Réponse à "A quoi croyez-vous ? Ou ne croyez-vous pas ?"

de Image de profil de Sebi QuercorumSebi Quercorum

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Il est difficile de se dévoiler à des inconnus. Je pense que pour dire ce en quoi on croit, cela nécessite de la confiance en la personne à qui l'on révèle ses croyances. J'entends par la, pas seulement nos croyances spirituelles, mais aussi les pensées de tous les jours qui motivent de manière bénéfique ou pas, nos actions.

Heureusement nos croyances sont voilées d'une barrière mentale, qui n'est surmontable que par l'expression corporelle ou langagière. C'est là, qu'intervient la confiance. On ne lève pas le voile pudique de nos pensées avec n'importe qui.

Imaginons un monde où cette barrière n'existe plus et où toutes les croyances seraient exposées aux yeux de n'importe quel chaland. Ce serait le chaos!

Tout d'abord, nous ne partageons pas tous les même croyances. Cependant nous avons tous le désir que ce qui est le fruit de notre réflexion soit validé par d'autres. Nous voulons avoir raison! Par contre si on ne nous donne pas raison, c'est frustrant et ça dégrade notre estime de soi.

En réaction à cette frustration on pourrait voir naitre des conflits interpersonnels et intrapersonnels. Souvent c'est la loi du plus fort qui l'emporte dans ce cas de figure. Je pense alors à Galilée contraint par l'inquisition à abjurer sa théorie de l'héliocentrisme, qui venait remettre en question le dogme de l'église. " E pur si muove ! " Un exemple donc de la raison du plus fort face à la rationalité scientifique. Le temps nous apprend que ce sont les observations de Galilée qui s'approchent plus de la vérité. Pourtant à l'époque du procès de Galilée, il était plus adapté de dire qu'on partage la croyance au géocentrisme, si l'on ne voulait pas être traité comme un hérétique.

L'estime de soi peut se dégrader, si on est dans le camp du plus faible et que nos croyances les plus intimes sont invalidées par le mainstream. Pour cela, nul besoin de partager ses croyances. Il suffit de voir ce que valorise la société et ce qu'elle dévalorise. Etonnamment en fonction de la sensibilité de chacun la société peut être "pas assez quelque chose" pour certains et "trop ce quelque chose" pour d'autres.

Pourtant on ne peut pas toujours avoir raison! Le filtre qu'est notre esprit peut nous permettre de gérer les erreurs de prévisions et s'adapter en fonction des éléments qu'il perçoit pour corriger sa vision. La question à se poser n'est pas: "est-ce que ma croyance est vrai?", mais: "est-elle utile à mon épanouissement?". Je pense à la croyance en la "terre plate" qui peut être adaptée pour quelqu'un qui vit dans un peuple primitif et en symbiose avec son environnement direct. Alors que cette même croyance est totalement inadaptée pour un ingénieur qui développe des satellites. Je ne vois pas l'intérêt d'aller éprouver la croyance du premier, mais bien du deuxième.

De l'ingénieur on n'attend pas qu'il agisse en fonction de ses croyances, mais en fonction de son savoir qui évolue de façon empirique. Pourtant, c'est là où le bât blesse. Depuis (selon le mythe) que l'être humain a été chassé du paradis pour avoir gouté au fruit de l'arbre du savoir. Il porte également la responsabilité des actions qu'il mène grâce à ce savoir.

L'éthique, mais qu'est-ce qui la meut? Elle est motivée par les croyances personnelles ou partagées de ce qui est bon et juste. Ainsi croire que l'environnement porte en lui quelque chose de sacré, peut-être une conviction utile pour le préserver, face aux connaissances qui nous rendent capable de le modifier.

Mais revenons à nos croyances plus intimes. Celles que nous partageons avec des personnes de confiance. Celles qui sont voilées par la pudeur et parfois la méfiance. J'appelle l'inhibition, "la pudeur" car c'est le filtre nécessaire à la bonne communication. Dire tout ce qui nous passe par là tête sans écouter l'autre, ne nous apporte pas les informations nécessaires à une meilleur compréhension. On est souvent mut par le faite de vouloir convaincre, plutôt que d'échanger. L'écoute active de l'autre permet de faire évoluer nos croyances mutuelles.

Alors confier ses croyances nécessite de se montrer vulnérable envers l'autre. J'imagine que celui qui a vécu des traumas ou des trahisons pourra être méfiant même quand cela n'est pas justifié. La méfiance est donc un voile plus délicat à manier pour plusieurs raisons. D'abord la suspicion est une barrière à l'apprentissage, surtout quand nos croyances diffèrent de notre interlocuteur. Là où la communication et la collaboration sont essentielles pour parvenir à des compromis. A côté de la méfiance envers l'interlocuteur, nous pouvons nous méfier de tout ce qui est nouveau. Ce qui nous empêche d'explorer de nouvelles idées et remettre en question nos croyances existantes.


Alors en ce qui concerne ce en quoi je crois, je dirais que ça dépend du champs d'action dans lequelle j'agis.

Si il s'agit de recherche scientifique, je crois en la méthode scientifique qui postule qu'une théorie peut être valide scientifiquement si elle résiste à toutes les tentatives de la falsifier et qui accepte que les connaissances scientifiques peuvent évoluer.

Sur le plan éthique, je crois que si on agit, c'est en notre propre nom et non pas parce qu’une force surnaturelle nous y a poussée. Par contre dans une monde sécularisé, là où le divin et le sacré sont banni, est-ce que nos actions sont toujours moralement acceptables? Je songe à nos comportements envers notre monde, et environnement, les espèces qui le peuplent, nos congénères et nos patrimoines culturels. Pour moi c'est un héritage sacré et tangible, pour lequel ça vaut la peine d'adapter nos actions.

Au niveau spirituel, je suis agnostique théiste. Agnostique, car je ne crois pas qu'on puisse prouver de manière tangible l'existence de ce qui est divin et sacré. Théiste, comme j'ai foi dans ce qui est divin et sacré. Cependant, posant que l'existence de ce qui est divin n'est pas tangible à l'entendement humain, je ne sais pas quel pourrait être sa ou ses formes. Tout en restant ouvert à l'éventualité que je me trompe et qu'il n'existe pas. Mais allez prouver que quelque chose n'existe pas ...

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En réponse au défi

A quoi croyez-vous ? Ou ne croyez-vous pas ?

Lancé par Chouchoute14

Nous avons tous quelques choses en quoi nous croyons et d'autres où nous croyons pas. L'amour, l'amitié, l'avenir, nous-mêmes... Et j'en passe.

Je vous laisse me dire vous a quoi vous croyez ou vous ne croyez pas. Réel ou imaginaires. Aucunes contraintes

a vos claviers

Commentaires & Discussions

Dévoiler ses croyances...Chapitre2 messages | 2 ans

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