Chapitre 12

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- Allez viens avec moi ! S'il te plaît ! Je ne peux pas y aller toute seule ... j'ai vraiment besoin de toi là !

- Mais je n'ai pas envie de sortir ... grogna Gwen

- Mais on ne sort pas ! On va à une fête d'anniversaire nuance !

- C'est pareil et je n'ai pas envie de voir du monde

- Gwen, s'il te plaît ! Je veux vraiment y aller, mais pas toute seule ..., lui dit Julia avec ses yeux de merlans fris.

Julia avait appelé Gwen en mode « furie » pour qu'elle l'accompagne à une soirée d'anniversaire, le soir même, d'un interne qu'elle avait rencontré à l'hôpital. Elle avait craqué sur lui et, apparemment, lui sur elle, vu qu'il l'invitait à sa fête. Sauf qu'elle ne voulait pas y aller seule et qu'elle avait donc demandé à son amie de l'accompagner.

Pffff. Je n'ai vraiment pas envie de sortir la ... mais il a l'air de vraiment lui plaire. Je ne l'avais pas vu comme ça depuis Jordan ...

Gwen hésita et puis finit par dire oui à Julia qui lui hurla dans les oreilles sa joie.

- Merci ! T'es une vraie amie ! Je passe te prendre vers 20h. Fais-toi belle, ça va grouiller de beaux médecins !

Gwen ria et leva les yeux au ciel en raccrochant.

Qu'est ce qui ne faut pas faire pour une amie ? Elle avait de la chance, elle ne travaillait pas cette semaine. Sa cadre lui devait des jours et, elle était donc en repos. Elle comptait bien en profiter pour se reposer. Ça commence plutôt mal avec cette soirée mais Gwen ne comptait pas rentrer à 5h du matin. Beaux médecins ou pas. Façon, elle s'en fichait des médecins, ça ne l'avait jamais attiré. Ils sont trop imbus de leur personne. Disons en général car, évidemment, il y a des exceptions qui confirment la règle. Ça étonnait un peu Gwen que Julia s'intéresse à un interne de son service, elle qui s'était fixé comme objectif, de ne surtout pas mélangé amour et travail.

Bon OK c'est un interne, ça veut dire qu'il est juste de passage ... mais il y a quand même 4 mois à travailler avec lui

Gwen se dit qu'elle en parlerait avec Julia quand elle passerait la chercher. Il était 17h à son horloge. Elle prit alors un bain qu'elle parfuma d'huiles essentielles pour se détendre tout en écoutant de la musique. Elle lu son livre dedans jusqu'à ce qu'elle est froid dans sa baignoire. Puis elle se prépara et s'habilla. Elle hésita ente son jean et une petite robe et opta pour le jean, elle voulait être à l'aise ! Elle était entrain de grignoter un bout quand elle entendit la sonnette.

- Déjà ?

Elle zyeuta l'horloge : 19h30. Elle était en avance ! En ouvrant la porte à son amie, Gwen comprit qu'elle allait se faire houspiller.

- T'es sérieuse la ? Je te dis que sa va grouiller de beaux « docteurs mamours » et tu me sors ton vieux jean tout crasseux ? Hors de question ! Tenue chic exigée Mlle !

Gwen leva les yeux au ciel tout éclatant de rire.

Elle ne changera jamais !

Julia se jeta dans la chambre de Gwen et ouvrit son dressing. Elle fouilla quelques minutes et lui sortit 3 robes au choix : sa robe rouge et blanche de la réunion « retrouvailles » - hors de question trop de mauvais souvenirs. Une robe blanche qu'elle avait portée pour le mariage de la sœur de Maël - non envisageable, trop blanche. Il ne restait donc que sa robe noire à dentelle, qu'elle n'avait pas portée depuis des lustres.

- Je ne suis pas sûre de rentrer encore dedans ...

- Essaie la qu'on soit fixée alors !

Gwen la passa rapidement et elle se rendit compte que, si, elle la fermait. Elle était un peu courte et le décolleté un peu trop plongeant mais bon Laura était têtue comme une mule.

Julia maquilla Gwen, quelque chose de très discret aux yeux mais du rouge à lèvres rouge.

Mon Dieu ... De quoi j'ai l'air ?

Gwen s'inspecta dans le miroir un moment ...

Avec cette robe, on voit mes fesses et la moitié de mes lolos, ce rouge est beaucoup trop pétasse, le trait de liner est tellement fin que je le vois à peine. Mes cheveux sont trop bouclées on dirait un mouton ... mais tout ça ensemble ... Ça fait un rendu plutôt potable ...

