Chapitre 3

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- Mais puisque je te dis que ce n'est pas ma faute ! Le planning a changé, je n'y peux ...

Sans pouvoir finir sa phrase, Maël enchaîna en claquant la porte du réfrigérateur

- C'est toujours pareil, on ne peut rien prévoir parce que ta cadre a besoin de toi ! Il n'y a que toi comme infirmière dans ce foutu hôpital ?

- Bien sur que non. Qu'est ce que tu veux que je te ...

- Je commence vraiment à en avoir marre, cria de nouveau Maël sans laisser le temps à Gwen de finir sa phrase. On ne se voit plus, tu es toujours au boulot. Tu enchaînes les weekends, ils te rappellent sur tes repos, on n'a plus de vie !

Gwen resta silencieuse, elle savait qu'il avait raison. Mais ce qu'il ne savait pas lui, c'est qu'en ce moment, elle préférait être au travail que de passer un weekend entier avec lui.

- Je ne vais pas supporter ça encore longtemps Gwen. Je veux une copine qui est là, avec qui je peux passer du temps.

Non mais il est sérieux là !

- Passé de temps ? Mais pour quoi faire ? On ne partage rien ensemble, on n'aime rien commun. Si tu veux que je reste à la maison pour te regarder glander sur ton canapé entrain de picoler, je préfère encore aller au travail !

Maël resta estomaqué. Il savait qu'il n'en fallait pas beaucoup à Gwen pour s’énerver- elle avait un tempérament de feu pour une scorpion ascendant scorpion - mais il ne se doutait pas de ce qu'elle allait lui envoyer à la figure.

- Si je n'avais pas travaillé qu'est ce qu'on aurait fait ? Continua Gwen. Allez dis moi ? Tu m'aurais amené au restaurant ? Ah non, ça fait au mois six mois qu'on n'y est pas allé en amoureux. Tu m'aurais amené au cinéma ? Ah non, tu n'aimes aucun film. On serait allés se promener ? Merde, je suis bête, tu n'aimes pas marcher ! Alors dis-moi ? Tu aurais voulu qu'on fasse quoi ?

Mais parle putain ! Réponds !

Mais Maël resta silencieux. Il savait qu'elle avait raison mais n'osait pas l'avouer.

- Tu ne dis plus rien maintenant ! Evidemment c'est plus facile !

Pauvre type !

Elle tourna les talons, attrapa son sac à main et sorti de l'appartement en claquant la porte. Elle prit sa voiture et commença à rouler. Elle ne savait pas où elle allait, mais peut importe, elle savait où elle ne voulait pas être. Plutôt rouler deux heures jusqu'à son embauche, que de rester cinq minutes de plus dans la même pièce que lui.

Quel con ! Et bien qu'il aille voir ailleurs s'il n'est pas content !

Cela faisait sept ans qu'ils étaient ensemble et leur couple commençait à décliner. Bien sur, au début tout était tout beau, tout rose. Ils étaient fous l'un de l'autre, ils sortaient régulièrement. A une époque, il l'amenait manger au restaurant toutes les semaines. Puis c'est devenu deux fois par mois, puis une fois et ça s'est arrêté. Au début, il faisait des efforts pour elle, il lui offrait des fleurs, l'amenait au cinéma, lui faisait des petits cadeaux ridicules mais adorables. Mais tout ça a aussi disparu. Au début, ils faisaient l'amour deux à trois fois par semaine, partout dans l'appartement et dans la ville, ça mettait un peu de piment. Maintenant c'est une fois par semaine, et encore ça dépendait des semaines. Quand elle revenait de chez le coiffeur, il ne remarquait même pas qu'elle avait coupé ses cheveux. Quand elle achetait une nouvelle robe, il ne s'en rendait pas compte. Elle avait l'impression de vivre avec un colocataire plutôt qu'un petit ami.

