Emilie cuisine

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La petite Émilie, du haut de ses huit ans, décida qu’elle était aujourd’hui assez grande pour utiliser toute seule le gros livre de recettes grand-mère. Elle l’avait souvent observée et elle savait comment faire. Même que parfois elle avait le droit de mettre elle-même les ingrédients dans la casserole ! C’est bien la preuve que grand-mère lui faisait confiance, parce que c’était une grande fille, non ?

Ainsi elle tira la chaise devant le placard qu’elle venait d’ouvrir et grimpa afin d’attraper le précieux livre où elle espérait trouver la meilleure recette de cookies. Le livre, placé tout en haut, était trop lourd pour le tirer de ses petits bras mais elle sentit du bout des doigts un papier posé sur l’étagère. Curieuse, elle se hissa sur la pointe des orteils pour le saisir. Il lui glissa entre les doigts et tomba au sol.

Lorsqu’elle mit enfin la main dessus, elle dut lire la liste des ingrédients, qu’elle ne connaissait pas du tout, deux fois pour la comprendre. Elle trouva cette liste vraiment très étrange, mais grand-mère avait toujours été un peu bizarre donc cette étrangeté ne l’étonna pas. Poussant la chaise vers l’immense étagère remplie de pots et de bocaux qui lui étaient d’habitude interdits, elle décida d’essayer cette mystérieuse recette. Déchiffrant avec difficulté les noms notés sur les étiquettes, elle mit un peu de temps avant de trouver tout ce qu’elle cherchait. D’abord elle attrapa le pot rempli d’un liquide jaune puis, se hissant sur la pointe des pieds, une patte qui pendait légèrement sur le rebord de l’étagère du dessus, ensuite elle prit plusieurs petits bocaux aux étranges contenus. Redescendue de son perchoir, elle courut aussi vite qu’elle pouvait jusqu’au puits et remmena un demi-seau d’eau. Elle en mit un peu dans sa casserole, alluma un feu dans le poêle avec la grande allumette et posa le récipient dessus.

Lorsque des bulles commencèrent à se former à la surface de l’eau, elle jeta un dernier coup d’œil au vieux papier jauni et sans hésitation jeta dans le liquide la patte de harpie, trois pincées de poudre d’os de farfadet, une feuille d’aconit, deux cuillères de jus de salamandre, trois yeux de vipères et quatre pattes de mouches. Il ne restait plus qu’à mélanger tout cela. Une étrange fumée violette s’éleva rapidement. Comme indiqué sur la recette, elle retira la casserole du poêle et laissa refroidir le contenu avant de le filtrer avec la passoire de maman. Étrangement la potion sentait drôlement bon et Émilie fut prise d’une intense envie d’y gouter.

Lorsqu’elle se réveilla, grand-mère et maman étaient à ses côtés. L’une avait l’air franchement contrariée, et l’autre vraiment inquiète. Émilie avait mal à la tête. Elle se frotta le front, sentit une grosse bosse et se dit qu’elle s’était probablement cognée en tombant. Puis elle se leva, tituba et chuta. Elle avait d’étranges sensations dans les jambes. C’est alors qu’elle baissa les yeux et poussa un cri d’horreur. A la place de ses jambes, se trouvaient à présent deux épaisses pattes velues au bout desquelles d’imposants sabots se dressaient.

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