- Tu es magnifaiiiiique ! Cria Julia en la regardant, à la Cristina Cordula.


Ludo, Victor et David avaient préparé la soirée toute la journée. Victor s'était occupé d'inviter quelques collègues à lui, que ça fasse réaliste, Ludovic s'était chargé des boissons et de la nourriture et David, lui, avait essayé de préparer ce qu'il allait lui dire quand elle serait là, pour qu'elle reste. Parce que c'était ça le risque, qu'elle s'en aille après l'avoir vu, après avoir compris que c'était un guet-apens. Il avait peur de sa réaction mais avait tellement hâte d'être face à elle, de lui parler, de la toucher. Il avait plusieurs minutes à s'habiller et avait du demandé l'aide de Pierre. Il n'était pas d'accord avec ce « piège » comme il l'avait appelé. Il savait que ça n'allait pas plaire à Gwen, même s'il consentait qu'il n'y ait pas d'autres solutions.

- Parfois, il faut laisser faire le hasard, lui avait-il dit

- Ou pas. Regarde comment ça s'est passé la dernière fois que le hasard est entré en jeu

David savait au fond de lui que Pierre avait raison, mais son envie de la voir prenait le dessus sur le risque de la contrarier. Surtout depuis qu'il savait qu'elle n'était plus avec Maël. Il avait fini par demander à Julia pourquoi elle l'aidait.

« Parce que depuis que je la connais, elle n'a jamais cessé de penser à toi »

« Comment tu le sais ? »

« Elle m'en a déjà parlé ... »

« Et son copain dit rien ? »

« Elle a quitté Maël quelques jours après que vous vous soyez vu »

A ce moment là, David cru faire une crise cardiaque. Le rythme de son cœur s'emballa et il eu envie de sauter de joie.

Elle l'avait quitté ! Après m'avoir vu ! Elle m'aime encore alors ! Bien sur, elle croit que je ne l'aime plus, merci Ludo ! Mais je vais changer ça !

Mais il fallait qu'il réagisse quand il serait face à elle, et mieux que la dernière fois. Il se remémora ce moment : certes elle avait pris un peu de poids et ses cheveux étaient plus blonds, mais c'était toujours la même. Le même pétillement dans les yeux, le même sourire. Il s'était alors senti comme ce personnage de dessin animé qui essaie d'enlever ce morceau de scotch de leur doigt mais qui le colle juste sur l'autre doigt. Il s'était senti impuissant, idiot de ne pas pouvoir bouger ses jambes pour aller la voir, impossible d'aligner deux pensées qui pourraient crée un mot. Il s'était senti attiré vers elle, comme une force incontrôlable, que tous ses sens s'étaient mis en sommeil, sauf ses yeux. Il avait été hypnotisé par elle, et tout le reste de son corps s'était arrêté. Jusqu'à ce que Ludovic les interrompe.

Ce qui ne se passerait pas ce soir ! Ce soir ça sera parfait !

Pour sa tenue, il finit par opter par un jean noir et une chemise rouge. Il savait que ça avait toujours été sa couleur. Il arrangea ses cheveux, mis un peu de gel et parti rejoindre les garçons. Tout était fin prêt, il ne manquait plus qu'elle.


Les filles arrivèrent en bas de l'immeuble et elles se garèrent. Elles prirent l'ascenseur et montèrent jusqu'à 4ème étage. Une fois sur le palier, Julia envoya un message pour prévenir qu'elles arrivaient, mais elle dit à Gwen que c'était pour être sûr que c'était là.

- Vu la musique qui sort de cet appartement, je pense que c'est la oui !

Julia lui sourit au moment où Victor lui répondit que tout était prêt et elles sonnèrent. C'est Victor qui vint ouvrir la porte. Julia resta naturelle et lui fit la bise, l'air de rien. Puis, elle se tourna vers Gwen et ne fit comme si elle n'avait pas remarqué le visage blêmit de son amie, et ses yeux exorbités.

- Gwen je te présente Victor, l'interne dont je t'ai parlé. Victor voici mon amie, Gwen

Non non ... non ... c'est une blague ... Elle se fiche de moi là ...

- Salut Gwen, lui dit le grand brun en lui faisant la bise. Je ne pensais pas te voir ici un jour

Oui moi non plus !