Evidemment, ils s'étaient rencontrés jeunes, elle avait à peine 18 ans et lui 19. Mais quand même, comment une personne peut autant changer ? Julia dit que c'est surement la force de l'habitude, la routine qui fait qu'il se dit qu'elle est acquise, et qu'il n'a plus besoin de faire d'effort. Mais après cette dispute, elle espérait bien qu'il réagisse.

Non, il ne dira rien, ne fera rien, j'en suis sure ... Ce n'est pas comme si c'était notre première dispute en plus !

En ce moment, tout était bon pour se fâcher. Le travail, le fait que Gwen allait trop voir ses copines, le fait que Maël allait trop au foot, les courses, la lunette des toilettes, l'alcool, le pain pas rangé, les chaussettes sales au pied du lit, la plaque de cuisson pas nettoyé ... bref, un rien menait à une troisième guerre mondiale. Il suffit de ça parfois, un petit détail insignifiant, un défaut qui n'a l'air de rien au début et tout d'un coup, ça explose et on se hurle dessus pour savoir qui a changé en dernier le rouleau de papier toilette. Gwen finit par se garer et regarda autour d'elle.

Tiens, je suis à côté de chez Julia.

Elle l'appela pour savoir si elle était chez elle.

- Oui, je suis de repos aujourd'hui. Qu'est ce qui se passe ?

- Je me suis encore disputée avec Maël ? Je peux passer ?

- Bien sur, viens !

Julia était une bonne amie à Gwen, infirmière elle aussi. Elles s'étaient rencontrées lors de leurs études. Elles avaient de suite sympathisées et avaient passés leurs trois d'école ensemble. Bien que Julia ait un très fort caractère, leur ressemblance les avait beaucoup rapprochés. Elle était entière, et franche ; elle était très sociable, à l'écoute et marrante mais elle avait en elle un noyau dur indomptable. Gwen savait qu'elle aussi avait eu un lourd passé.

En arrivant, Gwen vu que son amie lui avait préparé du thé et elles s'assirent ensemble. Gwen lui raconta ce qu'il s'était passé :

- Il m'a tellement agacé que j'ai pris mes clics et mes clacs et je suis partie.

- Tu as bien fais. Même s'il va falloir que vous ayez une conversation tous les deux. Savoir ce que vous faites ...

- C'est-à-dire ?

- Et bien, tu ne le supportes plus. Tu préfères aller au boulot que de rester avec lui, c'est qu'il y a un souci quelque part tu ne penses pas ? Et apparemment, lui ne supporte plus tes absences et que vous ne fassiez rien, donc, une discussion s'impose non ?

- Mais même si j'étais plus présente, on ne ferait rien de plus !

- Je sais chérie, et raison de plus ... Tu vois bien que vous n'êtes plus fait pour être ensemble non ?

Gwen resta silencieuse.

Oui j'en ai marre de lui ... Mais qu'est ce que je ferai sans lui ? Je ne suis pas sûre d'être prête à le quitter ...

- Il faut que tu réfléchisses à ce que tu veux, et que tu parles avec lui pour savoir ce qu'il veut lui. Est-ce que tu veux rester avec lui ? Alors que vous n'avez aucun point commun ? Ou est ce qu'il ne vaudrait mieux pas le quitter et essayer de trouver quelqu'un avec qui partager de vraies choses ?

- Mais j'ai presque trente ans ...

- Dans deux ans ! Et même, et alors ?

- Je ne vais pas me retrouver seule maintenant ... à mon âge ...

- Est-ce que tu es heureuse avec lui ? Est-ce que tu te vois fonder une famille ? Avoir des enfants ?

Je ne sais pas ... Non je ne crois pas ... mais seule ?

Gwen n'avait jamais été célibataire plus de deux mois depuis qu'elle avait treize ans. Elle ne savait pas ce qu'était la solitude, et elle ne voulait pas savoir. Se retrouver seule, le soir, personne à qui parler, avec qui rire, personne dans son lit ... Recommencer à zéro avec un homme, un inconnu ... Non ça lui faisait peur.

