôle au mieux.

La première consigne que je devais respecter était de ne pas ouvrir la bouche, de ne pas faire entendre ma voix, même pour un gémissement. La deuxième était de cacher au mieux ma claudication, ce qui ne fut pas très difficile grâce au poids des seaux : Padraig avait veillé à en remplir un des miens moins que l'autre, ce qui me permettait de trouver une sorte d'équilibre. Ensuite, il me faudrait compter sur les ombres et la chance pour que les soldats ne remarquassent pas mon pas déhanché. Serrant les dents, autant pour ne pas parler que pour me concentrer sur ma démarche, je sortis du cachot en suivant Fillan, déjà précédé par le soldat un peu ivre. L'autre me suivait et je pus remarquer qu'il tournait la tête légèrement de côté, sans doute pour échapper un tant soit peu aux mauvaises odeurs. Cela me rassura et je me dis qu'il ne verrait sans doute pas mon boitillement si, par hasard, je manquais un pas.

Nous suivîmes le couloir et descendîmes un premier, puis un second petit escalier. Enfin, nous arrivâmes à l'endroit le plus immonde que j'aie jamais vu. Même dans certains hameaux ou villages pauvres que j'avais traversés, je n'avais senti pareille pestilence. L'odeur était suffocante et aurait fait passer celle de nos seaux pour une fraîche senteur printanière. Tous les immondices de Fort William étaient déversés là, seaux d'excréments, déchets de cuisine, paille fermentée des écuries mêlée aux déjections des animaux, poules, cochons, chevaux.

Bien évidemment, se rendre jusque-là était réservé à des privilégiés et les soldats nous abandonnèrent sur un petit palier, d'où un escalier descendait vers ces bas-fonds. Il formait aussi un coude bienvenu qui allait nous cacher à leurs yeux. Suivant toujours Fillan, je copiai ses gestes en remontant le plus possible l'étoffe devant mon visage. Il prit ses seaux, les vida, puis s'empara des miens. Le premier atterrit sur le côté, le deuxième resta sur le sol. Puis il poussa un grand juron, destiné à être entendu des soldats.

- Merde alors ! Mon seau est tombé ! Je vais le chercher !

Et, courageusement, nous descendîmes dans la fange boueuse et putride, dont j'estimai la hauteur à un petit mètre environ puisque le niveau me remontait juste au-dessus des cuisses. Il fallait traverser cet égout sur quelques mètres avant d'arriver près d'un passage qui permettait l'écoulement vers la mer. Le passage était étroit et ni Fillan, ni moi-même ne pourrions passer de front cet interstice, à peine plus large qu'une meurtrière. Il fallait s'y glisser de côté. Le jeune homme passa le premier, pour me guider. Je serrai les fesses et comprimai ma poitrine autant que possible, soulagée de ne pas être en période d'allaitement. Le passage mesurait la largeur des murailles et sans les encouragements de Fillan qui me tenait la main et m'aidait à avancer le plus vite possible tout en s'efforçant de ne pas écorcher nos mains, je ne pouvais être certaine de ne pas avoir été tentée par un demi-tour.

Fort heureusement, de l'air plus frais et plus agréable à respirer arrivait de la mer dont je pouvais entendre le clapotis. La liberté était toute proche. Fillan était en train de s'extirper du passage quand on entendit les soldats crier :

- Oh ! Vous le remontez vot'seau, là ? Comptez pas qu'on vienne vous aider !

Fillan me fit sortir puis refit quelques pas dans l'étroit passage et cria :

- Il s'est un peu enfoncé, mais je pense que je vais bientôt le récupérer ! Et puis, je vais essayer de me nettoyer un peu avant de remonter ! Croyez que mes copains voudront de moi, après ça ?

Le soldat lui répondit par un éclat de rire et une réplique des plus graveleuses au point que je sentis mes joues s'échauffer. Mais déjà le jeune homme revenait vers moi et il me dit à voix basse :

- Vous savez nager, My Lady ?

- Oui, bien entendu.

- Alors, ça va nous faciliter les choses, on ne sera pas obligé de longer le rivage et on ira plus vite. Les eaux du loch ne sont pas très chaudes en cette saison, mais c'est le meilleur chemin pour leur échapper. Il faudra être les plus silencieux et discrets possibles au début, à cause des gardes. Mais à cette heure, par une nuit calme, ils regardent plutôt vers le lointain qu'à leurs pieds. Otez vos pantalons, comme moi, on va les nouer bien autour de notre taille, ils nous gêneront moins pour avancer.

Je fis rapidement comme il me disait, sans trop de crainte pour ma vertu : la nuit était bien noire, sans lune, et la seule tache claire que l'on pouvait distinguer était un peu de neige couvrant encore le sommet du Ben Nevis, sur notre gauche.

Fillan fit quelques pas de côté, pour s'éloigner au plus vite du déversoir d'immondices, puis, dès qu'il sentit de l'eau fraîche et propre, il se mit à nager. Je le suivis en frissonnant : l'eau était froide, mais, bien vite, nager me réchauffa. Fillan allait lentement, je compris que c'était autant pour me permettre de le suivre aisément que pour faire le moins de bruit et de remous possibles.