Julia joua l'idiotie « Ah bon ? Vous vous connaissez ?» Elle aurait mérité une palme d'or de la meilleure comédienne à cet instant. Applaudissement messieurs dames s'il vous plait ! Mais Gwen n'arrivait toujours pas à comprendre ce qu'elle faisait là. Elle fut prise d'un vent de panique en entrant et jeta un coup d'œil rapide dans la pièce. Elle repérage Ludo de loin qui la regardait sans sembler surprit, et plus loin, elle vit Pierre, qui lui fit un sourire qu'elle cru compatissant. Il y avait beaucoup de femmes donc on pouvait vite remarquer les hommes.

Il n'est pas la ... ouf ! C'est quand même bizarre par contre ...

Elle fut coupée dans ses pensées par Pierre qui s'avança vers elle et la prit dans ses bras. Elle se sentit compressée contre lui mais soudain, sa panique fut dissiper. Elle avait toujours eu ce sentiment de protection avec lui, et il était toujours là même après toutes ses années. Elle se tourna vers Julia qui l'observait attentivement.

- Tu étais un courant ? Lui demanda-t-elle

- Au courant de quoi ? Dit-elle innocemment

Ouais c'est ça joue l'ignorante ! Et la grande gagnante est ? Julia ! Félicitations, voici votre oscar de la meilleure actrice de l'année !

Gwen leva les yeux et s'avança vers la cuisine pour boire un coup.

Evidemment qu'elle était au courant. C'était un piège ! Mais où est-il ?

Quand elle se retrouva nez à nez avec lui. Il était là, dans la cuisine, plus beau que dans ces souvenirs et elle cru défaillir. Son regard perçant la fit chavirer comme un paquebot en pleine tempête.


- Ca y est, elles arrivent, dit Victor, en regardant David

Mon dieu ça y est ... Ça va arriver. Je vais la voir ... qu'est ce que je vais lui dire ?

Pris de panique, il partit dans la cuisine. La peur l'envahissait soudainement. Lui qui attendait ce moment depuis plusieurs jours, maintenant qu'il allait arriver, il était mort de trouille.

Et si elle m'envoyait paître ? Si elle me disait qu'elle ne m'aimait plus ? Si je ne lui plaisais plus ?

Il bu une gorgée de bière pour se donner un peu de courage et il tendit l'oreille. Il entendit Stan ouvrir la porte, devina la voix de Julia. Il y a eu un long silence ... il se pencha à peine à travers la porte et il la vit. Elle était bien là, elle était venue.

Mon dieu qu'elle est belle ... malgré son air hébété et son regard noir. Elle est en colère ... Merde !

Il vit que Pierre s'était approché d'elle et il cru voir qu'elle se calmait un peu.

Merci mon pote ...

Il recula rapidement quand il vu qu'elle venait vers lui. Il s'assit sur la chaise et la vit passer la porte. Cette robe noire lui allait comme un gant et il cru tomber de sa chaise quand il croisa son regard.



Flashback douze

Quelques jours après leur rupture ils s'étaient revus. Il l'attendait sur une table de pique-nique au Lucky. Il s'était couché dessus, les bras croisés, les jambes sur son scooter. Elle l'observa depuis la piste cyclable. Qu'avait elle fait ? Pourquoi l'avait-elle quitté ? Elle l'aimait tellement. Elle s'approcha doucement mais il se redressa après l'avoir entendu arriver.

Il l'attendait patiemment. Il en avait marre de tout faire pour la reconquérir sans succès. Il voulait la voir pour lui dire que c'était fini, qu'il laissait tomber la partie, qu'il en avait marre. Il entendit un mouvement et, en se redressant, il la vit. Pourquoi cette situation ? Ils étaient tellement heureux ! Et elle était si belle.

Ils discutèrent un petit moment. Elle s'excusa, tout en essayant de contrôler ses larmes. Il lui expliqua qu'il tournait la page, tout en évitant son regard. Avant la fin de la conversation, c'était trop pour elle a supporté et elle partie. Il la rattrapa et plongea ses yeux dans les siens. « C'est toi qui a voulu ça». Il avait tellement raison.

Elle était tellement malheureuse. Elle se blottie dans ses bras, le seul endroit où elle se sentait bien, heureuse, en sécurité. Il referma son étreinte, surpris de sa réaction. Il ne la comprenait plus ... mais il arrêtait de se battre. Il avait failli louper son bac avec tout ça et il avait bien compris que c'était fini. Il laisserait couler maintenant et ils verront ce que le futur leur réserve. Après tout, les âmes sœurs se retrouvent toujours non ?

S'il avait su qu'à ce moment là, en insistant à peine plus, elle reviendrait sur sa décision qu'elle regrettait tellement.

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