- Chérie, continua Julia, je sais ce que tu te dis. Mais tu es déjà seule, alors que tu es en couple. La seule différence, c'est que le soir, tu pourras prendre toute la place dans le lit, et toute la couverture !

Cela fit naître un sourire sur le visage de Gwen. Qui disparu rapidement

- Oui mais on se connait ... il connait mes défauts et il m'aime quand même ...

- Il a une drôle façon de t'aimer alors. Et puis, quelqu'un d'autre les aimera. Regarde-toi ! Quand les garçons vont savoir que tu es de nouveau sur le marché, ils vont se battre pour toi !

Haha ! Mais bien sur, tu parles !

Elle était rigolote, elle pouvait dire ça elle qui ressemblait à un mannequin. Elle était grande, élancée, mince. Elle avait des cheveux bruns de rêve, légèrement ondulés, qui lui arrivait au creux des reins, comme Pocahontas vous voyez. Avec ses grands yeux bleus azurs, elle était sublime. Les garçons s'étaient toujours bousculés devant elle, ne voyant même pas Gwen à côté. Faut dire qu'à part les yeux bleus, elles n'avaient rien en commun physiquement. Et oui, Gwen était petite, très petite, boulotte, très boulette et blonde, très blonde. Alors le fait d'imaginer des garçons se battre pour elle, l'a fit beaucoup rire intérieurement.

Est-ce que je suis vraiment prête à essayer de trouver quelqu'un d'autre ?


David venait de finir sa première journée de travail au Potcheen. Le patron ne lui avait même pas demandé de CV avant de l'embaucher. Il lui avait demandé s'il avait déjà travaillé en tant que serveur et avait fait confiance à David pour la réponse qu'il avait donnée. Il avait alors commencé ce samedi midi. Evidemment, au début, il avait cassé quelques verres, quelques carafes aussi ... même une bouteille de bière. Mais il avait fini par vite prendre la main. Le plus dur n'était pas le service d'ailleurs, mais l'organisation entre les tables de l'intérieur du bar et celles de l'extérieur. En plein mois de Juillet, les tables de la terrasse avaient été assaillies et David avait vite été perdu entre ceux qui avaient commandé et qui attendaient, ceux qui avait étaient servis et qui attendaient la note et ceux qui avaient été servis et qui avaient payé. Il avait fini par trouver une méthode qui avait fonctionné pour aujourd'hui. A réévalué demain.

Il était très satisfait de sa journée de travail. Le patron n'avait pas été trop derrière lui et donc l'autorité n'avait pas trop dérangé David. Bien sur, il lui avait montré les bases, où se rangeait telle ou telle boisson, comment fonctionner la caisse enregistreuse, mais l'avait rapidement lâché dans l'arène. David s'était senti en confiance, après tout il connaissait très bien ce bar, il y allait en tant que consommateur depuis des années. Evidemment, le patron lui avait rappelé qu'il ne devait pas consommer d'alcool lors de son service - ah bon ?!

Il rentrait chez lui quand son téléphone sonna. C'était Ludovic, qui l'invitait à l'apéro. Pour un samedi soir à 20h, rien d'étonnant après tout, se dit David. Il fit demi-tour dans le rond point et parti en direction de chez son ami. Ce dernier venait d'aménager avec sa chérie, depuis quelques mois. Il avait eu du mal à se lancer dans cette nouvelle étape d'une relation de couple. Mais un jour ou l'autre, il faut bien.

Mais est ce qu'il va supporter la vie à deux ? La routine ? Les disputes ? Il a toujours été comme moi, un électron libre. Moi je ne pourrais pas aménager avec n'importe qui. J'aime trop ma liberté, mon indépendance, mes habitudes, mon jardin secret. Bon façon, la question ne se pose pas, je suis seul, à part les plans culs, et ce n'est pas plus mal !