Nul signal ne provint des murailles et lentement, mais sûrement, nous nous éloignâmes de notre prison.

**

La chance, une bonne étoile, une fée des eaux, que savais-je... Toujours était-il que nous bénéficiâmes aussi de la marée pour avancer plus vite. Si, durant les deux premières heures, nous avions dû lutter un peu contre le courant de la marée montante, ce ne fut plus le cas pour toute la fin de nuit et, bientôt, je compris ce que Fillan m'avait dit lorsque nous nous étions arrêtés un instant derrière des rochers : dès que la marée aurait fait sa bascule, les eaux nous pousseraient naturellement vers le sud. Je lui avais demandé à cette occasion où il comptait m'emmener. J'avais bien compris que nous allions descendre le long du Loch Linnhe, mais jusqu'où ?

- J'espère aller le plus loin possible à la nage, tant qu'il fera nuit. Je veux vous emmener à Glencoe, chez les miens. Les MacDonald, ajouta-t-il.

- Vous êtes de la famille du laird ?

- Pas directement. Une vague descendance. Mon grand-père a réchappé de justesse au massacre de 1692, caché par sa nourrice. Toute sa famille, ses parents, ses frères et sœurs aînés, ont été tués. Il a été élevé par un de ses oncles. Le clan s'est reconstitué, petit à petit, mais il est très affaibli.

J'avais hoché la tête : une fois, Alex m'avait raconté cette triste histoire et les raisons du massacre. Depuis, tous les survivants du clan vouaient une haine farouche aux Anglais, mais désormais trop peu nombreux et n'ayant pas reçu beaucoup de soutien des autres clans, ils ne s'étaient lancés ni dans l'aventure de 1715, ni dans celle de 1745. En ce sens, ils apparaissaient comme "neutres" aux yeux des Anglais, et même si cette neutralité ne devait pas se prolonger bien longtemps, elle était encore effective en ces jours sombres de 1746.

J'avais donc compris ce que voulait faire Fillan et nous avions repris notre nage. Bien vite, donc, le courant descendant nous aida et je vis défiler plus rapidement les contours sombres de la rive à notre gauche. Fillan connaissait bien la région, pour avoir nagé et couru dans les environs étant enfant. Je me fiais à lui. A qui d'autre de toute façon pouvais-je faire confiance ? Il avait ses repères et à aucun moment nous ne nous retrouvâmes coincés dans des rochers ou entraînés trop vers le milieu du loch.

Nous n'en étions cependant qu'à la moitié de notre parcours vers l'embouchure du Loch Leven lorsque l'on commença à mieux distinguer le rivage, la découpe des rochers, les plages au sable plus clair. Quand le jour serait totalement levé, il nous faudrait trouver un abri. Mais la brume de l'aube enveloppa bientôt de ses bancs opaques la surface du loch et nous pûmes encore progresser sans risque. Cependant, parce qu'il voulait aussi trouver un abri sûr pour le début de la matinée, Fillan ne tarda pas à nous faire sortir de l'eau. Essorant grossièrement nos vêtements, il dénicha un abri entre les rochers. Je frissonnais dans mes vêtements mouillés, lui aussi, et il me proposa de me tenir contre lui. Nous nous réchauffâmes ainsi, sans qu'il y ait de sa part le moindre geste inconvenant. Malgré le froid, je finis par m'assoupir un moment, et quand je rouvris les yeux, j'étais étendue sur le sable, seule.

Fillan n'était pas loin, mais le soleil ayant fini par percer la brume, il s'était entièrement déshabillé et avait étendu avec soin ses vêtements sur un rocher qui commençait à chauffer. Pour ne pas me gêner, il s'était simplement éloigné de quelques pas, tout en s'assurant que nous étions bien dissimulés de la rive. Je l'appelai doucement, et il se retourna tout en restant assis. Pour la première fois, je pus voir son visage. Il était vraiment très jeune, quinze ou seize ans tout au plus. S'il portait une barbe, du fait de sa captivité, elle n'était qu'un fin duvet sur ses joues et son menton. Il avait des cheveux châtain très clair, presque blond foncé. Et de très doux yeux gris, une couleur assez rare par ici. Je pensai en moi-même qu'il était assez joli garçon et que c'était bien dommage que les Anglais fassent prisonniers des garçons comme lui, qui, à leur âge, avaient bien mieux à faire que croupir dans les geôles de l'occupant. J'espérais pour lui, qu'en retournant à Glencoe, il y retrouverait un peu plus que de la famille.

Je me relevai et m'approchai de lui, m'assis à ses côtés. Il replia pudiquement ses jambes pour me cacher au mieux son sexe, mais je m'efforçai de ne pas le regarder. J'avais de toute façon bien d'autres préoccupations.

