En apnée

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 Je me souviens de ce jour où tu es entré dans nos vies. Tu semblais gentil, amical, aimable. Rien ne laissait penser à une telle chose, jamais je n'aurais cru ce jour-là que tu aurais détruit ma vie. Faisant de ton bonheur ma descente aux enfers. 

 La colère, le dégout, la haine. Tous ces sentiments créent en moi un pervers mélange de désordre et de chaos.

 Je t'en veux tellement...

 Plusieurs fois j'ai souhaité que tu disparaisses définitivement de ma vie, mais tu sembles bien déterminé à t'accrocher, tu ne lâches pas ta prise alors je me bats. Je me bats contre toutes ces mauvaises choses que tu m'apportes, dans l'espoir de pouvoir enfin respirer.

 Je ne comprends pas pourquoi tu m'obsèdes autant, pourquoi ton visage refuse de me quitter. Tout comme ton nom qui s'insinue dans chaque pore de ma peau.

 Tu as détruit ma vie, mes pilliers, mon centre de gravité. Alors je chute. Toujours plus loin, sans jamais toucher le fond. L'obscurité prend de plus en plus part de moi alors que tu continues de vivre. Heureux, satisfait d'avoir ce que tu as toujours voulu et ça m'énerve.

 J'en ai assez. Je veux que cela cesse pour de bon.

 J'ai récupéré ton adresse, fait le double de tes clés et je suis entrée dans ton appartement avant que tu ne rentres du travail. J'ai observé chaque pièce de ton lieu de vie avant de m'assoir sur le comptoir de ta cuisine, un de ces couteaux de cuisine qui me semble si coûteux dans les mains. J'ai observé tes photos accrochés sur la porte du réfrigérateur, Londres, Madrid, Rome, Berlin. Sur chacune de ces photos tu as le sourire, tu es heureux, tu ris et cela me rassure. Tu mérites de payer pour tout ce que tu m'as fait subir, tu mérites de souffrir autant que je l'ai fait.

 La porte d'entrée s'ouvre doucement et tes pas mal assurés se font entendre. Tu n'oublies jamais de fermer ta porte d'entrée, tu as raison de t'inquiéter. La lumière s'allume et je souris, ça y est, c'est l'heure. Je caresse la lame du bout des doigts quand tu entres enfin dans la cuisine. Tu me dévisages, surpris, puis soulagé, avant que ton regard ne descende sur la lame. Tu recules de quelques pas alors que je m'approche en riant, je te hais. Ton regard me supplie, tu as compris que ta fin arrivait, c'est bien. Ta voix s'est éteinte, tu es terrorisé. Et quand ton dos heurte enfin le mur, tu sembles reprendre conscience et sur le point de crier, tu sombres.

 Le couteau transperce ta gorge, tu te vides de ton sang, la vie quitte enfin ton corps et je pleure.

 Les larmes coulent sur mes joues et je respire. Enfin.

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