En arrivant devant la maison, David sonna et son ami vint le chercher au portail. Ils partirent s'installer en terrasse tous les deux pour boire l'apéro. Ludovic lui expliqua que Dorine n'était pas là, ils s'étaient encore disputés et elle était partie pour le weekend chez ses parents. L'ami d'enfance de David voulait donc sortir et se vider la tête. Cela n'étonna aucunement David, ils étaient tellement semblables tous les deux. Ils commencèrent à boire des bières, puis attaquèrent la Vodka.

- Victor ne viens pas ? demanda David entre deux gorgées d'alcool

- Non, il a été rappelé par l'hôpital, le mec d'astreinte s'est pété la cheville. Et Pierre a un repas de famille. On reste en amoureux ce soir !

Ils sortirent en boite toute la nuit. A cette époque de l'année, seule une était ouverte, étant donné que dans le Sud Ouest, il y avait des fêtes de village tout l'été. Ils ne firent pas les difficiles et entrèrent à l'Ossassuna. Ils draguèrent les filles, dansèrent collés-serrés, rigolèrent et profitèrent comme si c'était leur dernière soirée. David, fortement alcoolisé, passa de filles en filles toute la soirée. Blondes, brunes, grandes, petites, il les fit toutes danser. Une blonde attira un peu plus son attention, il l'accosta et lui joua le grand jeu. Il savait qu'il avait du charme et qu'il plaisait.

Oh ça n'avait pas toujours été le cas, à l'adolescence il était mal dans sa peau. Il n'aimait pas son corps, pas ses cheveux, rien pour tout dire. Il n'arrivait pas à draguer ou à se projeter avec une fille. Jusqu'à qu'il est un déclic grâce à une copine à Ludovic. Grâce à elle, il se rendit compte qu'il pouvait plaire, qu'il pouvait être aimé, qu'il pouvait attirer le regard. A leur rupture, il se mit à la musculation, se fit couper les cheveux et se laissa pousser une petite barbe. Est-ce sa prise de confiance en lui ou le changement physique qui fit la différence ? Il ne savait pas, mais depuis, il pouvait attirer n'importe quelle femme. Malheureusement, il le savait et en jouer. Et de nombreuses femmes tombèrent dans ses bras, avant de finir par terre. Car il ne voulait pas se poser, il voulait profiter, aimer, jouer, mais surtout pas, s'engager. La plupart des filles le traitaient de « connard» avant de partir.

Le lendemain matin, il se réveilla en sursaut. Il avait mal à la tête, et ne se souvenait pas de grand-chose de la veille. Il observa la chambre, et il se rappela alors qu'il était chez Ludo. Puis en se tournant, il s'aperçu qu'il y avait une femme à ses côtés. Elle dormait profondément. Il s'approcha délicatement d'elle pour voir à quoi elle ressemblait. C'était la fameuse blonde qui avait attiré son attention la veille, il s'en rappelait vaguement. Il sorti du lit aussi doucement que possible et parti dans la cuisine. En passant devant la chambre de Ludovic, il se rendit compte que la chambre était vide.

Mais où il est ce con ?

Cela inquiéta David, qui prit son téléphone pour l'appeler. En l'allumant, il vit qu'il avait reçu un SMS :

« Je suis parti chez les parents de Dorine la rejoindre. Elle me manquait trop. Profite bien de ta blonde. Je t'ai laissé une clé à l'entrée »

David sourit en pensant à son ami qui avait du arriver chez ses beaux parents, bourré, pour s'excuser. Vive la crédibilité. Il sentit alors un mouvement derrière lui et vit cette jeune femme. Blonde, de taille moyenne, avec des yeux en amandes. La ressemblance avec son ex était déconcertante.

Pourquoi je suis toujours attiré vers ce style de fille !