- Si vous voulez, me dit-il, je peux aller dans le recoin, là-bas, le temps que vos vêtements puissent sécher. Avec ce soleil, sur les rochers, ce ne sera pas bien long. Et ce sera toujours plus agréable d'attendre la nuit prochaine dans des vêtements secs, et de pouvoir dormir aussi un peu.

- D'accord, dis-je simplement. Mais juste une question, Fillan, sommes-nous encore loin de l'embouchure du Leven ?

- J'estime que nous avons parcouru la moitié du chemin en fin de nuit, ce n'est pas mal. Nous repartirons dès qu'il fera sombre, ce soir, mais nous aurons la marée contre nous, pour plus longtemps que cette nuit. Nous irons donc moins vite en début de nuit. C'est pour cela qu'il faut nous reposer le plus possible. Quand mes vêtements seront secs, vous prendrez ma chemise pour vous couvrir et vous essayerez de dormir encore un peu. Pendant ce temps, j'explorerai les rochers autour de nous pour trouver des coquillages. On les mangera crus, mais enfin... ce sera mieux que rien.

J'opinai de la tête, même si la perspective de manger des coques ou des moules crues n'était pas des plus ragoûtantes... Car nous n'avions aucune provision avec nous, et la faim allait vite nous tenailler. Mais, au moins, nous ne mourions pas de soif, car on trouvait aisément de l'eau de pluie, pas trop salée par la roche, dans les creux des rochers alentours.

Je lui demandai encore :

- Vous voulez qu'on reparte par la mer, ce soir ? Pas par la côte ? Il doit bien y avoir des chemins...

- Il y en a, mais il s'agit surtout d'une route et elle risque d'être empruntée : notre fuite aura été vite découverte, même si les deux abrutis qui nous ont escortés jusqu'aux égouts n'ont pas dû donner l'alarme trop vite. Je veux éviter le plus possible d'aller à terre. Une fois que nous serons au Leven, nous le traverserons et nous longerons l'autre rive, mais ce ne sera pas très long : là, je serai chez moi et je pourrai aisément nous guider, même de nuit.

- Nous aurons à nager encore toute la nuit ?

- Oui, si nous le pouvons. C'est pour cela que je vais essayer de trouver un peu à manger et qu'il faut dormir, le plus possible.

- Je crois que je n'aurai pas de mal à trouver le sommeil. En espérant que la faim ne me réveillera pas trop tôt.

Il hocha simplement la tête et nous restâmes ainsi un petit moment, assis, à contempler les eaux du Loch Linnhe. En face, je pouvais distinguer les monts d'Ardgour : derrière eux se trouvaient nos terres d'Inverie. Et mes pensées s'envolèrent vers les miens. J'imaginais la détresse de Jennie, les pleurs des enfants, la colère de Kyle et de Lorn. Sans compter l'inquiétude et la peine de Madame Lawry et de Clarisse. "Pourvu que Kyle ne tente rien", songeai-je avec amertume. "Il se ferait tuer à coup sûr..."

Mais de penser aux miens, maintenant que nous avions trouvé un abri relatif, me fit craindre aussi le pire :

- Fillan, pensez-vous que Luxley retournera à Inverie ?

- C'est à craindre : il va nous chercher et en priorité vers vos terres, pensant que c'est dans cette direction que nous aurons fui. Mais il n'ira pas vite : il nous sait à pied, il prendra son temps de visiter chaque village, chaque maison.

- Ne risque-t-il pas de s'en prendre à des paysans innocents ? Qui auraient le simple malheur de se trouver sur sa route ?

- Cet homme est capable de tout, My Lady. Mais peut-être se retiendra-t-il...

- Il faudra pourtant que je regagne Inverie le plus vite possible.

- Mon oncle trouvera le moyen de vous faire passer sur l'autre rive et je vous escorterai, s'il l'accepte, jusque chez vous.

- Merci, Fillan, mais je ne voudrais pas que vous risquiez votre vie pour moi. Il y a déjà eu des morts sur mon chemin...

- Il y en aura d'autres, My Lady. Cela va être notre lot. Je l'ai bien compris en écoutant Duck, Torquil et les autres raconter ce qu'ils avaient vu et vécu. Notre seul moyen de survivre sera de nous soutenir les uns, les autres.

- Oui, je le crois, soupirai-je en bâillant.

Il me dit :

- Allez vous reposer. Je pense que mes vêtements sont presque secs et mes pantalons finiront de sécher sur moi. Vous prendrez ma chemise quand je me serai éloigné. Ne quittez pas cet endroit, surtout !

- Promis.

Je retournai un peu en arrière, dans le creux des rochers où j'avais dormi précédemment. La marée ne montait jamais si haut, sauf peut-être lors de grandes tempêtes. Je ne risquais donc pas, en m'endormant, d'être réveillée par les vagues venant me lécher les pieds. Dès que Fillan se fut glissé entre les rochers, j'ôtai mes vêtements encore bien humides, enfilai sa chemise et étalai mes affaires au soleil comme je l'avais vu faire. Puis je retournai à l'abri et m'allongeai. L'épuisement eut vite raison de moi.

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