Chapitre 9

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Le lycée n'était pas loin du centre ville, elle y était allée plus d'une fois à pied. Et là, elle avait bien envie d'un verre. Elle partie donc en direction d'un bar, peu importe lequel, tant qu'elle ne voyait pas ces têtes de Mme Parfaite et de Mme Balai-Dans-Le-Cul. Sur le chemin, elle appela Julia et lui raconta ce qu'il s'était passé. Son amie lui dit qu'elle s'habillait et qu'elle la rejoignait de suite en ville, à l'auberge espagnole. Gwen marcha doucement, regardant les voitures qui passaient à côté d'elle, les maisons sur le bas côté. Mont de Marsan de nuit était différente de la journée, plus calme, plus secrète, plus mystérieuse. Quand elle arriva vers le centre ville, il y avait plus de monde, beaucoup de jeunes prêts des bars.

Il y avait un match ce soir ou quoi ?

En passant devant « Chez Régis », elle vu un match de foot se jouer.

Tout s'explique. Au moins, à l'auberge espagnole, on sera tranquille.

En arrivant, il y avait beaucoup de monde dans le bar voisin, surtout à l'intérieur devant la télé. Sur la terrasse, elle s'assit à une table et commença à regarder les étoiles. Le serveur vint à sa rencontre, mais elle lui dit qu'elle attendait quelqu'un. Julia arriva quelques minutes plus tard, habillée d'un vieux jogging et les cheveux attachés en bataille. Même comme ça, tous les garçons de la terrasse la regardèrent. Elles parlèrent de ce qui s'était passé, de comment Gwen s'était sentie.

- Tu es sûre que tu n'as pas fui, parce que justement, il n'était pas là ? Lâcha d'un seul coup son amie

Gwen la regarda étonné un moment.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Bin, s'il avait été là, tu serais resté là bas non ?

Probablement oui ...

- Je ne sais pas ... peut être ...

- Et là, tu es partie parce que tu savais au fond de toi qu'il ne viendrait plus.

Elle me connait à ce point ?

Alors que Gwen allait lui répondre une vieille excuse bidon, elle se figea.

Non ... ce n'est pas possible. Il ne peut pas être là ...

Laura suivit le regard de son amie qui était devenue blanche comme un cachet d'Imovane en un dixième de secondes. La brune vit alors un groupe de garçons qui sortaient du bar, et au milieu, un beau brun qui riait. Elle cru reconnaître l'ex de Gwen qu'elle n'avait vu qu'en photo. Mais vu la tête de sa copine, elle valida sa supposition.

Gwen observa David attentivement, tant qu'il ne l'avait pas remarqué. Il n'avait pas changé, toujours autant de prestance, d'assurance, de charisme. Elle l'avait vu dès qu'il avait passé la porte, malgré tous les garçons autour de lui. Il portait une belle chemise rouge avec une veste de costard noir, tout ça accompagné d'un vieux jean.

Tiens, il avait prévu de venir à la soirée ?

De loin, on aurait dit qu'il avait désépaissit ses cheveux et il les avait rabattu en arrière. Il avançait doucement avec les garçons et elle pu un peu plus détailler son visage. Son si beau visage, le visage qui hantait tous ses rêves depuis tant d'années. Il avait laissé pousser une barbe qui lui donner un air rebelle, qui lui allait à merveille. En tant normal, elle détestait les hommes barbus, elle se disputait souvent avec Maël sur ce sujet. Mais sur lui, elle ne pouvait que fondre. Et elle était entrain de fondre, littéralement. Il souriait et parlait avec son naturel qu'il avait déjà à l'époque et elle eu envie de courir vers lui et de lui sautait dans les bras. Son sourire lui avait toujours provoqué des papillons dans le ventre et des fourmis dans les jambes. C'est fou à quel point il pouvait la déstabiliser. Soudain, ses yeux croisèrent les siens, le temps d'une seconde. Le cœur de Gwen doubla de volume et elle eu peur qu'il n'explose dans sa poitrine. Puis, ce regard si transperçant et ses yeux verts revint vers les siens de nouveau ; ça y est, il l'avait vu.


Ça y est, le match était fini. Il y avait eu des prolongations et, évidemment, ils ne pouvaient pas partir sans avoir le résultat final. David aurait pu, le foot ne l'intéressait que peu mais pour Ludovic, c'est juste hors de question. Le foot et les garçons, il n'avait jamais compris cet amour qui les liait. Dans le bar, ils avaient été rejoins par des amis à eux, et avaient tous ensemble regarder le match. A la fin, ils avaient décidé de finir la soirée en boite de nuit. David avait passé une bonne soirée. Evidemment, il avait pensé à la soirée des anciens qui devait battre son plein pendant qu'il était là. Il avait envoyé un texto à Pierre pour savoir si elle y était.

« Oui, je viens de discuter avec elle. Elle n'a pas changé »

David savait que l'absence de Gwen pesait à Pierre, car ils avaient été tellement proches pendant leur enfance. Mais ce dernier avait coupé les liens avec sa petite sœur de cœur, par loyauté à David, lui avait-il dit un jour. Il savait qu'il en souffrait, comme lui-même souffrait de son absence. Il aurait tellement aimé la voir là bas, elle avait du se mettre sur son 31 ... Mais il savait que Ludo avait bien fait de l'en dissuader.