Il lui proposa un petit déjeuné par politesse, qu'elle déclina rapidement, ce qui le soulagea profondément. Elle partie aussi vite qu'elle était entrée dans sa vie et David reparti se coucher. Il se rendormi rapidement, en repensant à son premier amour, qui occupait régulièrement ses pensées et qui l'avait transformé en zombie ascendant connard depuis qu'elle était partie. David se réveilla de nouveau, il avait chaud, avait transpiré. Il se redressa pour remettre ses idées en ordre : il était toujours chez Ludovic. Il était seul dans le lit, et la lumière du jour avait envahi toute la chambre. Le soleil battait son plein et il se demandait quelle heure il pouvait être. Il attrapa son téléphone d'un coup de main rapide, et vit qu'il avait 2 messages. Un premier :

« Tu dors toujours ? » et « On part de chez ses parents, on est là dans 30 minutes. Lève ton cul ».

David regarda l'heure à laquelle il lui avait envoyé le dernier message : 15h41. Il regarda l'heure actuelle : 16h03.

Merde ! Merde ! Merde !

Il se leva alors d'un bon, et se jeta sous une douche brûlante. Il en sortit aussi vite qu'il y était rentré et refit le lit en mode « commando ». Rangea le bazar de la chambre, puis parti remettre de l'ordre dans la cuisine, et enfin surtout, jeter les cadavres de bière qui se trouvait sur la terrasse. Il jeta les poubelles dans les containers extérieurs, et finit par s'asseoir sur le canapé transpirant, quand il entendit un bruit de clé dans la serrure. Dorine passa la porte la première, et leva rapidement les yeux au ciel en le voyant. Elle lui lâcha un « Salut » du bout des lèvres et partie dans sa chambre. Ludo arriva à son tour sur le pas de la porte et regarda son ami de toujours avec un regard de détresse. Il ferma la porte, posa un sac et s'approcha de David. Il s'assit à ses côtés, jeta un regard furtif en direction de la chambre et lâcha :

- Il ne va pas falloir que tu t'éternises mon vieux, elle est de sale humeur

- J'ai vu ça oui, répondit-il en rigolant

David récupéra sa paire de chaussures, fit un signe de courage à son pote, hurla un « Salut » à l'attention de Dorine et parti de cette maison. En arrivant dans sa voiture, il souffla un bon coup, comme s'il avait évité une tornade de justesse, avant d'éclater de rire.

Oh le dragon ! C'est sur, je ne veux pas d'une vie comme ça !

Il voulait une vie de couple simple, sans prise de tête continuelle, où il pouvait sortir quand il voulait et recevoir ses amis quand il le voulait. Ne pas avoir une tête qui boude à longueur de temps, et des querelles pour des broutilles. Etre avec une fille qui était sur la même longueur d'onde que lui, qui avait les mêmes attentes. Celle qui serait son amoureuse, son amante, sa meilleure amie. La femme de sa vie. Mais il avait laissé tomber les recherches de cette perle rare depuis quelques années maintenant, et il savait que depuis qu'il avait enfilé le costume non pas de super héros mais de « sale con », ses recherches étaient plus difficiles. Il n'attirait que les filles faciles car avec sa carapace, aucune candidate sérieuse n'arrivait à passer en dessous.

Il rentra donc chez lui, dans son petit appartement, et repensa à la jeune femme qu'il avait trouvée dans son lit le matin même. Il ne savait même pas son prénom ! Et, en y repensant, elle était plutôt pas mal quand même. Après tout, il aurait pu prendre son numéro pour la revoir de temps en temps. Il envoya un texto à son ami :

« Tu la connaissais la blonde d'hier soir ? »

Il attendit la réponse qui arriva quelques secondes après

« Oui, c'est l'ex d'Arthur, elle s'appelle Angélique Sineau »

David ne connaissait pas d'Arthur et il s'en moquait.

Il se connecta sur Facebook et tapa son nom. Lui arriva devant ses yeux, la jolie blonde de la veille. D'après ses informations, elle était infirmière et était célibataire.

Décidément ! Que d'infirmières sexy en ce moment !

Il regarda quelques photos : toutes étaient d'elle seule, ou avec des copines. Apparemment elle aimait sortir et faire la fête. Il hésita un moment, puis la demanda en ami, après tout, on ne sait jamais, elle aimerait peut être avoir un quatre heure de temps en temps.

