Voyage intérieur
Une minute de lecture
Derrière moi, j’étais devant moi.
Chaque pas que je croyais fuir
me ramenait à l’origine,
car plus je reculais, plus je m’approchais de mon départ.
Je regardais sans voir,
car qui voit ne voit rien.
Le départ est parfois l’arrivée,
et l’ouverture se trouve
dans l’acte même de refermer.
L’usage aime l’inutile,
comme si l’âme se nourrissait
de ce qui ne sert à rien.
Je courais dans mon lit,
immobile dans le tumulte,
enveloppé par l’illusion
car l’illusion avait une présence,
une densité, presque une peau.
Le froid réchauffait l’hiver,
et l’invisible se laissait
regarder avec plus de force
que le visible lui-même.
Tout ce qui semblait opposé
se tenait la main en silence.
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