Comment j'aurai réagi si je l'avais pendu au bras de son mec ?

Une bagarre à une soirée des anciens, ça aurait été un peu emmerdant. En sortant du bar, les garçons étaient entrain de faire des paris sur la serveuse de la boite de nuit où ils comptaient aller : le premier qui avait son numéro, ne payer pas de tournée pendant la Madeleine. Il n'en fallait pas plus pour booster la fierté des garçons. Ils avançaient calmement, quand soudain, il croisa ce regard. Il était entrain de balayer la terrasse, quand il s'était figé. Il revint en arrière et retomba dans ces azurs. Il aurait reconnu ce regard parmi tous les autres, ce bleu parmi des centaines. Il commença alors à faire des longueurs dans cet océan de bleu.


♂♀

Ils étaient là, à l'opposer de la terrasse, les yeux dans les yeux, figés dans le temps, impossible de bouger, ni de détourner leur regard. Ils étaient dans leur bulle, dans leur univers, assaillit de tous leurs souvenirs, de tous leurs sentiments. Elle avait ces papillons dans le ventre et des pétillements dans les yeux. Il avait des fourmis dans les jambes et de plumes dans les oreilles. Mais tous les deux avaient des nuages sous les pieds. Elle pu d'avantage observer son visage : la pente de ses yeux, la couleur de sa peau, le dessin de ses lèvres, cette barbe parfaite, ce regard, si intense et brûlant à la fois, qu'elle passerait des heures et des heures à le contempler. David détailla son visage, l'inclination de ses yeux, l'esquisse de son sourire, les reflets de ses cheveux, et ce regard avec à la fois beaucoup de tendresse et d'amour. En regardant ce visage qu'il aurait pu dessiner les yeux fermés, il comprit que tous ces visages qu'il avait regardé, observé, c'était celui là qu'il cherchait, depuis le début. C'était elle, et personne d'autre il en était convaincu au fond de lui, il l'avait toujours su.


Il était là, à quelques mètres d'elle, la situation la plus improbable, qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer même dans ses rêves. Elle n'osait pas bouger, pas parler, et surtout pas détourner le regard.


Elle était là, en deux enjambés à peine, il pourrait être prêt d'elle, à côté d'elle à faire des brasses dans ce regard. Elle n'était pas à la réunion, elle était là, sous ses yeux, et il cru faire une attaque tellement elle était belle.


Qu'est ce que je fais ? Je vais le voir ? Lui dire bonjour ? Ou je reste assise là ? Mais s'il ne vient pas ? S'il continue son chemin ? Qu'est ce que je fais ?


J'ai envie d'aller la voir, de la serrer contre moi, de l'embrasser. J'ai envie de sentir son odeur, sa peau sur la mienne ... est ce qu'elle sent toujours la fleur de Lys ? Ah son parfum ...



Flashback Neuf

Cela faisait un an qu'ils étaient ensembles. Jour pour jour. Ça tombé un dimanche cette année et Gwen avait été invité à manger chez David. Ses parents avaient prévu un bon repas pour célébrer leur un an de couple. Ils s'étaient fait des cadeaux : elle, la belle chemise qu'il avait repéré dans un magasin quelques mois avant. Et lui, un collier doré avec un petit cœur accroché.

Après le repas, les parents de David étaient partis au vide grenier que la ville organisée – comme la plupart des dimanches. Ils s'étaient alors retrouvés seuls, dans cette maison, un après midi entier, pour leur un an. David lui proposa de regarder un film dans sa chambre, il avait téléchargé le Da Vinci Code, afin qu'ils arrivent quand même à le voir. Il mit le film sur une clé USB, branché à l'ordinateur en face du lit. Ils s'étaient couchés côte à côte et avaient commencé à regarder le film.

Au bout d'un moment, Gwen vint poser sa tête sur le torse de David et commença à promener son doigt sur son tee-shirt : elle lui faisait des papouilles. Il passa sa main sous sa tête et la descendit le long de son dos. Elle portait un petit haut fluide et il pu le remontait doucement. Soudain, sa main toucha sa peau si douce et il eu envie d'elle. En sentant sa main si chaude dans son dos, Gwen eu un souffle court. Les sensations qu'elle éprouvait étaient bizarre. Elle bougea sa tête de façon à pouvoir le regarder. Leurs regards se croisèrent et ils se comprirent en un éclair.

Ils avaient seize ans, ça faisait un an qu'ils étaient ensemble ; ils étaient vierges mais ils avaient envie l'un de l'autre. Ils se déshabillèrent maladroitement l'un l'autre, tout en s'embrassant tendrement. David ne savait pas trop comment faire, bien qu'il y ait souvent pensé. Gwen était effrayée mais heureuse de faire ça avec lui. Ils firent l'amour, pour leur première fois à tous les deux. Et rien que pour ça, ils savaient que leur histoire n'était pas anodine. Qu'elle était sincère et qu'elle allait durer.

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