Façon je n’ai rien de plus à lui donner

Il vit alors qu'il avait quatre amis en commun avec elle et décida de regarder. Maintenant, avec tous ses réseaux sociaux, on peut tout savoir de la vie de quelqu'un en quelques clics. Il n'y a plus de magie, de hasard, de coïncidence, de découverte et David trouvait ça dommage. Il n'était pas fan de ces réseaux mais avait fini par s'y habituer, à force de voir que tout le monde n'utilisait que ça comme moyen de communication. Dans la liste apparue, Ludovic évidemment, et un ami à eux qui faisait souvent la fête. Puis, une fille qu'il avait connu au collège et apparu sous ses yeux la photo de son ex copine.

Comment se connaissent-elles ?

Il se refusa de cliquer sur sa photo, ne voulait pas se faire du mal ou faire resurgir des souvenirs. Sa carapace était solide en ce moment, il n'avait pas besoin de ça pour la fendiller. Il ferma la fenêtre de l'ordinateur d'un geste rapide et décida de se servir une bière qu'il boirait devant un épisode de Game Of Thrones. Evidemment, ce n'était pas bien, il devrait plutôt se concentrer sur sa bande dessinée que devant cette série violente et bourrée de sexe, mais il était trop fatigué de sa soirée, et surtout il n'avait aucune inspiration. Il n'allait pas dessiner les relations stupides de couple de son ami ou sa nuit de sexe avec cette Angélique, donc il préférait regarder tout ça devant son écran.



Flashback Trois

A la fin de cette soirée, les garçons étaient tous entrain de jouer au foot dans le jardin quand elle décida de s'installer sur un transat pour regarder les étoiles. La soirée avait été bonne, et elle avait été agréablement surprise de voir son bel inconnu là. Il n'avait que peu parler durant la soirée, il ne connaissait personne mais avait sympathisé avec Pierre, ce qui était un bon choix, vu qu'il était comme son grand frère. Tous les deux, ils s'étaient beaucoup cherchés du regard, tout le temps même à vrai dire. Elle avait aimé ce jeu entre eux, ce flirt, elle avait fait comme si elle ne le regardait pas et dès qu'il parlait à quelqu'un, elle l'observait. Il avait un style vraiment particulier, avec son jean en bas des fesses et son tee-shirt plus grand que des échasses. Il avait une manie avec ses cheveux, toujours à les remettre en place et ne devait pas savoir quoi faire de ses mains, car il était toujours entrain de jouer avec quelque chose. Mais tout ça lui plaisait, lui plaisait même beaucoup.

Il n'en revenait pas qu'elle soit là, ici. La vie faisait vraiment bien les choses, et sa mère lui avait toujours dit qu'il ne fallait pas sous estimer l'influence du hasard sur notre existence. Il l'avait observé pendant cette soirée, beaucoup même. Elle avait parlé de garçons à garçons, apparemment elle les connaissait tous. Elle avait servi et débarrassé la table comme si elle avait été chez elle. Elle avait ri, à grands éclats aux blagues de tout le monde. Son rire avait une mélodie bien à elle, et s'il avait pu il en aurait fait une chanson. Son visage était rayonnant, magnifique, et avait éclairé toute sa soirée. Alors que les autres garçons jouaient au foot, il avait préféré resté assis avec Pierre pour discuter. Mais, il ne l'avait pas quitté des yeux et il l'avait vu aller s'allonger sur les transats.

Au bout de quelques minutes, il la rejoint mais il ne dit rien. Il s'allongea sur le transat voisin, elle l'observa et son regard repartie dans les étoiles. David l'observa un moment, son visage avait une intensité bien particulière à la lumière de la lune, puis lui aussi regarda les étoiles. Au bout de longues minutes, ils virent passer une étoile filante. Aucun d'eux ne parla, mais leur vœu fut le même.

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